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- Membre : Bruce Springsteen

LITTLE STEVEN - Soulfire (2017)
Par MARCO STIVELL le 22 Septembre 2024          Consultée 388 fois

Depuis qu'il ne joue plus au mafieux comique et burlesque dans les séries TV à succès planétaire, apportant un sang italien bouillant dans les rues souvent enneigées de New York (The Sopranos/Les Soprano) ou de Norvège (Lilyhammer), Steve Van Zandt/LITTLE STEVEN a délaissé peu à peu son jeu d'acteur au profit du musicien, la base, tel qu'on l'a connu depuis les années 70 et avant l'an 2000, cependant toujours auprès de Bruce SPRINGSTEEN et au sein du légendaire E STREET BAND. Il dira regretter avoir délaissé trop longtemps son propre personnage ; ça lui manquait, et, malgré la qualité indéniable du versant télévisuel de sa carrière, à nous aussi !

Certains ont pu depuis entendre sur YouTube les démos (excellentes) de son disque avorté en compagnie des LOST BOYS, mais grand coup de théâtre en cette année 2017, puisqu'il reforme ses chers DISCIPLES OF SOUL qui avaient déjà tant évolué sur ses premiers albums solos, entre 1982 et 1999. Outre le chant qui lui permet d'être de nouveau mis en lumière, il partage la guitare (demeurant soliste) avec Marc Ribler et ensemble ils dirigent une nouvelle incarnation du big band des débuts. Sans citer l'ensemble des musiciens, dont beaucoup restent peu connus encore, on remarque la présence d'Ed Manion, saxophoniste (d'abord ténor passé au baryton) de SOUTHSIDE JOHNNY & THE ASBURY JUKES qui a souvent été employé de la sorte par SPRINGSTEEN (quand il avait besoin de cuivres dans les années 80 notamment, puis depuis l'ère SEEGER SESSIONS BAND), employé sur le premier LITTLE STEVEN solo en 82.

Autre saxophoniste, son vieux collègue encore plus renommé, Stan Harrison, également présent parfois dans les cuivres du Boss et aux débuts lointains des DISCIPLES OF SOUL, a aussi joué pour Diana ROSS, les ROLLING STONES, RADIOHEAD, mais aussi Serge GAINSBOURG durant son époque funk des années 80, l'ultime. Parmi les choristes femmes, engagées seulement pour l'album avant qu'une vraie section ne soit définie en live, on rencontre Tawatha Agee (de l'ex-groupe soul-funk à succès MTUME), Martha Redbone (connue pour mélanger des influences afro et natives amérindiennes) ainsi que Cindy Mizelle, du SEEGER SESSIONS BAND. D'ailleurs, pour rester en famille même éloignée, le claviériste Clifford Carter a également accompagné Patti SCIALFA/Madame SPRINGSTEEN sur ses albums des années 2000.

Soulfire ressemble à un album de covers/reprises soul-funk, tant les titres proposés ressemblent à des classiques de ces genres musicaux, avec le bon son New Jersey/vintage qui a si bien détourné Phil SPECTOR et compagnie depuis les années 70. Or en fait, il n'y a que deux emprunts, qui sont "Blues is My Business" d'Etta JAMES (avec un célèbre riff de basse couplé aux congas) ainsi que "Down and Out in New York City" de James BROWN, véritable titre de bravoure en 1973. Deux et demi pour être exact, puisqu'il y a également "Standing in the Line of Fire" (1984) de Gary Anderson dit Gary 'U.S.' BONDS mais que LITTLE STEVEN avait aidé à écrire et produire.

Notre homme a toujours la même voix, peut-être avec quelques chose de mature en plus, les années aidant. S'il ne sera jamais un grand chanteur, il a l'empreinte suffisamment sincère et profonde pour marquer les esprits, y compris quand il se rend un peu plus crooner comme sur la reprise d'Etta JAMES. Il est royalement aidé par des choeurs féminins sensuels et sexy sur la plupart des titres (mention spéciale pour "I Saw the Light" et la reprise de James BROWN), plus rarement masculins (les PERSUASIONS, ensemble doo-wop/soul découvert au milieu des années 60 par... Frank ZAPPA) comme sur le BROWN et le très rose slow "The City Weeps Tonight".

Il maîtrise son big-band grâce encore au temps et des chansons écrites/jouées/gardées dans les tiroirs depuis longtemps. Depuis la folkisante et enrichie "I Don't Want to Go Home" jusqu'à "I'm Coming Down", Jersey sound à fond, ce n'est que du plaisir, ou presque. Un ou deux titres en deçà ("The City Weeps Tonight"), des cuivres peut-être un peu trop présents et certains titres (le Etta JAMES) légèrement étirés de façon superflue. À côté de ça, son jeu de guitare flamboyant bien que mesuré lui aussi et nourri de rock n'a rien perdu avec soit des interventions nerveuses ("I'm Coming Back"), soit et mieux encore, tous ces solos débordant de chorus ou effet cabine Leslie, comme depuis "Code of Silence" depuis la reformation du E STREET BAND en live 99-2000.

Et pour un beau retour digne de celui du Boss et son groupe presque vingt ans plus tôt, "Soulfire" ouvre l'album sur l'album sous les meilleurs auspices en bons accords clinquants et des cordes étourdissantes sur le final. À ce titre, le violoniste et arrangeur d'orchestre Jonathan Dinklage fait un super boulot sur plusieurs titres, bien que ces chutes chromatiques arrivent trop tard sur la superbe ballade "Some Things Just Don't Change" au verbiage de LITTLE STEVEN plus marqué. Et que dire de ce "Standing in the Line of Fire", beaucoup moins 80's et plus orienté Ennio MORRICONE/westerns italiens, nous faisant regretter que Steve n'ait pu jouer dans le sien ?

Les trompettes et trombones solotent à loisir plutôt sur le James BROWN, "Down and Out in New York City", la petite flûte de Stan Harrison donne une touche orientale à cette ambiance brumeuse/urbaine, vraiment de la grande musique black/soul colorée 'white'. Le mélange des deux pattes se ressent aussi vraiment sur "Ride the Night Away", chanson de fin exemplaire, autant ROLLING STONES que SPRINGSTEEN (cette intro, ce riff, ce solo au chorus 'slidé' !) et pour cause, le batteur Steve Jordan, grand ami de dame Patti SCIALFA, a aidé Van Zandt pour l'écriture. Le Boss lui-même a aidé pour "Love on the Wrong Side of Town" et LITTLE STEVEN y chante un peu comme lui, la batterie mitraille un peu plus, malgré à côté le caractère soul 60's sautillant. Un des titres les plus efficaces avec "I Saw the Light", génial avec sa guitare western encore, son intro cowbell-riff et cette montée avec cuivres hispanisants. Beau retour en feu lieutenant, très réussi !

Note réelle : 3,65

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   MARCO STIVELL

 
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- Steve Van Zandt (chant, guitares lead et rythmiques, arrang)
- Marc Ribler (guitares, direction musicale)
- Jack Daley (basse)
- Rich Mercurio (batterie)
- Daniel Sadownick (percussions)
- Andy Burton (pianos, orgue hammond b3, cordes-synthés)
- Clifford Carter (piano)
- Ed Manion (saxophone baryton, arrangements des cuivres)
- Stan Harrison (saxophone ténor, flûtes)
- Steven Salcedo (saxophone ténor)
- Dan Nissenbaum, Steven Jankowski (trompette)
- Kent Smith, John Martin (trompette)
- Michael Davis, Ian Gray (trombone)
- Jonathan Dinklage (violon, alto, arrangements cordes et orc)
- Tawatha Agee, Elaine Caswell (choeurs féminins)
- Cindy Mizelle, Lajuan Carter (choeurs féminins)
- Martha Redbone, Audrey Martells (choeurs féminins)
- The Persuasions (choeurs masculins)


1. Soulfire
2. I'm Coming Back
3. Blues Is My Business
4. I Saw The Light
5. Some Things Just Don't Change
6. Love On The Wrong Side Of Town
7. The City Weeps Tonight
8. Down And Out In New York City
9. Standing In The Line Of Fire
10. Saint Valentine's Day
11. I Don't Want To Go Home
12. Ride The Night Away



             



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