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I MUVRINI - A L'encre Rouge (1986)
Par MARCO STIVELL le 17 Juin 2010          Consultée 6587 fois

Lorsque paraît A l'Encre Rouge en ce beau milieu d'années 80, alors que la new-wave et l'effet radios FM battent leur plein, le premier sentiment que l'on a à l'écoute de cette oeuvre des petits mouflons est "Ca y est, ils l'ont fait !". Car ce qui pouvait paraître (très) sous-jacent dans les deux albums précédents explose enfin ici. L'utilisation de synthétiseurs ne justifiait pas la prise d'un virage plus en accord avec la nouvelle mode musicale, et puis il y avait encore beaucoup d'éléments folk.

Avec A l'Encre Rouge, ceux-ci disparaissent complètement. La batterie totalement absente du disque précédent est ici plus que jamais présente, même sur un nombre encore minime de morceaux (trois pour être exact). De même pour les synthétiseurs, avec l'intervention de non plus un mais de deux claviéristes. Christian MICHELI passera d'ailleurs ici la main à Charles PACH, et comme ils tiennent tous les deux le piano (qui est encore mis à l'honneur sur la pochette), difficile de savoir qui fait quoi, ce qui sera un peu plus évident sur les albums suivants. Un autre élément qui définit la fin de toute une époque : la dernière chanson pour des enfants.

"Amareni" ouvre l'ensemble de manière on ne peut plus idéale. D'abord à cause de son orchestration marquée par une rythmique et un piano sonnant très latino (une caractéristique que l'on retrouvera sur "U Ponte Biancu"), ensuite par rapport à sa mélodie optimiste vraiment très bienvenue après la tristesse du disque précédent, enfin grâce à son côté accessible, efficace et immédiatement mémorable, ce qui lui confère le rang de premier grand "tube" d'I MUVRINI. Dans la même lignée, le second "tube" lui-même faisant partie des deux ou trois meilleurs morceaux du disque, c'est "Dimmi", un genre de slow à la sincérité profonde avec grand renfort de nappes de synthé et de choeurs féminins. Avec beaucoup de réverb', on sent que les années 80 sont bien là. Même chose pour, plus méconnu cette fois, "Sta Sera Veni" qui renoue avec le classicisme des deux albums précédents, le folk en moins et une batterie en plus. Vraiment magnifique tout cela...

Le problème c'est qu'on tient là à peu près tous les avantages de cet album. Rajoutons encore le gai "U Ponte Biancu" avec la dernière participation des enfants (et tous ces titres sont de la plume de Jean-François, quel talent !), mais très franchement à part ça... Non pas que le reste soit mauvais, c'est juste comme on dit parfois, "pas trop ça". Prenons l'exemple flagrant de "Cantà", composition de Charles PACH. Ca sonne bien au niveau mélodie, c'est bien structuré, le piano est très présent. Mais plutôt que d'être efficace comme cela aurait dû l'être, le décalage entre l'intro rapide et le reste lent est trop fort, le tout sonne un peu de manière bancale... Dommage. Et quant au reste, il n'y a pas grand-chose à dire, simplement qu'à part le morceau le plus traditionnel ("Kyrie"), on a une pièce pas désagréable ("U Pastore di Ghisoni", Alain chantant par-dessus une nappe de synthé), mais qui du haut de ses cinq voire six minutes bien sonnées fait peut-être un peu office de remplissage, d'autant plus que l'album lui-même n'est pas bien long. Il faut dire de plus qu'après "Dumane" (une chanson qui fait penser à un genre de valse "dolce vita"), le groupe a cru bon de rajouter un titre prélevé sur un album du chanteur corse Antoine CIOSI : "Castagniccia Ribella", très joli mais bon... On peut aussi dire que globalement, même si A l'Encre Rouge signe l'arrivée du génial guitariste Jean-Bernard RONGICONI, celui-ci n'est non seulement guère mis en valeur, mais il n'a de plus apparemment pas beaucoup participé aux arrangements comme il le fera par la suite (avec brio), à moins que je ne me trompe...

Bref ça nous laisse un goût quelque peu en demi-teinte pour cet opus qui est le dernier de la période Ricordu. Le groupe montera ensuite sa propre société de distribution, AGFB (Alanu et Ghjuvan-Francescu BERNARDINI), et c'est parti pour le mythe...
Note réelle : 2,5

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Jean-françois Bernardini (chant)
- Alain Bernardini (chant)
- Roseline Bartoli (chant)
- Charles Pach (piano, synthétiseurs, direction artistique)
- Christian Michelii (piano, synthétiseurs, arrangements)
- Jean-bernard Rongioni (guitares)
- Jean-pierre Perettii (basse)
- Jean-claude Paolinii (batterie, percussions)
- Graziella Santucci (chant)
- Antoine Ciosi (chant)


1. Amareni
2. Cantà
3. U Ponte Biancu
4. Sta Sera Veni
5. Dimmi
6. U Pastore Di Ghisoni
7. Kyrie
8. Dumane
9. Castagniccia Ribella



             



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