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HELDON - Un Reve Sans Consequence Speciale (1976)
Par NANAR le 21 Octobre 2023          Consultée 638 fois

Ouf. Non, nous ne l’avons pas échappé belle. Il ne s’agit pas non plus du bruit d’un perso Roblox quand il meurt. Non, je veux dire que ce disque, c’est un truc de ouf.

Nous ne l’avons pas échappé belle. Agneta Nilsson était d’un côté un nouveau check-up, de l’autre une expérience de vol ambitieuse et concluante. Cette fois, les machines sont lâchées, plus rien ne sera comme avant. Intitulé d’après un live bootleg de KING CRIMSON, Un Rêve Sans Conséquence Spéciale et tout simplement le chef-d’œuvre de HELDON.

Pour la première fois, Richard PINHAS est véritablement épaulé, sur un album entier, par un intervenant extérieur. La cheville ouvrière de Un Rêve Sans Conséquence Spéciale n’est autre que le batteur François Auger, jusqu’alors musicien de session pour divers chanteurs de variété. Si cet album confirme la présence de Patrick GAUTHIER, voit la première apparition du bassiste Didier Bâtard ainsi que la participation de Jannick TOP, les trois ne prennent pas qu’à un seul morceau chacun – bien que leurs rôles respectifs ne soient certainement pas à négliger, nous allons y venir. C’est sur l’album suivant que HELDON va vraiment se stabiliser.

Le rôle de François Auger y est primordial. Là où la section rythmique n’étant encore que parcellaire sur Agneta Nilsson – Coco Roussel nous avait pourtant régalés sur "Perspective IV" –, elle sous-tend véritablement chaque morceau de Un Rêve Sans Conséquence Spéciale – à l’exception de "Elephanta", composition solo de François Auger, où pour la première fois chez HELDON sur un morceau de cette envergure, les guitares se taisent. Elles se taisent derrière un mur de percussions déchaînées, non seulement la batterie, mais aussi les rototoms, woodblocks et même un balafon, soutenus en arrière-plan par quelques effets électroniques, où toute nomenclature est impitoyablement réduite en miettes.

La première face de Un Rêve Sans Conséquence Spéciale est tout simplement phénoménale. "Marie-Virginie C."… un drôle de nom de code pour cette machinerie en furie qui délivre un moment de musique électronique parmi les plus intenses jamais enregistrés. Richard PINHAS pousse à son comble la tension entre le séquençage électronique et les semi-improvisations de guitare. La batterie demeure erratique, tout en cymbales, sur le premier tiers, avant de se stabiliser sur un groove impitoyable. Un ravageur tour de force, parachevé par l’arrivée de Patrick GAUTHER au Mini-Moog. "MVC II" (un titre assez génial) en est évidemment une variation – ce qui deviendra d’ailleurs récurrent chez Richard PINHAS –, plus lente et grave, comme une étrange marche militaire, dont la pesanteur est soulignée par Didier Bâtard, mais aussi par le décalage entre le séquenceur et la batterie.

C’est alors que surgit "Toward The Red Line" (encore un titre mine de rien fort bien trouvé). C’est là qu’intervient Jannick TOP – le fan absolu de MAGMA que je suis en salive d’avance. Moins frontalement violent que "Marie-Virginie C.", ce bouquet final de près d’un quart d’heure n’en prend pas moins au tripes… au trip. Jannick TOP (qui joue également du fret-cello, instrument électro-acoustique de son invention) ne fait aucunement de la figuration m’as-tu-vu, mais se fond dans la mixture sonore pour en décupler la force. Paradoxalement, ce morceau est plus statique, jetant un pont vers la musique minimaliste américaine, avec cette séquence qui s’agite tel un spirographe, et sans doute moins évident, nécessitant davantage d’implication de l’auditeur pour être pleinement apprécié.

Un Rêve Sans Conséquence Spéciale marque le début du contrat de Richard PINHAS avec le label Cobra, filière de la société Cézame de Frédéric Leibovitz, qui éditera également HYDRAVION, LARD FREE, URBAN SAX, WEIDORJE, Didier BOCQUET et même SUN RA, un véritable creuset artistique, au même titre que feu le label Urus Records, Tapioca (successeur du label Pôle), Ballon Noir, Egg (filière de Barclay) ou encore la collection Ramsès de Polydor. Nous aurons tout le loisir (et le bonheur) d’en reparler.

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- Richard Pinhas (guitares, synthétiseurs)
- François Auger (batterie, percussions)
- Patrick Gauthier (moog solo - titre 1)
- Didier Bâtard (basse sur 3)
- Jannick Top (basse et fret-cello - titre 4)


1. Marie-virginie C.
2. Elephanta
3. Mvc Ii
4. Toward The Red Line



             



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