Après des années de succès, Christina AGUILERA passe par un divorce et nous livre un septième album en 2012. Grâce à Lotus, la chanteuse espère tourner la page sur cette période de turbulences. Comme le lotus qui fleurit en eaux troubles, X-tina s’épanouit comme une fleur sur la pochette, lumineuse et pure, signe d’un nouveau départ.

Le premier morceau, "Lotus Intro" dit exactement cela (Songbird, rebirth, unearth creature/Submerge from hurt, pain, broken pieces/Emergency, heartbeat increases/Rise up lotus, rise, this is the beginning) sur une instru aux influences électro et des modifications vocales qui évoquent évidemment la direction prise par l’album Bionic. Carrément europop, "Army Of Me" met l’accent sur la performance vocale d’une Christina résolument affirmée, qui n’est pas sans rappeler son tube "Fighter".

Pour le reste, on navigue à l’aveugle sans trop savoir où on va. AGUILERA s’en remet parfois à des beats dance, presque techno comme dans "Let There Be Love" trop lourds en synthés pulsants comme sur les affreuses prod’ de WILL.I.AM pour Britney. À d’autres moments, Christina essaie de nous donner un shoot d’empowerment mais la méthode est assez inégale puisque si "Best Of Me" fonctionne bien malgré son côté peut-être trop formaté, "Cease Fire" semble vraiment peu inspiré et tombe clairement à plat.

Christina n’oublie pas d’affubler Lotus de quelques ballades au piano pour la bonne forme : "Sing For Me" et "Blank Page" nous racontent la transformation de la chanteuse, mais pour la transformation, il faudra repasser car nous n’avons ici rien d’autre que du réchauffé. Au niveau des singles, "Your Body" se veut sensuel mais le côté électro-dance surproduit ne passe vraiment pas… Pourtant, ce sera le seul hit de l’album sachant que le deuxième single, "Just A Fool", en duo avec son collègue de The Voice, Blake SHELTON, n’est pas parvenu à passer l'épreuve du temps.

Elle tente aussi d’invoquer quelques influences funk sur "Red Hot Kinda Love" et "Make The World Move" en featuring avec Cee-Lo GREEN, mais ça reste de la pop énergique sans grande profondeur, même si on a parfois une vague impression de grandeur avec des beats aux percussions marquées comme dans "Around The World". La voix puissante de Christina est mal exploitée et le résultat est très superficiel, bon, passons…

Finalement, il n’y que "Circles" qui nous surprend un peu : un fuck you aux critiques (Spin around in circles on my middle, middle finger), une instrumentation pop-rock et (presque) toute la puissance vocale de X-tina… Plus inattendu que le reste mais cela ne suffit malheureusement pas à faire décoller cet album dans son ensemble.

Dommage, car selon moi, Lotus n’est rien d’autre qu’un nouveau flop dans la discographie de Christina. On compte évidemment toujours sur sa voix puissante pour sauver les meubles, mais au-delà de ça, la renaissance reste simplement symbolique puisque les messages qu’AGUILERA veut faire passer au travers de ses chansons s’effacent derrière de grosses productions sans âme. Lotus est peut-être bâti d’ambitieuses intentions mais Christina se perd dans des tentatives qui ne lui ressemblent pas. Espérons qu’elle nous reviendra plus inspirée…