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- Style : Duane Eddy, Shadows, Link Wray And His Ray Men , The Ventures

Dick DALE - Calling All Spirits (1996)
Par ERWIN le 19 Juin 2024          Consultée 191 fois

Regardez donc la surprenante photo de couverture, ou plutôt peinture devrais je dire. Le Libanais d’origine se pose désormais en protecteur de l’identité amérindienne. Les cheveux très longs au vent, lui qui portait fièrement la banane dans les sixties, surplombe trois jeunes bambins avec un air grave. Il s’agit du troisième opus du retour de Dick, son huitième overall. Bien sûr, on remercie Quentin Tarantino de nous avoir remis Dick DALE au goût du jour, mais l’orientation conceptuelle du guitariste ne cesse de me perturber. Nul doute cependant que la stratocaster va encore finir triturée dans tous les sens, même si l’artiste a désormais 59 ans.

On retrouve d’emblée le style si particulier de Dick avec "Nitrus", une 3ème revisite de son "nitro" qui nous plonge direct dans la vague chère au surfeur californien. La batterie de Prairie Prince lui fait presque concurrence lors du bridge, mais Dick ne laisse personne lui faire la nique. Sur un surf en hot rid ou avec sa gratte en bandoulière, le guitar hero ne craint personne. "The Wedge Paradiso", déjà présente sur son 2ème opus, propose un assemblage de sons stridents et de trompettes mariachis. On sait que ce mélange incongru est issu du cerveau de notre Dick préféré et qu’il a fait la preuve de son efficacité.

Nous avons trois titres chantés : petite curiosité, "Fever" est ici joué avec une basse au piano et un Dick qui se débrouille pas mal derrière le micro. Bien sûr, on l’attend plutôt sur ses solos, on se doute qu’il n’émulera pas le King ELVIS par ses prouesses vocales. Un hommage plutôt sympathique à l’un des grands titres de l’histoire. A mon sens, "Fever" mérite une guitare plus veloutée et smooth. Il chante à nouveau sur "Peppermint Man", titre qui se voudrait sixties dans l’esprit, avec des choeurs redoutables, mais Dick n’est pas un chanteur et cela s'entand. Et comme l’artiste aime brouiller les pistes, le voilà sur un slow crépusculaire intitulé "Window" qu’il a lui même composé. Comme toujours, la gratte rugit et nous permet de reconnaître l’artiste sur cette ballade plus country et western que réellement surf. Le solo tout en alternate pickin’ ne nous éloigne guère des fondamentaux.

Avec Dick, tout est toujours dans la dynamique. Il est fort proche de ses compatriotes VENTURES en cela. "Doom Box" en est un exemple frappant, toute de vélocité et de rythme. "The Pit" est prétexte à descentes de manches supersoniques, mais dieu qu’il malmène sa strat l’animal ! La composition se laisse bien écouter, même si elle ne présente rien d’original. La chevauchée ralentit certes au moment de "Catamount" qui se veut plus bluesy et cela sonne presque étrange tant nous sommes habitués aux courses poursuites dont Dick a toujours été le spécialiste. Hélas, on a l’impression que Dick se perd en chemin par instant, c’est le cas de "Bandito" qui manque clairement d’unité. L’éponyme "Calling Up Spirits" nous remet dans une ambiance sixties, le Dick n’a que peu tenté de transformer son son, alors tout ceci sonne très authentique. Quelques relents quasi hard sur cette ode quasi instrumentale, la guitare soupire mais pas de distorsion.

Le voilà qui s’adresse à Jimi HENDRIX dès l’intro de "Third Stone From The Sun". Les styles des deux hommes sont si différents que le rendu de cette version ne laisse de m’étonner. De totalement psychédélique et ayant le goût d’un psychotrope, nous passons à un titre surf. Je n’adhère pas et on se tartine six minutes de descente de manche ! On reste orientalisant avec "Temple Of Gizeh", ce qui n’étonnera personne vu le sujet de l’instrumental. Mais il ne s’agit pas de son meilleur, il serait même quelque peu raté, la faute à une batterie trop véloce qui tient absolument à lutter avec le maestro. A oublier ! Nous terminons l’album avec une ode à la guitare manouche, "Gypsy Fire" qui se pose en élève studieux des compositions habituelles de l’artiste et ne dépareille aucunement, mais nous sommes très loin de Django REINHARDT.

Il est clair que voici la livraison la moins séduisante de Mr Terminator, aka 'the king of the surf guitar', les compositions ne sont guère enthousiasmantes et le traitement réservé aux reprises est peu conforme à ce que l’on en attendait. Sans doute porté par l’enthousiasme de tous ses nouveaux fans qui ne jurent que par "Misirlou", Dick DALE a pris quelques risques en sortant ce disque qui, s’il n’est pas honteux, ne va pas embellir pour autant sa discographie. Je reste sur un deux presque généreux.

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   ERWIN

 
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1. Nitrus
2. The Wedge Paradiso
3. The Pit
4. Fever
5. Doom Box
6. Catamount
7. Window
8. Calling Up Spirits
9. Temple Of Gizeh
10. Bandito
11. Third Stone From The Sun
12. Peppermint Man
13. Gypsy F



             



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