ANASTACIA Lyn Newkirk est né de parents artistes dans l’illinois. Mais oui, messieurs-dames, le fin fond des USA, la corn belt, le middle west, une vraie petite ricaine comme on les aime ! Divorce et enfance pas simple avec migration vers New York, la petite - 1m55 – devient danseuse et tente par tous les moyens de percer dans le showbiz. Elle part pour Los Angeles où elle écume les clubs, les groupes et les tentatives de sortir des singles. C’est par la grâce du hasard et la réintégration des télés crochets dans la culture populaire qu’elle va enfin être reconnue en interprétant sa propre composition "Not That Kind" en direct à la télévision pour l’émission The Cut. Une filiale de Sony la signe et nous amène à son premier opus sorti en 2000, alors qu’elle a déjà 32 ans.

Tout débute avec le single "I’m Outta Love" qui fait un vrai 'flambard' de par le monde, ce n’est pas compliqué tout le monde connaît cette ritournelle. Simple de par une construction qui doit beaucoup aux enseignements de Quincy JONES, avec une basse prééminente et un son très carré très pop, un ensemble supra funky, les choeurs du refrain en ont fait le grand classique d’aujourd’hui. Toujours dans le même trip funky, la déjà entendue "Not That Kind" lui permet de montrer toute l’étendue de son registre vocal, avec cette voix rocailleuse qui n’a pas fini de traumatiser les sens des mâles qui l’entendent. Il y a beaucoup de sensualité et de sexe dans ce petite bout de femme, cela se sent et se ressent par toutes les bosses du microsillon. Question voix et performance, on est tout proche de la grande queen of soul Aretha FRANKLIN, pas un petit compliment.

Nous avons deux singles de plus en ce début de millénaire : le 3ème "Cowboy & Kisses" est radicalement différent, on croirait une ouverture à la GUNS N ROSES, une chanson plus pop-rock comme il se doit avec une vidéo où la belle coiffée d’un stetson et de ses lunettes impose une puissante personnalité exubérante. Un peu moins performant, mais se vend partout dans le monde. Nous repartons avec gratte wah-wah et grosse basse à la Michael JACKSON sur "Made For Lovin You" au refrain de belle tenue, ce qui devient une marque de fabrique de la blondinette. Ces deux singles ont tout de même un peu moins de succès que les deux précédents, mais la place de ANASTACIA est désormais assurée au firmament des stars de cette époque.

La chanteuse prouve aussi sa capacité à gérer les atmosphères plus sensibles et romantiques des slows. Ecoutez donc sa jolie performance sur "Who’s Gonna Stop The Rain", plein de sensibilité et de retenue. Sa voix est une putain de petite merveille dans cette composition très recommandable avec sa jolie guitare sèche. "I Ask You" et "One More Chance" la voient passer dans le registre des concurrentes divas à voix. Et on se dit que la comparer à Mariah CAREY ou Withney HOUSTON n’a finalement rien d’incroyable : la voix est chaude, puissante et sans la moindre faiblesse. "Black Roses" sonne plus AOR, mais on retrouve comme auparavant cette énorme basse synth sur ce midslow peu mémorable. On repart sur du gros funk énorme, basse en avant et choeurs efficaces avec "Love Is Alive", où la petite s’égosille entre deux beats de basse. "Same Old Story" possède des vibrations plus pop, mais notre blondinette trouve les ressources vocales pour en faire un joli moment.
Enfin, le petit funk ensoleillé "Wishing Well" propose un chouette refrain, alors que "Yo Trippin" nous ramène aux années où la soul se transformait en funk à la fin des sixties.

Plus de 7 millions de cette galette s’écoulent dans le monde. Vous admettrez que c’est un sacré beau résultat pour un premier opus ! Les singles arrachent des soupirs d’extase aux afficionados des dance floor dans le monde entier. Voilà qui est de bon augure pour la jolie ANASTACIA, qui impose dès la première vidéo et ses passages télé un personnage de chanteuse agressive à la voix reconnaissable entre toutes. Ce premier opus vaut avant tout pour la qualité de ses singles et nous sommes clairement sur un 3 étoiles.