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- Membre : Santana & Buddy Miles, John Mclaughlin , Richard Wahnfried , The Isley Brothers And Santana

SANTANA - Moonflower (1977)
Par MARCO STIVELL le 16 Décembre 2010          Consultée 9950 fois

Pour le public de SANTANA, par rapport à la carrière du groupe, il y a non pas un avant et un après, mais plusieurs avant et après. L'avant et après Caravanserai, l'avant et après Borboletta... et même pour certains l'avant et après Amigos ! Si si, j'vous jure ! Il est vrai que le très moyen Festival ne donnait pas de belles promesses d'avenir pour Carlos et sa bande en perpétuel changement contrairement au disque précédent. Ceci dit, il y a encore après Amigos un album globalement très apprécié par le public, et que l'on s'empressera de nommer "chef-d'oeuvre" : Moonflower.

Ce disque est très particulier car ce n'est ni un album entièrement studio, ni un entièrement live, ce sont les deux à la fois. Et en plus il est double ! Et en plus il a une pochette magnifique ! Et puis en ce qui concerne les titres live, regardez un peu ce qu'on nous propose, que du bon, que des classiques ! Bref, ça fait vraiment envie tout ça, vraiment, vraiment...

Une petite minute : et si les titres studio n'étaient pas à la hauteur ? Et si on retombait dans la banalité de Festival ? Et si Moonflower était atteint du même syndrome que son prédécesseur, à savoir trois titres bien et le reste indigent ? Ca fait beaucoup de "et", "et si"... Mais c'est fait exprès, car avant d'avoir plongé le disque dans le lecteur ou enclenché la cellule, on ne peut s'empêcher d'être saisi par cette série d'impressions opposées, les joies face aux bonnes surprises (titres live) comme les craintes (titres studio). Pourtant cette pochette est si prometteuse... Allez, au diable les a-prioris, écoutons-le ce disque...

...Et le moins que l'on puisse dire, c'est que le premier titre, "Dawn / Go Within", a vite fait de calmer les esprits, plus précisément même, de les rassurer. Cette petite samba riche en claviers (y compris le fameux et génial Grand Piano électrique Yamaha CP-70) se révèle à elle toute seule bien meilleure qualitativement que les deux tiers de Festival. Une ouverture qui ne dure pas très longtemps mais qui a le mérite d'être claire, de donner un savoureux avant-goût de la suite, et justement, de représenter une intro digne pour les premiers titres live qui sont l'enchaînement "Carnaval" / "Let the Children Play" / "Jugando". Continuons d'abord sur le matériel studio. Le disque 1 nous présente deux petites perles mélodiques portant le nom de "Bahia" et "I'll Be Waiting". Le second, en plus d'être devenu le tube de Moonflower, est une ballade pop sucrée sur lequel on retrouve la voix de Greg Walker qui n'en fait heureusement pas trop dans son attitude "soul lover". Mais ces deux morceaux encerclent un titre très particulier, instrumental et tout bonnement excellent : le funky "Zulu", avec sa ligne de basse et son lick de piano électrique qui tuent.

Le deuxième disque s'ouvre avec une reprise vitaminée du "She's Not There" des Zombies (le célèbre groupe de Rod Argent et Colin Blunstone). Un autre single, grand moment tout comme ceux qui suivent : la samba paisible "Flor D'Luna (Moonflower)", le passionnant "Transcendance", mais aussi et surtout "El Morocco". Ce dernier est emblématique de la richesse des styles abordés dans Moonflower. Il peut rappeler par moments le SANTANA période jazz-rock-latino, notamment dans sa partie centrale, mais possède d'autres parties d'une égale bravoure, en particulier la liaison entre le très bel arpège de guitare acoustique et ce thème héroïque que l'on ne peut s'empêcher de trouver sous-exploité... Au final ce n'est pas bien grave car c'est un détail parmi tout ce que l'album peut offrir.

Et l'on arrive ainsi aux morceaux live. Ah mes amis, si l'on avait soupçonné que Carlos le moustachu nous réservait encore des surprises de ce type... Oui on peut le dire, quelle classe ! Certes il n'a guère innové en proposant sous sa forme d'origine le trio qui faisait le principal intérêt de Festival, mais cet enchaînement comporte ici plusieurs avantages, à savoir des vocaux moins épars et plus marqués, et bien sûr la furie du live. Certes il y a vraiment les "classiques" en puissance, l'originalité en moins pour un titre comme "Europa", mais on peut faire une remarque similaire par rapport à celle du trio. Ca reste encore assez sage malgré tout pour ce morceau-là, du moins en comparaison aux versions présentes des quatre titres restants, et qui sont ce qu'on appelle vulgairement des tueries. "Black Magic Woman / Gypsy Queen" est plus flamboyant que jamais. "Dance Sister Dance" est transcendé par le solo final de Tom Coster au Mini-Moog. Peut-être il est juste dommage que les cordes-synthé ne ressortent pas plus à ce moment-là, mais il ne pouvait pas se dédoubler en quatre le bougre. "Soul Sacrifice" se voit ici rallongé d'une partie solo pour la batterie et les percussions ("Head, Hands & Feet"), le thème bien connu de cet instrumental de folie servant surtout à "encadrer" la furie des instruments. Quant à l'enchaînement "Savor" / "Toussaint l'Overture", c'est l'apothéose. Déjà complètement vibrant sur sa première partie, il prend tout son sens lorsqu'arrive la seconde, et le final, bien que le chant ne fasse pas durer toutes les notes (ce qui aurait été sans doute encore mieux) reste le point culminant de Moonflower. Le meilleur pour la fin, comme bien souvent... Sur ce versant live, tout ou presque n'est que puissance, sueur et grande inspiration du côté de l'organisation des solos. De très beaux moments en perspective pour ceux qui ne connaissent pas l'album et veulent découvrir SANTANA sous son meilleur jour.

Car il est clair que si les périodes "Santana Blues Band" et "jazz" ont produit d'excellentes choses, Moonflower représente le climax de la carrière du groupe. Ne me demandez plus pourquoi, maintenant que vous avez bien vu qu'en plus d'être un disque original, il compile avec grande habileté ce que Carlos et ses acolytes ont fait de mieux, des morceaux studio de qualité et des extraits live qui forcent le respect. Il a en plus le luxe de la meilleure pochette, alors que demander de mieux ? S'il n'y a qu'un 5/5 à mettre dans la carrière de SANTANA, c'est bien évidemment pour cet album-là.

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   MARCO STIVELL

 
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- Carlos Santana (guitares, congas, timbales, percussions, choeurs)
- Tom Coster (claviers, vibraphone, marimbas, choeurs)
- Graham Lear (batterie, percussions)
- Raul Rekow (percussions, choeurs)
- Greg Walker (chant, choeurs)
- David Margen (basse)
- Pete Escovedo (percussions)
- Jose 'chepito' Areas (percussions)
- Pablo Tellez (basse)
- Tommy Coster Jr (synthétiseur pro-soloist)


1. Dawn / Go Within
2. Carnaval (live)
3. Let The Children Play (live)
4. Jugando (live)
5. I'll Be Waiting
6. Zulu
7. Bahia
8. Black Magic Woman / Gypsy Queen (live)
9. Dance Sister Dance (baila Mi Hermana) (live)
10. Europa (earth's Cry Heaven's Smile) (live)

1. She's Not There
2. Flor D'luna (moonflower)
3. Soul Sacrifice / Head, Hands & Feet (drum Solo) (l
4. El Morocco
5. Transcendance
6. Savor / Toussaint L'overture (live)



             



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