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NOISE ROCK  |  COMPILATION

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- Style : Yo La Tengo
- Membre : Hallogallo 2010
 

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SONIC YOUTH - In/out/in (2022)
Par K-ZEN le 13 Juillet 2022          Consultée 1011 fois

SONIC YOUTH était-il psychédélique ?

Des volutes de fumée vertes ou jaunes, recouvrant un insupportable fatras sonore et industriel dans le fond, la « tropie » comme la nommerait l’infortuné JR Isidore dans Blade Runner. Un stylisme années 70 choisi pour le nom du groupe. Pas de doute, cette jaquette aurait pu être conçue pour un obscur groupe psychédélique rattaché à la grande époque.

Au premier abord pouvant sembler hors de propos, la question, posée au passé à dessein, revêt finalement de l’intérêt au fur et à mesure qu’on y réfléchit. Ces longues épopées planantes et instrumentales traversant par instants leur œuvre orageuse, par une parfaite cohabitation, « Schizophrenia », « Trilogy » ou « The Diamond Sea », les deux dernières abolissant en outre toute notion de durée à l’image des interminables voyages acides typiques de la fin des années 60. L’influence allemande du krautrock via CAN et ses métriques à la fois rigides et métronomiques se fait aussi sentir sur des titres aussi imperturbables que « I’m Insane ».

Les années 80 et 90 ont ainsi continuellement vu SY établir leur goût pour la conjugaison entre les improvisations libres et les structures de chanson plus classiques. Il y avait les Peel Sessions bien sûr, instants privilégiés pour la création pure, mais également les premiers travaux sur des bandes-son (Made In USA en 1986, seulement sorti en 1995) et évidemment les concerts, propices aux essais et relectures diverses. L’expansion des studios maison à New York et plus tard dans le New Jersey encouragea ce goût pour le spontané avec les différentes réalisations sous le nom SYR jalonnant leur parcours studio ou leur propre vision du nouveau millénaire avec Goodbye 20th Century.

A ce stade, SONIC YOUTH avait établi un nouveau modèle pour toute une foule de rockers en herbe, ces derniers s’enrichissant autant de leurs propres mouvements, poussés par l’admiration qu’ils avaient pour leurs aînés, en même temps qu’ils poussaient le groupe à déficher des champs inconnus. Jim O’ROURKE avait déjà aiguillé les compositions vers des chemins plus méditatifs, longs et denses. L’intégration de Mark IBOLD pour leur chant du cygne The Eternal poussa cette exploration encore plus loin, permettant à Kim GORDON d’incarner la troisième guitare.

Puis le quatuor repositionné en quintet finira malheureusement par exploser en 2011, après divers rebondissements. Malgré tout, depuis, on peut remarquer qu’il n’est pas resté inactif, disposant d’une importante quantité de matériel dormant encore dans les tiroirs. L’émergence des comptes Bandcamp a déjà permis d’en exhumer une certaine partie, non seulement du groupe en lui-même, mais de ses membres en solo également. In/Out/In, compilation sortie en cette année 2022, propose ainsi du matériel inédit datant d’une époque moins documentée de SONIC YOUTH, les années 2000 et 2010.

Parmi les morceaux les plus emblématiques, « Social Static », insoutenable manifeste de noise pure concrète et musique du film éponyme rappelle la turbulence disruptive du final de « The Diamond Sea ». 11 minutes austères, très éprouvantes. Enregistré la même année à New York, « Out & In », à la structure plus « classique », est un très bon morceau noise rock, une montée imparable sur quatre minutes, avant de muter en un équivalent sonore d’une supernova. « Machine », issu des sessions ayant produit « The Eternal » en 2008, est le meilleur titre de l’album, progression d’accords en spirale au service d’un tube jouant sur les incessants arrêts et faux départs.

Cet album montre bien l’évolution du son du groupe, sensible à plus d’intrications et d’ajouts progressifs d’ambiance, notamment grâce à la liberté de composer dans des environnements plus favorables. SONIC YOUTH continue à ce moment précis d’assumer son rôle de défricheur, peignant des timbres organiques parcourus de secousses sismiques, mais toujours avec sa signature sonore caractéristique : un volume intense mais aussi la volonté de ne pas se contenter de cela.

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   K-ZEN

 
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- Thurston Moore
- Kim Gordon
- Lee Ranaldo
- Steve Shelley
- Jim O’rourke (sur 'social static' et 'out & in')


1. Basement Contender
2. In & Out
3. Machine
4. Social Static
5. Out & In



             



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