Recherche avancée       Liste groupes



      
NOISE ROCK ALTERNATIF  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Yo La Tengo
- Membre : Hallogallo 2010, Kim Gordon
 

 Site Officiel (1515)

SONIC YOUTH - Murray Street (2002)
Par K-ZEN le 12 Février 2025          Consultée 160 fois

Murray Street, douzième album studio de SONIC YOUTH sorti en 2002, est aussi et surtout le premier enregistrement à créditer officiellement Jim O’ROURKE comme cinquième membre du groupe.

Après la fin de l’aventure post-rock GASTR DEL SOL, le musicien multiplie les collaborations. Il croise originellement SONIC YOUTH via leurs projets parallèles expérimentaux SYR, apparaissant opportunément sur SYR3 : Invito al Ĉielo où il manipule synthétiseurs et pédales d’effet puis SYR4 : Goodbye 20th Century en compagnie du percussionniste William WINANT. Il propose également ses talents de producteur ; quand le groupe new-yorkais a du mal à terminer NYC Ghosts & Flowers par suite de divergences de points de vue avec le producteur Wharton Tiers, O’ROURKE est ainsi appelé à la rescousse.

Tant est si bien que le duo GORDON/MOORE pense à lui pour intégrer la future tournée destinée à défendre ce disque à venir. Plutôt réservé au départ concernant cette mission lui rappelant le temps révolu de GASTR DEL SOL, il accepte finalement, l’amitié et l’intérêt sincère qu’il trouve à leur musique faisant basculer la balance. Il s’occupe ainsi de la basse, des synthés et des divers effets électroniques, cette nouvelle présence stimule les autres membres qui n’hésitent pas à remettre au goût du jour les jeux de scène spectaculaires qu’ils avaient mis de côté depuis A Thousand Leaves.

Rapidement, l’idée de donner un successeur à NYC Ghosts & Flowers fait son chemin. Les sessions démarrées en août 2001 autour de démos que MOORE destinait à la base à un album solo sont percutées de plein fouet par les attentats terroristes du 11 septembre. Le quintet les vit de l’intérieur (les paroles de "Rain on Tin" y faisant référence directement), le studio Echo Canyon se trouvant à quelques rues du World Trade Center, et décide dans la foulée d’organiser un concert caritatif le 7 octobre au Bowery Ballroom pour soutenir les victimes. Il y joue cinq de ses créations inédites, incluant une version de "Karen Revisited", nouvel hommage à l’ancienne petite amie d’université de RANALDO, dont la deuxième partie sera greffée à la chanson gravée en studio une fois la quarantaine des quartiers entourant les tours jumelles levée.

Musicalement, l’arrivée d’O’ROURKE insuffle une dynamique inédite au collectif, le rapprochant du classic rock apprécié par le guitariste mais aussi MOORE (notamment SPARKS ou MOTT THE HOOPLE). Un style plus direct tranchant singulièrement avec les expérimentations du disque précédent que critiques et public ont modérément goûté, même si les compositions demeurent longues. Malgré tout, Murray Street met du temps avant de se mettre en route, s’inaugurant via une monotonie à laquelle le groupe nous a peu habitué.

"The Empty Page" ravivant mollement les rivages de "Schizophrenia", "Disconnection Notice" traitant de la conformité à outrance du système scolaire américain puis "Rain on Tin" suscitent peu l’engouement, même si le passage à trois guitares enrichit et densifie indéniablement le son. Il faut attendre l’énorme riff introduisant "Karen Revisited" afin d’interrompre ce ronronnement, le titre chanté par RANALDO n’atteint pas les sommets de "The Diamond Sea" mais ses digressions aériennes et psychédéliques parviennent aisément à passionner. "Radical Adults Lick Godhead Style", invitant deux souffleurs du gang subversif BORBETOMAGUS pour un final dantesque, maintient le curseur haut avec une pièce menaçante s’interrogeant à propos de l’inversion de la radicalité au sein de la sociologie, incarnée autrefois par les jeunes et à l’inverse aujourd’hui via les vieillissants Lou REED et Yoko ONO.

Les deux derniers titres qu’interprète Kim GORDON offrent des fortunes contrastées. Le grinçant "Plastic Sun" assène une critique saillante concernant la culture mainstream (les paroles citaient Britney SPEARS à la base), une pièce brève plutôt efficace. Quant à "Sympathy for the Strawberry", en plus d’accompagner sonorement la photo poétique utilisée en guise d’illustration du disque où figure la fille de GORDON et MOORE piégée sous le filet d’un champ de fraises aux Pays-Bas, elle s’égare quelque peu malgré une introduction soignée et une belle ligne de basse.

Murray Street, intitulé rendant hommage au fief new-yorkais de SONIC YOUTH meurtri par les récents évènements mais aussi aux BEATLES (Abbey Road évidemment), présente un groupe parfois proche de la caricature de lui-même. Malgré tout, l’album fonctionne bien mieux que NYC Ghosts & Flowers auprès du public et des critiques, s’inscrivant dans un paysage rock où se tiennent à cet instant les WHITE STRIPES ou les STROKES et conservant sa place unique au sein du puzzle rock expérimental, érigé en modèle, que ce soit pour les formations grunge, post-rock ou revival post-punk se succédant sur ces décennies que SONIC YOUTH traverse quasi sans broncher.

A lire aussi en ALTERNATIF par K-ZEN :


FOO FIGHTERS
But Here We Are (2023)
Voix sépulcrales




RIDE
Leave Them All Behind (1992)
Ne le boudez pas


Marquez et partagez





 
   K-ZEN

 
  N/A



- Thurston Moore (chant, guitare)
- Kim Gordon (chant, guitare, basse, chœurs)
- Lee Ranaldo (chant, guitare, chœurs, claviers)
- Jim O’rourke (guitare, basse)
- Steve Shelley (batterie, percussions)
- +
- Jim Sauter (saxophone ténor)
- Don Dietrich (saxophone ténor)


1. The Empty Page
2. Disconnection Notice
3. Rain On Tin
4. Karen Revisited
5. Radical Adults Lick Godhead Style
6. Plastic Sun
7. Sympathy For The Strawberry



             



1999 - 2025 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod