Les promeneurs du Park attaquent déjà leur cinquième album en cette année 2012, tout ceci se déroule dans le velours le plus absolu puisque l’âme du groupe Mike SHINODA et Rick Rubin travaillent main dans la main pour tout le travail de production ce qui laisse au groupe une énorme part de liberté et de créativité. Les papes du Nu Metal laissent leurs natures profondes systématiquement aux commandes de leurs compositions, c’est sans doute la raison majeure de leur succès. Chester de son coté annonce avant la sortie de l’opus qu’il s’agit de mixer et digérer toutes leurs influences dans un seul album, comme une forme de fusion ultime de ce dont LINKIN PARK est capable. 4 singles sont la pour paver la voie du succès !

"Burn It Down" est le premier à caresser les Billboards, un titre assez mainstream qui louche vers la pop, seul le flow de Mike SHINODA emporte un instant mon adhésion, bien sur le boulot est bien foutu, comme dab avec nos promeneurs, le titre atteint la top place du Billboard rock et de l’alternatif, déjà pas mal avec 3 millions de copies vendues ! Nous continuons avec "Lost In The Echo", ou claviers et synthétiseurs rivalisent pour mettre Mike en bonne position pour lancer son flow agressif. Le refrain se laisse bien déguster avec un Chester qui parvient a bien se situer cette fois. Toujours cette étrange impression que Mike parvient a gérer mieux que son ami toutes ces vidéos et lyrics qui touchent à l’humain, on sait aujourd’hui combien Chester trimbalait de doutes et de traumas.

Les aspects pop l’emportent carrément sur "Powerless", il manque à mon sens la puissance que le groupe est capable de développer sur une syncope incroyable, sa marque de fabrique ! Rajoutons toutefois que "Tinfoil" sert d’introduction a ce single, avec ses percussions maladives et son ton stressant. Enfin nous en terminons avec le dernier single "Castle Of Glass", où les ambiances restent assez lights, le sujet et la vidéo nous amènent en revanche vers des thèmes chers a Mike, cette vision du patriotisme, sur le don de soi et les thèmes sacrificiels chers à notre artiste. Le son de cette compo jouxte carrément l’alternatif, alors que Mike et Chester se partagent le chant, pas question de flow ici. Pour moi incontestablement le meilleur single du lot.

Le Midslow "Roads Untraveled" propose une ambiance bien mortifère et noirâtre avec un chant très habité de Chester Bonnigton, un bridge splendide conduit par la gratte de Mike, le seul a vraiment sortir du lot avec sa puissance évocatrice. A nouveau nous sommes surpris par le traitement pop de "In My Remains", avec une superbe basse de Dave Farrell, tout ceci plaira au plus grand nombre, mais c’est au détriment de la folie créatrice. Beaucoup d’électro procède au lancement de "It’ll be Gone" avec des sequencers de belle allure, un refrain sympa et une identité toujours pop et alternative. "Until It Breaks" remet le flow de Mike au centre des débats avec pas mal de réussite, ceci nous conduit au refrain asséné par Chester et c’est bien sympa.

Mais la puissance revient : "Lies Greed Misery" développe une forme d’hystérie avec une orchestration et des arrangements a la lisière du psychiatrique, très originale. On retrouve un peu du LINKIN PARK des débuts avec l’agressivité développée sur "Victimized", dans un refrain quasi death metal, et avec des grattes très lourdingues à la TOOL. Enfin, on reste ébahi devant la facilité avec laquelle "Skin To Bone" se déroule tout benoitement en emportant notre adhésion avec une facilité déconcertante, c’est ce qui s’appelle le talent ! La vibe pop y est magnifique et a du influencer les meilleurs instants de IMAGINE DRAGONS quelques années plus tard, un petit instant de bonheur, probablement mon titre préféré de l’opus, avec une riff de synthés fabuleux.

Je suis un brin déçu par les singles choisit comme porte étendards de ce skeud, ils auraient pu a mon sens piocher dans du qualitatif plus haut de gamme avec "Roads Untraveled" ou surtout la dantesque "Skin To Bone". Mais je ne suis pas ponte chez Warner, et il semble que Mister Rubin n’ait rien trouvé a y redire. Mike SHINODA mène sa barque championne du nu metal a travers de écueils alternatif hip hop et parfois même indus dans une certaine harmonie, nonobstant la santé mentale de son frontman. Je reste sur un 3.5 car l’ensemble n’est pas le meilleur proposé par le groupe.