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- Style : Voyage
- Style + Membre : Kongas, Alec R. Costandinos , RevelaciÓn, Don Ray

CERRONE - Love In C Minor (1976)
Par NANAR le 14 Mars 2025          Consultée 332 fois

Après trois ans de tournées intensives, KONGAS s’érode et se dissout. Marc CERRONE se lance alors dans la vente de disques au détail puis, avec l’appui de Francis Cossou, patron de DCG, plus grand grossiste musical français, crée Import Music, véritable chaîne de magasins de disques. CERRONE, s’intéressant de très près à la musique de danse américaine et en particulier à la scène de Philadelphie, sent l’inspiration revenir et souhaite enregistrer à nouveau. Si cette musique combinant rythme pulsé et orchestrations opulentes florit outre-Atlantique, elle reste relativement obscure en Europe, disponible uniquement en import et faisant alors fort peu d’émules – on peut citer le combo allemand SILVER CONVENTION. Après avoir réalisé une maquette au Studio de la Grande Armée à Paris, CERRONE fait route avec son nouveau comparse l’arrangeur Raymond Donnez vers le studio Trident de Londres afin d’enregistrer son premier véritable projet solo, à l’aide d’un casting en or massif. Il consacre les mois de juin et juillet 1976 aux sessions d’enregistrement (et non en septembre et octobre comme mentionné sur la pochette).

Les deux compositions originales de CERRONE ("Love In C Minor", "Midnite Lady") aux paroles écrites par Alec R. COSTANDINOS – ce sera leur dernière collaboration – encadrent une reprise de "Black Is Black" originellement écrite pour le combo espagnol Los BRAVOS (et qui a entre autres été reprise par Johnny HALLYDAY sous le titre "Noir C’Est Noir").
"Love In C Minor" est vraisemblablement la première longue suite Disco composée par un musicien français. Cette composition voit s’imbriquer trois thèmes. Le premier est une tournerie basée sur une rythmique désarmante de simplicité (un poum-tchak et un riff de basse) à laquelle viennent s’ajouter les éléments de l’orchestre dépareillés, en premier lieu les cordes qui apportent des éléments récurrents. Le deuxième est un refrain Disco typique, contenant les seules paroles du morceau (Love Me), et le troisième est un autre thème rythmique prédominé par les percussions. Après le troisième thème et un bref retour du deuxième, s’ensuit une réexposition du premier thème avec sur la fin des développements de celui-ci puis son alternance avec des occurrences (tiens, il existe encore, ce cabinet de conseil? LOL) du deuxième thème, et enfin une conclusion avec le premier thème ad libitum. On peut comprendre que le caractère si peu mélodique du thème principal et la rareté du refrain aient décontenancé les éditeurs de l’époque. Contrairement à une rumeur répandue, les dialogues en ouverture de la chanson-titre ne sont pas issus d’un film pornographique américain mais ont été effectués par les choristes et intégrés au morceau après les sessions d’enregistrement proprement dites.
La seconde face est ouverte avec "Black Is Black" revu et corrigé façon Disco, comme Giorgio MORODER et Pete Bellotte l’ont fait la même année avec "Nights In White Satin" de The MOODY BLUES, à ceci près que leur "Knights In White Satin" était une suite occupant la première face de l’album éponyme (1976). On trouve beaucoup de similitudes entre le Disco de Munich et les première productions de CERRONE. Pour l’un comme pour l’autre, les synthétiseurs sont encore peu présents en 1976, voire totalement absents de "Love In C Minor" (le morceau). On en vient alors à "Midnite Lady", de facture plus mélodique que la suite-titre, le refrain étant plus marqué, la ligne de basse plus libre, le chant plus présent (bien que n’allant pas beaucoup plus loin que répéter le titre), l’orchestre plus uni, sans oublier quelques relatives bizarreries sonores avec le synthétiseur (qui sonne curieusement comme un Clavinet) et les gratouillis de guitare qui enrichissent la rythmique.

Love In C Minor est produit par Cerrone lui-même par le biais de sa propre société fraîchement fondée, Malligator (dont le logo est une résurgence de la mascotte de KONGAS). Quelques pressages successifs (dont un premier de 5000 exemplaires), dont la pochette suggestive allait devenir légendaire, sont distribués. Puis, CERRONE se fait connaître bien malgré lui à New York. Le disquaire Champs Disques, ayant réceptionné une caisse d’exemplaires de Love In C Minor, intervertit par erreur le colis avec un lot de disques de Barry WHITE en surplus qu’il souhaitait renvoyer au distributeur new-yorkais chez qui il se fournissait. Love In C Minor tombe alors entre les mains d’un Disc-Jockey local qui le diffuse dans sa discothèque puis, par le bouche à oreille, est diffusé dans les boîtes de nuit de la ville.
Le DJ Francis Crocker met en boîte une reprise de "Love In C Minor", avec sa propre formation, The HEART AND SOUL ORCHESTRA – qui a par ailleurs enregistré deux albums (dont un contenant un extrait de "Love In C Minor") – qui se voit éditée par le label Casablanca Records, poids lourd de la scène Disco ayant également distribué des disques de Donna SUMMER et Giorgio MORODER. Cette version de douze minutes prend quelques libertés avec l’original, supprimant les gémissements, dispensant une production plus massive, étoffant les claviers et modifiant quelques tournures harmoniques. La reprise prend le relais de l’original sur les dancefloors et en radio à travers les États-Unis à la fin de l’année 1976. CERRONE apprend la nouvelle par hasard et file au siège d’Atlantic Records à New-York pour réclamer ses droits et obtient un contrat avec Atlantic Records de distribution en bonne et due forme de la version originale de Love In C Minor. Cette édition américaine sort en avril 1977 avec une pochette alternative – puritanisme américain oblige. C’est le début de la nouvelle vie musicale de CERRONE.

3 ½ sur 5

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- Marc Cerrone (batterie, composition, production)
- Raymond Donnez (claviers, arrangements)
- Collin Green (guitare)
- Hughie Burns (guitare)
- Mo Foster (basse)
- John Dean (percussions)
- Tony Carr (percussions)
- Alan Hawkshaw (claviers)
- Ray Swinfield (flûte, saxophone)
- Pat Halling (direction cordes)
- John Watson (direction cuivres)
- Jackie Sullivan (chœurs)
- Jean Hawker (chœurs)
- Joanne Williams (chœurs)
- Madeline Bell (chœurs)
- Stephanie De Sykes (chœurs)


1. Love In C Minor
2. Black Is Black
3. Midnite Lady



             



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