AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Grâce à Burlesque réalisé par Steven Antin, Christina AGUILERA obtient le seul rôle principal de sa carrière sur grand écran. Le pitch est simple, nous suivons donc Ali jouée par X-Tina, une small town girl à qui la vie lance des tuiles depuis toujours. Comme toutes les jolies blondes avec un grand rêve, elle se rend à Los Angeles pour devenir chanteuse mais finit serveuse dans un club de burlesque dirigé d’une main de fer par une patronne un peu tyrannique jouée par une CHER au top de sa forme. Deux icônes de la pop donc pour porter un film et une bande-son assez prévisibles mais très aimés du public.

Cette bande originale tient un rôle central dans l’atmosphère rétro-moderne du film ; mariant pop, jazz et R&B-soul tout en célébrant l’univers des spectacles de cabaret. Pour accomplir ce pari quoi de mieux que deux divas de la chanson - la première qui n’a besoin d’aucune présentation et la deuxième qui surfe toujours un peu sur le succès de ses derniers albums. Composée principalement de morceaux interprétés par AGUILERA et CHER, la bande originale est aussi bien une vitrine de leur talent vocal qu’une immersion dans le glamour et la sensualité du monde burlesque.

Le film met en avant d’autres chansons ("More Than A Feeling" de BOSTON, "Hot Stuff" de Donna SUMMER, "Fade Into You" de Mazzy STAR ou encore une reprise de Marilyn MONROE "Diamonds Are A Girl’s Best Friend" par Christina) mais nous allons nous concentrer sur la soundtrack officielle. On découvre donc Ali au fin fond des Etats-Unis, prête à tout quitter pour aller poursuivre son rêve à Hollywood en interprétant un classique des années 60, "Something’s Got A Hold On Me". Le R&B-soul fonctionne toujours aussi bien avec la voix de Christina mais franchement c’est un tout petit peu timide pour le moment, à part qu’on se doute bien qu’avec davantage d’assurance la belle pourrait bien décrocher les sommets.

Ali n’est peut-être habituée aux strass et aux paillettes mais elle se laisse rapidement séduire par l’interprétation de "Welcome To Burlesque" de CHER - 64 ans au compteur - lorsqu’elle débarque au Burlesque Lounge. Forcément, le film marque le grand retour de la chanteuse, alors soyez-en sûr sa performance sexy, drôle et spectaculaire est réussie. Des cordes lancinantes l’accompagnent tout du long et la chanson sert son dessein : le décor est posé avec autant de pizzazz qu’on pouvait espérer.

Serveuse qui n’accepte pas un refus de sa patronne, Ali fait sa forceuse et parvient à la convaincre de performer sur scène, non sans difficulté. La jalousie pousse une danseuse à couper le son lors du passage de notre héroïne, mais pas besoin de s’inquiéter, Christina a du coffre et peut sauver la soirée sans playback sur une réinterprétation de "Tough Lover" d’Etta JAMES qui fait un carton. On a droit à un spectacle dynamique où le band complimente les capacités vocales de la chanteuse dans un numéro très proche de Back To Basics.

Forte de ce succès et prise sous l’aile de Stanley TUCCI, Ali devient une performeuse régulière acclamée par le public, comme on le voit sur le swing sensuel et jazzy de "But I Am A Good Girl" et de la reprise de Mae WEST "A Guy That Takes His Time" où elle se la joue mi-Marilyn mi-Dita Von Teese. L’ambiance est évidemment sexy, les filles sont dénudées et se trémoussent sans répit, mais c’est avant-tout un hommage aux shows burlesques classiques qui ont gagné en popularité ces dernières années. On entend aussi Christina sur "The Beautiful People (From Burlesque)" en clap de fin, une sorte de réinterprétation du morceau de Marilyn MANSON que le film transforme en gros son pop tout en conservant la batterie et ce fameux riff de guitare.

La chialante "Bound To You" voit Ali/AGUILERA explorer des notes graves et puissante sur une ballade intense écrite par son love interest dans le film mais co-écrite par SIA dans la vraie vie, on croirait presque que cette chanson aurait eu sa place aux côtés des ballades imposantes de Bionic. Finalement, ce n’est même pas sur la romance que repose ce film, mais sur le récit de femmes à qui la vie n’a pas fait de cadeaux. Il y a la patronne Tess/CHER qui chante la résilience et la réinvention sur le single "You Haven’t Seen The Last Of Me", une autre ballade orchestrale et royale interprétée avec une sincérité qui reflète les défis de son personnage. Pierre angulaire de cette soundtrack, le morceau a remporté le Golden Globe de la meilleure chanson originale en 2011.

Outre cette chanson, ce que les fans du film retiennent, c’est avant tout les deux singles "Express" et "Show Me How You Burlesque", moments forts de ce projet et qui font pleinement écho à l’ascension d’Ali au sein du club. X-Tina nous sert du sexy sur l’électro-pop de "Express", montrant une Ali qui prend confiance, puis sur l’orchestration rythmée de "Show Me How You Burlesque" où elle s’impose comme la vraie star du show. C’est pop, entraînant et les cuivres jazzy tels que le saxophone, la trompette ou encore le trombone sont là pour nous en mettre plein les oreilles.

Comédie romantique à la noix et en plein dans les clichés, le film réussit cependant le pari d’adapter les spectacles burlesques d’antan pour un public moderne grâce à de superbes performances vocales et revues dansantes. La bande-son quant à elle reste bien sûr l’une des plus grandes forces de Burlesque, incarnant l’essence même du film. Je ne surprends personne si je vous dis que Burlesque n’est pas un chef-d’oeuvre mais plutôt un chick flick parmi tant d’autres qui a permis à Christina AGUILERA d’ajouter l’acting sur son CV et à CHER de montrer qu’elle n’est pas prête à mettre la clé sous la porte.

Note réelle : 3,5