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Clarence CLEMONS - Brothers In Arms (avec Temple Of Soul) (2008)
Par MARCO STIVELL le 11 Septembre 2024          Consultée 207 fois

Waouh ! Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce disque surprend, en matière de surprise 'pure', de niveau de qualité. C'est le seul disque studio du TEMPLE OF SOUL initié par Clarence CLEMONS en 2001 pour une série de concerts (voir chroniques du live double à Asbury Park), sauf qu'à part lui-même, l'effectif n'a désormais plus rien à voir ! Le TEMPLE OF SOUL qui réalise Brothers in Arms (titre très commun avec le best-seller de DIRE STRAITS, sans rien de plus) marque les retrouvailles avec son très vieil ami Narada Michael Walden, batteur-producteur réputé sur la West Coast. Les autres sont T.M. Stevens alias SHAKA ZULU, collègue bassiste réputé pour être l'inventeur du heavy-metal-funk et au CV bien rempli (Al FOSTER, James BROWN, Darlene LOVE, même Steve Van Zandt/LITTLE STEVEN, acolyte de CLEMONS dans le E STREET BAND), ainsi que le guitariste Vernon Black, plus spécialiste de chanteuses soul diverses (Aretha FRANKLIN, Whitney HOUSTON, Mariah CAREY).

Cet album est excellent. Le problème, c'est qu'il a dix ans de retard ! Entre reprises ("Purple Haze" de Jimi HENDRIX, "Diamond Girl" des SEALS AND CROFTS) et compositions originales, Brothers in Arms de TEMPLE OF SOUL est un disque à la fois soul-funk mais aussi rock (outre le sax de CLEMONS omniprésent, Vernon Black passe sans mal du registre le plus 'clean' et groovy à la saturation qui dit 'wha-wha' et fait ressentir autant) et... dance ! Les grosses rythmiques électroniques nous attrapent d'emblée dès les premières secondes d'"Anna". Les quatre gars se mettent plus ou moins en avant au chant ou en choeurs et avec une certaine réussite. La basse marquée, les synthés en accords épiques, notre Big Man qui joue les stentors et dont le sax, d'abord en riff, ne se lâche qu'à 4 minutes 10, tout cela participe à poser une ambiance sympathique, redoutablement efficace.

Ce dernier adjectif convient également à "Seeking Further", mieux marqué par l'interaction entre les chanteurs, pour du bon funk moderne, agressif ce qu'il faut quand il faut jusque dans la guitare versatile. Le clou du disque n'est pas à chercher, même s'ils sont fort intéressants, du côté des presque-instrumentaux "Ode to China" (portant bien son nom, basé sur des gammes pentatoniques colorées, survolé par un erhu, violon chinois) et "Temple of Soul", plus 'lounge' avec des nappes feutrées, son sax qui passe du très doux au rugueux. La "Jazzy Outtake" finale, jam/récréation dépassant les douze minutes, l'emporte davantage sur ce terrain : écoutez donc ce début plutôt 'rock' avec un Vernon Black jouant les shreddeurs comme dans le hard-metal, ensuite cette partie plus urbaine de toute beauté, cette variation reggae 'Policée', cette conclusion rhythm'n'blues !

En fait, pour les éléments 'rose' eurodance de type "Anna", "Sunshine in Your Smile" et "Love Me Tonight", les gars n'ont déjà clairement point à rougir. Sur les deux derniers, Clarence 'Big Man' CLEMONS non sans fun attitude ou simplement cool (son solo de sax assez contenu sur "Sunshine in your Smile" !), donne l'impression de poursuivre le travail voulu comme érotique-enjôleur de son album A Night With Mr. C de 1989. On se souvient même de "Kissin' on U" sur Hero un peu avant en 1985, déjà avec Narada Michael Walden pour l'épauler et où il surclassait déjà Barry WHITE sans trop de mal. Même chose ici donc, l'entendre déverser ses "Let it rain, let it rain..." quelques années après le Boss ("Mary's Place", The Rising, 2002) fait du bien, pareil pour les 'shoobidoowa' des autres sur "Love Me Tonight".

Ce sont de super musiciens qui, même dans une forme de musique très léchée voire kitsch, fournissent un effort plaisant, intelligent. S'il était sorti en 1998, il aurait eu, en plus d'un franc-succès, une autre gueule que les one-hit wonders de type GALA, CORONA. En plus de danser, le public y aurait vu une belle façon de s'enrichir les oreilles. À l'heure de la publication, même le rap (comme réalisé sur une petite partie de "Diamond Girl") commence en général à ne plus sonner du tout pareil. Gros retard donc, mais à retenir tout de même. Reste cette fameuse reprise du mythique "Purple Haze", avec une guitare parlante bien sûr mais aussi une batterie Narada qui n'a rien à envier à Mitch Mitchell. Plutôt fidèle, on y entend aussi des effets vocaux plus sensuels et le sax de CLEMONS qui se montre sous des atours plus jazzy que jamais lors du magma final. Du lourd, du beau, sans déteindre au milieu du reste, pas plus que l'inverse ! Et puis, en 'solo', hors E STREET BAND, c'est là le chant du cygne de notre cher Big Man.

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   MARCO STIVELL

 
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1. Anna
2. Seeking Further
3. Diamond Girl
4. Temple Of Soul
5. Ode To China
6. Sunshine In Your Smile
7. Purple Haze
8. Salty!
9. Love Me Tonight
10. Jazzy Outtake



             



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