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- Membre : Santana & Buddy Miles, John Mclaughlin , Richard Wahnfried , The Isley Brothers And Santana

SANTANA - Santana Iv (2016)
Par MARCO STIVELL le 3 Mai 2016          Consultée 5236 fois

"Oh oui !! Ca c'est de la nouvelle !! » « SANTANA reforme son groupe des débuts ! » « Ils vont faire un album et une tournée !"...

Effectivement, cela a pris un peu de temps depuis les premières annonces, mais Carlos a respecté son engagement et l'initiative de Neal Schon, son ancien collègue/rival, désormais ami et frère, tête pensante du célèbre groupe JOURNEY. La pochette du disque est formelle : un mélange surréaliste de l'Afrique sauvage du premier album et de la spiritualité apportée sur Caravanserai, avec des morceaux de Photoshop dedans. Même si l'oeil n'est pas suffisamment expert pour les identifier, on sait qu'il faut se mettre à la page.

Musicalement, il y a un peu de ça aussi. Pas beaucoup mais un peu. Déjà, il y a une légère tromperie pour qui s'attendait à retrouver l'effectif exact de 1971. Dave Brown, le bassiste de l'époque, est devenu SDF et on sait que Carlos avait organisé d'émouvantes retrouvailles il y a deux ans, sans lendemain artistique dirait-on. Quant au joueur de timbales, José "Chepito" Areas, il s'est abstenu de rendre une hypothétique poignée de main qui n'a peut-être même pas eu lieu... Bref, ça fait deux membres en moins, sachant qu'aucun n'est mentionné dans les notes de Carlos, sur le livret.

Bon. Lui et Schon sont au moins épaulés par le gros des troupes, Michael Carabello qui était le bras droit du guitariste, le mythique Michael Shrieve qui a depuis longtemps dépassé son stade de prodige, ainsi que Gregg Rolie, égal à lui-même et qui a épaulé Schon au sein de JOURNEY pendant un bout de temps. Tout ou presque est fait pour qu'on se retrouve avec un digne successeur du III, avec des thèmes blues-rock efficaces et une richesse d'ambiances certaine, sans aller jusqu'aux expériences jazz et spirituelles développées à partir de Caravanserai.

Figurez-vous qu'en écoutant le début de l'album, c'est tout à fait le cas. On a droit à un bon son de studio moderne, mais il y a une nécessité évidente de rapprocher un groupe qui s'est trop vite dispersé, et depuis fort longtemps déjà. Les quatre premiers morceaux offrent donc tout ce que l'on pouvait attendre d'une telle formule.

"Yambu" ouvre le bal avec le piment africain nécessaire pour que ça ait du goût, et "Fillmore East" évoque en sept minutes l'atmosphère des années Woodstock, lorsque SANTANA étaient les poulains de Bill Graham et qu'ils en avaient dans le ventre. "Anywhere You Want to Go" ne s'inscrit pas dans la mémoire aussi bien qu'un "No One to Depend On" ou qu'un "Black Magic Woman", mais la fusion congas-batterie, le dialogue des guitares, l'orgue Hammond qui ronronne, la voix toujours brillante de Gregg Rolie, bon sang oui... Ca marche ! Ca valait le coup d'attendre !

Euh, minute papillon. Parce que là on arrive au cinquième morceau, en fait premier d'une paire de titres avec Ronald Isley (des ISLEY BROTHERS) au chant. Et voilà que SANTANA retombe dans la facilité... "Freedom Is Your Mind", sa batterie électronique et ses vocaux rappellent la plupart des compos niaiseuses publiées depuis Supernatural. En fait, il est là le problème. Shape Shifter (2012) avait déjà sonné le retour du vieux SANTANA avec classe. Je n'ai même pas écouté Corazon qui lui, se voulait revenir à l'esprit moderne, duos et cie.

Là, on dirait encore un album du SANTANA récent, mais avec l'esprit des premiers albums. Vous suivez ? C'est un comble. Et vas-y que je te colle des titres clichés, qui plus est anecdotiques musicalement genre "Choo Choo", des ballades instrumentales sucrées anachroniques comme "You And I" et "Sueños", des cuivres à la petite semaine sur "Caminando" (quand Gregg Rolie diversifie ses sons de claviers, ce n'est pas franchement pour le mieux)... Le pire, c'est "Come as You Are" avec ses steel-drums, dont ils pourraient très bien faire un clip caribéen tout aussi "détente" et diffusable sur MCM le matin, bol de Frosties et pas envie d'aller au boulot.

En dehors de ces errances et par rapport au début de l'album, Rolie, Shrieve, Carabello, Schon et Santana, aidés par Benny Rietveld et Karl Perazzo (qui accompagnent Carlos depuis de nombreuses années), donnent vraiment l'impression de faire de l'exercice de style pur et simple. Alors oui, on peut retenir "Leave Me Alone" et son cha-cha fort à-propos, à défaut d'être révolutionnaire, ainsi que les envolées passionnées de guitares sur le final "Forgiveness". Néanmoins, les deux tiers de l'album sonnent de manière aseptisée, sentent le réchauffé, semblent bien bavards (le disque dure 75 minutes !). Aucun morceau -même les meilleurs- n'arrive au niveau des classiques, "Jingo", "Oye Como Va", "Evil Ways", "Gypsy Queen", surtout pas "Toussaint L'overture".

Autant s'arrêter là. La naïveté en prend un coup -on est loin du "milagro", du miracle-, l'excitation retombe comme un soufflet, et ce disque ne fera clairement pas date. Reste le plaisir de voir quelques photos d'un groupe qui a au moins cherché à reproduire un son qui nous aura, un jour, enchanté.

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   MARCO STIVELL

 
   BAYOU

 
   (2 chroniques)



- Carlos Santana (guitares, chant)
- Gregg Rolie (claviers, chant)
- Neal Schon (guitares, choeurs)
- Michael Shrieve (batterie)
- Michael Carabello (congas, choeurs)
- Benny Rietveld (basse, programmations)
- Karl Perazzo (timbales, choeurs)
- + Ronald Isley (choeurs sur 5, 6)


1. Yambu
2. Shake It
3. Anywhere You Want To Go
4. Fillmore East
5. Love Makes The World Go Round
6. Freedom In Your Mind
7. Choo Choo
8. All Aboard
9. Sueños
10. Caminando
11. Blues Magic
12. Echizo
13. Leave Me Alone
14. You And I
15. Come As You Are
16. Forgiveness



             



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