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SANTANA - Milagro (1992)
Par MARCO STIVELL le 10 Mai 2013          Consultée 6133 fois

A l'aube des années 90, SANTANA est au plus bas de sa popularité. Le contrat avec Columbia Records est rompu au bout de vingt-deux ans, et Carlos signe avec Polydor. Le seul album qui paraîtra sur ce label est Milagro, qui contrairement à ce que son nom indique, ne constitue pas le miracle commercial pour son auteur (il faudra attendre encore quelques années pour cela). Il sera même le premier de la discographie de Carlos à ne pas atteindre le Top 100. Les temps sont durs !

SANTANA est alors en plein mouvement. Le percussionniste Orestes Vilato s'en va définitivement après dix ans de bons et loyaux services, et Armando Peraza, plus ancien au sein de la formation, quitte Carlos pour un petit moment. A la place arrive Karl Perazzo, un nouveau membre durable et qui vient seconder Raul Rekow pour une section de percussions désormais réduite à deux pièces. Les choses ne vont pas tarder à bouger encore, car Milagro peut être considéré comme le dernier album «classique» de SANTANA (même si les fans se rejoignent sur le fait que les derniers n'avaient déjà plus rien à voir avec les vrais classiques) pour la bonne et simple raison que Carlos perdra ensuite son chanteur fétiche, l'écossais Alex Ligertwood, même s'il participera à la tournée suivante dont sera extrait le live Sacred Fire.

Milagro est cependant un album bien plus solide qu'on ne le pense. On y retrouve ce besoin d'éclectisme regroupant certaines des nombreuses et différentes formes de musique dispersées en Amérique du Sud, centrale et aux Antilles, mais sous une forme assez classieuse, même si certains écueils ne sont pas évités. Carlos a encore cette capacité à fournir des idées plutôt unies et sincères. Par exemple, on note beaucoup de parties rêveuses similaires aux claviers sur «Make Somebody Happy», «Somewhere in Heaven» et «Gypsy», ainsi que ce goût toujours appréciable pour les envolées instrumentales succédant à des ruptures plus ou moins finement négociées. Pour finir, le SANTANA de 1992 conserve un certain penchant pour l'ambition : à part «A Dios», la durée des morceaux ne descend jamais sous la barre de la quatrième minute et elle dépasse carrément souvent la septième, la palme revenant à «Somewhere in Heaven» et ses neuf minutes cinquante-neuf. Dis-donc Carlos, tu abuses pour une seconde là...

Milagro est dédié aux récemment défunts Miles Davis et Bill Graham, l'ancien patron des salles Fillmore East et West (où SANTANA avait fait ses premières armes), mentor et manager non-officiel de Carlos. Son nom original, Grajonca, est utilisé comme titre d'une envolée funky dont Carlos a le secret et on entend sa voix en enregistrement live présenter SANTANA au début du disque. Quant au trompettiste sacré, on peut l'entendre résonner rêveusement à la toute fin du disque sur le très court «A Dios», en roue instrumentale totalement libre et précédé d'un solo samplé de saxophone de son ancien comparse John Coltrane, lui étant mort depuis bien longtemps. Ce ton élégiaque n'est en rien retranscrit dans la musique : seules les fameuses parties oniriques aux claviers peuvent faire penser à cette vie inconnue là-haut, particulièrement «Somewhere in Heaven», introduit par un discours de Martin Luther King, chanté de manière très soul par Alex Ligertwood avant un décollage rock latino fiévreux.

C'est l'un des meilleurs morceaux du disque, sachant que Carlos a su varier les idées pour les vainqueurs dans cette catégorie-là. Par exemple on peut parler aussi du très funk «Your Touch» au refrain imparable, de l'instrumental rock «We Don't Have to Wait», ou encore de l'excellente reprise des Malopoets, «Life Is for Living» et qui conserve toute sa moelle pop sud-africaine. C'était déjà un hit, ç'aurait pu l'être à nouveau ! Milagro contient ensuite quelques curiosités comme le très africain et incantatoire «Red Prophet», ou la salsa de «Agua Que Va Caer» plus étoffée qu'on ne le croit (Rebeca Mauleon au piano, ça décoiffe toujours). A l'inverse, on pourrait dire que le fait d'étirer les morceaux en longueur ne joue pas toujours en leur faveur, particulièrement pour le cha-cha «Right on», ou pour un morceau comme «Milagro» (la patte de Bob Marley, crédité comme co-compositeur, y est pour le moins méconnaissable !) qui a beau être fiévreux, n'en reste pas moins répétitif. Une remarque également valable pour le slow gospel «Make Somebody Happy» et le reggae élancé de «Free All the People (South Africa)».

La raison pour laquelle Milagro porte bien son titre, c'est parce qu'en dépit de longueurs et d'imperfections, il représente un dernier miracle, effort louable par rapport à ce que Carlos nous proposera ensuite. 4/5 donc.

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Carlos Santana (guitares, chant)
- Chester Thompson (claviers, choeurs, arrangements)
- Benny Rietveld (basse)
- Walfredo Reyes (batterie, percussions)
- Raul Rekow (timbales, percussions, choeurs)
- Karl Perazzo (timbales, guido, quinto, bongo, choeurs)
- Billy Johnson (batterie)
- Tony Lindsay (chant)
- Alex Ligertwood (chant)
- Larry Graham (chant)
- Rebeca Mauleon (piano)
- Wayne Wallace (trombone)
- Bill Ortiz (trompette)
- Robert Kwock (trompette)
- Melecio Magdaluyo (saxophone)
- Bad River Singers (choeur)


1. Introduction By Bill Graham
2. Milagro
3. Somewhere In Heaven
4. Saja / Right On
5. Your Touch
6. Life Is For Living
7. Red Prophet
8. Agua Que Va Caer
9. Make Somebody Happy
10. Free All The People (south Africa)
11. Gypsy / Grajonca
12. We Don't Have To Wait
13. A Dios



             



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