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- Style : Yo La Tengo
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SONIC YOUTH - The Eternal (2009)
Par K-ZEN le 2 Février 2024          Consultée 197 fois

Ou quand le trait d’union, inopportunément, redevient partie intégrante de l’équation.

Postérieurement à la compilation The Destroyed Room, SONIC YOUTH participe au festival All Tomorrow’s Parties et initialise une tournée mondiale afin de défendre sur scène Rather Ripped, album ayant amorcé un virage plus pop dans la carrière des Américains. La Russie est intégrée aux destinations retenues, pour la première fois depuis 1989. Simultanément, les hommages à l’égard du groupe se multiplient.

Le mythique Daydream Nation rejoint le Registre National des Enregistrements de la Bibliothèque du Congrès des États-Unis, organisation dédiée à la préservation du patrimoine culturel et sonore du pays, cohabitant avec d’aussi prestigieux voisins tels que les Kind of Blue de Miles DAVIS ou Pet Sounds des BEACH BOYS. Cette célébration coïncide ainsi avec la réédition du disque en 2007 et l’évènement Don’t Look Back invitant des artistes à interpréter en public leur album majeur, exercice nostalgique finalement accepté par MOORE et GORDON après mûr examen du généreux cachet promis. En parallèle, une grande exposition mêlant musique et art intitulée Sonic Youth etc. : Sensational Fix est inaugurée à Saint-Nazaire en juin 2008 puis déplacée dans d’autres villes européennes, attirant près de cent cinquante mille visiteurs curieux. Ces événements retardent l’enregistrement d’éventuel matériel neuf, autant que le changement de label entériné.

En effet, SONIC YOUTH quitte Geffen après vingt ans de bons et loyaux services, en désaccord avec leur politique prévoyant de nombreux licenciements. Alors que le groupe pense à un moment s’auto-produire, une vieille connaissance le contacte. Gerard Cosloy, impliqué dans les publications de Confusion Is Sex et Bad Moon Rising, est devenu depuis codirecteur de Matador, dont certaines sorties ont séduit le collectif, comme Slant & Enchanted gravé par PAVEMENT. Son bassiste Mark IBOLD, déjà présent pendant la dernière tournée, est d’ailleurs intégré à l’élaboration des nouvelles chansons une fois cette offre acceptée.

SONIC YOUTH assume un nouveau virage en livrant The Eternal. Irrigué par une vitalité inédite tout droit issue des concerts dédiés à Daydream Nation, l’enregistrement exhibe divers éléments rappelant la période grunge : production âpre, guitares saturées et chant vigoureux. "Sacred Trickster" en est un parfait manifeste, ouverture tranchante moquant les stéréotypes liés à l’image d’une femme dans un groupe de rock. Plus loin, le chant écorché, signé GORDON, qu’arbore "Calming the Snake" maintient une tension constante déflagrant soudainement sur "Thunderclap for Bobby Pyn". Ce titre rend hommage au chanteur des GERMS Darby CRASH à travers une ruade citant textuellement une autre figure fameuse du punk : Richard HELL. "Anti-Orgasm" et "What We Know" s’avèrent deux autres pièces plutôt savoureuses, la première brillant par sa fin méditative, la seconde par son aspect incisif et son joli plan de basse.

Ailleurs, les Américains semblent tâtonner concernant la marche à suivre, tiraillés entre un besoin continu et quasi-vital d’avancer et un regard trop porté sur le passé. Cela se matérialise musicalement via les monotonie et hésitations traversant certaines pistes ("Antenna", "Poison Arrow" imitant vocalement Lou REED, inutilement alambiqué "Malibu Gas Station") puis textuellement avec "Leaky Lifeboat (For Gregory Corso)" référençant évidemment le poète beat new-yorkais mais plus encore l’étrange NYC Ghosts & Flowers mais pas seulement. Cette jaquette, où le nom du quintet dévoile un tiret, n’est autre qu’un clin d’œil à ses premières heures. Juste en dessous, on retrouve, encadrée par deux bandes noires horizontales, un tourbillon blanc et rouge sur fond beige – tempête sous un crâne ? –, œuvre réalisée par le guitariste folk John FAHEY reproduite en guise d’illustration et intitulée Sea Monster.

Seul le final "Massage the History" semble livrer un contenu totalement aventureux et inédit. Construit symétriquement, l’ambitieux titre arbore une brume psychédélique mystérieuse digne des premières heures vécues par les PINK FLOYD, nuage englobant entièrement une section bruitiste supersonique. GORDON transperce ce brouillard avec ses murmures, mots se faisant crûs et déchirants sur son final prémonitoire : Rejoins-moi de l’autre côté/Tout le monde ne s’en sort pas vivant. Une chanson en tous points brillante.

The Eternal est accueilli avec une indulgence respectueuse malgré ses défauts, l’influence considérable exercée par SONIC YOUTH le plaçant à l’abri de toute attaque. C’est l’album (plaisant) d’un groupe se faisant plaisir et n’ayant plus rien à prouver à personne. On sent toutefois poindre confusément quelque chose à l’horizon. Mais la seule personne en danger ne s’avérera être momentanément qu’un certain Simon Werner, à priori sans lien de parenté avec un attaquant ayant un temps évolué à Chelsea et actuellement porté disparu.

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- Thurston Moore (guitare, chant)
- Kim Gordon (chant, guitare)
- Lee Ranaldo (guitare, chant)
- Mark Ibold (basse)
- Steve Shelley (batterie)


1. Sacred Trickster
2. Anti-orgasm
3. Leaky Lifeboat (for Gregory Corso)
4. Antenna
5. What We Know
6. Calming The Snake
7. Poison Arrow
8. Malibu Gas Station
9. Thunderclap For Bobby Pyn
10. No Way
11. Walkin Blue
12. Massage The History



             



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