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HEAVY METAL UN PEU PROG  |  STUDIO

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1983 Queensrÿche
1984 The Warning
1986 Rage For Order
1988 Operation Mindcrime
1990 Empire
1991 Operation Livecrime
1994 Promised Land
1997 Hear In The Now Front...
1999 Q2k
2001 Live Evolution
2003 Tribe
2004 The Art Of Live
2006 Operation Mindcrime 2
2009 American Soldier
2013 Queensrÿche
2015 Condition Hüman
2022 Digital Noise Allianc...
 

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QUEENSRΫCHE - Operation Mindcrime (1988)
Par ELK le 17 Septembre 2023          Consultée 1107 fois

A l’attaque de cette chronique, j’ai le sentiment de me trouver devant un monument du haut duquel 35 ans de Metal Progressif nous contemplent ! Oui, sans doute, mais en fait tout n’est pas si simple. Pour bien comprendre, revenons un peu en arrière : après les incontestables réussites artistiques et succès de ses deux véritables premiers albums, QUEENSRYCHE se doit d’apporter du neuf pour apposer réellement son empreinte sur le genre Heavy Metal, et ne plus se contenter du rôle de brillant ersatz américain des géants britanniques. Il se sent les épaules assez solides pour se lancer dans son projet le plus ambitieux : ce sera Operation Mindcrime, concept album narrant les dramatiques pérégrinations de Nikki, un Junkie manipulé par un mystérieux Docteur X qui en fait un tueur, et amoureux de son infirmière nommée Mary qu’il finira par occire également.

Pour se lancer dans une telle aventure, les Américains ont recours aux services de Peter Collins, producteur éclectique bourré de références classieuses, et qui contribue à doter l’album d’un son prodigieux, presque inédit dans un genre musical jusqu’alors le plus souvent exclu d’un tel traitement de faveur. Mais ce disque puise ses sources et son inspiration dans deux grandes références de l’époque en matière de concept albums : l’incontournable The Wall de PINK FLOYD, et le Misplaced Childhood de MARILLION. L’album est truffé de références à ces deux grandes œuvres, notamment dans le son, ainsi que le soin extrême porté à la dimension narrative, quasi cinématographique, du propos et dans les connexions entre les morceaux. Celles-ci sont d'ailleurs particulièrement soignées puisque sur les 15 titre de l’opus, 5 d’un peu plus dune minute chacun peuvent être considérés comme des morceaux d’introduction ou de transition venant nourrir le concept et enrichir l’histoire. Il nous reste dix puissants titres de Heavy Metal, certes avec des touches progressives sur certains d’entre eux (notamment l’imposant "Suite Sister Mary"), mais finalement pas fondamentalement différents de ceux des deux premiers albums du groupe. Les influences MAIDEN et JUDAS restent omniprésentes dans le style de musique proposé, bien plus que celles des groupes progressifs de l’époque : le statut de premier album de Metal Prog souvent accolé à l’opus me semble à ce titre assez exagéré. Ce qu’on ne peut dénier à cet album en revanche, c’est l’élan qu’il a donné à un genre naissant, et l’inspiration qui a conduit dans la foulée nombre de groupes à aller chercher encre plus loin dans cette direction (DREAM THEATER en tête dont le Metropolis Part 2 est clairement un descendant direct de Operation Mindcrime).

Pour le reste, nous avons affaire à une œuvre somptueuse, parfaitement écrite, composée et interprétée, un véritable sommet du genre. Les parties de batterie sont prodigieuses, la basse est impeccable voire brillante, et que dire du duo de guitaristes Degarmo et Wilton qui nous éclaboussent de leur classe dans tous les registres. Mais le maître de cérémonie est bien évidemment Geoff Tate, merveilleux chanteur et presque acteur qui sait à merveille décliner toute une palette d’émotions en plus d’un chant unique et proche de la perfection. Parmi les multiples pépites de l’opus, citons évidemment le grandiose "Suite Sister Mary" et ses chœurs monastiques qui créent une ambiance prodigieuse, "The Mission", modèle de mid-tempo Heavy à l’arpège grandiose et au chant magnifique, ou encore "Eye Of A Stranger" aux sonorités épiques, agrémentées de quelques traits progressifs, qui vient superbement mettre un terme à l’album. Dans un registre plus pêchu, "Revolution Calling" ouvre les débats de fort belle façon, avant que "Spreding The Disease" et "The Neddle Lies" nous offrent de superbes poussées d’adrénaline. "I Don’t Believe In Love" nous propose une facette plus mélodique du groupe, tirant un peu vers le son FM, tandis que "Operation Mindcrime" (avec son intro mémorable), "Speak " et "Breaking The Silence" restent excellents quoiqu’un brin au-dessous des titres suscités. Parmi les titres de transition, signalons enfin la belle cavalcade de batterie de "Anarchy-X" ou encore les superbes parties de guitare de "Waiting for 22", ainsi bien entendu que le légendaire "I remember Now".

Ne tournons plus autour du pot : Operation Mindcrime est un album formidable, largement salué à l'époque, et qui dispose d’une aura encore bien perceptible aujourd’hui. QUEENSRYCHE y répond à toutes les attentes qu’il avait suscitées et y trouve de nouvelles voies à explorer pour la suite de sa carrière et pour ses descendants. Pour toutes ces raisons, mon 4,5 objectif vire au 5.

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- Geoff Tate (chant)
- Chris Degarmo (guitare)
- Michael Wilton (guitare)
- Eddie Jackson (basse)
- Scott Rockenfield (batterie)


1. I Remember Now
2. Anarchy-x
3. Revolution Calling
4. Operation: Mindcrime
5. Speak
6. Spreading The Disease
7. The Mission
8. Suite Sister Mary 9.
9. The Needle Lies
10. Electric Requiem
11. Breaking The Silence
12. I Don't Believe In Love
13. Waiting For 22
14. My Empty Room
15. Eyes Of A Stranger



             



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