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- Membre : Santana & Buddy Miles, John Mclaughlin , Richard Wahnfried , The Isley Brothers And Santana

SANTANA - Beyond Appearances (1985)
Par MARCO STIVELL le 6 Juillet 2012          Consultée 5691 fois

1985 est l'année du grand retour de SANTANA après deux ans et demi de silence, et pourtant elle ne l'est que dans le fond. Dans la forme, ça nous donnera Beyond Appearances, qui récoltera les ventes les moins bonnes depuis les débuts de la carrière du groupe, et ce dernier n'arrivera qu'avec difficulté à convaincre Bob Geldof de le programmer au Live Aid, où il fera paradoxalement fureur. Comme quoi, sa réputation de bête de scène n'est pas prête d'être ternie, contrairement à celle du travail en studio.

Car si les aspirations new-wavisantes de Marathon, Zebop ! et Shango vous ont rebutés, ce n'est pas grand-chose comparé à ici. Les synthétiseurs vintage sont remplacés par des Yamaha DX7 et autres joujoux bien dans le ton de ce milieu d'années 80. Les batteries électroniques font aussi leur apparition, quand ce ne sont pas les boîtes à rythmes. Ah pour sûr, ce Beyond Appearances ne peut mentir sur le contexte de sa réalisation, et malgré encore quelques élans rock et latinos, va se faire bien plus fidèle à son époque que n'a pu l'être le dernier album en date de Carlos, Havana Moon. Notez que pour le coup, il s'est bien entouré avec pour section rythmique principale rien de moins que Alphonso Johnson (basse) et Chester C. Thompson (batterie), ces derniers s'étant déjà rencontrés dix ans plus tôt au sein de Weather Report, et le second ayant connu ensuite la gloire aux côtés de Genesis et de Phil Collins. Je parle de section rythmique "principale", car dans la lignée d'Havana Moon, Carlos tient à faire sonner le nouveau SANTANA comme un collectif plutôt qu'un groupe. Les deux claviers Chester D. Thompson (de Tower of Power et qui n'est pas le frère du batteur) et, plus connu, David Sancious sont très présents, de même que les chanteurs Greg Walker et Alex Ligertwood, ce sera moins le cas d'autres musiciens plus occasionnels.

Un artiste aussi grand que Prince, qui a eu le temps d'ici 1985 de se hisser aux sommets des charts, a souvent cité Carlos et SANTANA comme influence. Avec Beyond Appearances, on va se rendre compte à quel point l'inverse pouvait être également possible. Certes, Carlos est arrivé longtemps avant Prince, mais la nouvelle orientation du son à ce moment-là l'a obligé à revoir quelque peu sa manière de composer. Oh, il y a bien sûr toujours les percussions afro-cubaines tenues de main maître par le flamboyant trio habituel Armando Peraza-Raul Rekow-Orestes Vilato, et cette influence là au moins, continue de faire l'identité de Carlos avec un peu plus de conviction que le rock FM dans lequel ce dernier s'est engouffré depuis Marathon. Sur Beyond Appearances, les passages où la flamme tribale se réveille, autant grâce aux percussions qu'à la voix de Raul Rekow, sont légion. "Brotherhood" par exemple au texte invectivé par Carlos, ou le final du long (six minutes) "Right Now", le pont de "Who Loves You". Ces chansons mélangent pop, funk et rock à la manière de Prince et sont parfois garnies de claviers-cuivres très proches du "Minneapolis Sound" de l'intéressé.

"Breaking Out", avec son mélange d'Afrique et de new-wave, aurait pu s'inscrire dans cette lignée, mais prend vite des allures de rock FM sucré. Curieusement, alors que Alex Ligertwood semblait plutôt préposé à ce type d'exercice, c'est la voix certes similaire (amusez-vous à les reconnaître lorsqu'ils chantent en duo...) mais plus geignarde de Greg Walker qui s'en occupe. A l'inverse, Ligertwood s'occupe pas mal des ballades comme en témoigne "Written in Sand", écrit et joué avec le célèbre producteur Mitchell Froom qui officie aux claviers-cordes. Cette chanson a un parfum cubain eighties loin d'être désagréable, mais n'est pas pour autant une lumière, comme la plupart des morceaux de ce disque. Walker reprend ses droits sur "Spirit" qui elle carrément passera pour hyper-kitsch en raison de son pont où se succèdent guitare hispanisante et clavier-xylophone. Le solo de guitare est lui-même bavard, on a connu le Maître plus inspiré. Idem pour la ballade reprise de Curtis Mayfield, "I'm the One Who Loves You", où les synthés font grincer des dents. Le riff de "Two Points of View" évoque le "Jailbreak" de Thin Lizzy, mais à la sauce Beyond Appearances, ne rions pas.

Finalement, ce sont surtout le début et le final de ce disque qui se révèleront plutôt réussis et efficaces malgré des réalisations typées. Outre "Written in Sand" et "Breaking Out", "How Long" a tout d'un tube et pour le coup, on-ne-peut-plus ancré dans son époque, c'est certainement la chanson la plus factice du disque d'un point de vue sonore. Quant à "Touchdown Raiders", elle dégage une impression de jam dans son intro, avant de partir en fiesta rock latino, carrément flamboyante sur le final !

Un album assez moyen donc, qui ne peut que laisser espérer que Carlos fera mieux ensuite...

Note réelle : 2,5

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   MARCO STIVELL

 
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- Carlos Santana (guitares, chant)
- Alphonso Johnson (basse)
- Chester D. Thompson (synthétiseurs, basse, claviers, orgue)
- David Sancious (claviers, synthétiseurs, guitares)
- Chester C. Thompson (batterie, pédalier basse)
- Greg Walker (chant, choeurs)
- Alex Ligertwood (chant, choeurs, guitares)
- Armando Peraza (bongos, shakers, congas)
- Raul Rekow (shakers, congas, choeurs)
- Orestes Vilato (cloches, timbales, cymbales, woodblocks, choeurs)
- Bryan Garofalo (basse)
- Steve Goldstein (synthétiseurs, claviers)
- Craig Krampf (batterie, boîte à rythmes dmx)
- Mitchell Froom (cordes-synthétiseur)
- David Adelstein (synthétiseurs, boîte à rythmes dmx, basse-synthéti)
- John Woodhead (guitare)
- Anthony Lapeau (choeurs)
- Craig Hull (guitare)
- F. Bob Getter (contrebasse)


1. Breaking Out
2. Written In Sand
3. Brotherhood
4. Spirit
5. Right Now
6. Who Loves You
7. I'm The One Who Loves You
8. Say It Again
9. Two Points Of View
10. How Long
11. Touchdown Raiders



             



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