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POP EXPERIMENTALE  |  STUDIO

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- Membre : The Edge

U2 - Zooropa (1993)
Par CHIPSTOUILLE le 3 Janvier 2005          Consultée 16542 fois

Pour être honnête avec vous, cela devait faire 6 ou 7 ans que cet album n'avait pas rencontré mon lecteur CD. Mais d'un autre côté, mes goûts évoluant, j'écoute volontiers plus de pop, rock ou musique électronique aujourd'hui. Il m'est donc venu à l'idée de retenter l'aventure Zooropa. Et j'avoue que parfois je m'étonne d'avoir quelques bonnes idées.

La première chose qui m'a étonné, c'est l'originalité de l'album. Ça ne m'avait pas réellement surpris à l'époque, pourtant cet album est une perle au niveau des samplers divers, bruits, sonorités empruntées ici ou là. Oubliez donc les quelques fricotages électro de "Zoo Station" d'Achtung Baby, U2 remettant les compteurs à zéro revoit son style en profondeur. Zooropa parvient à mélanger bon nombre de sonorités bizarroïdes non sans une certaine harmonie. Le tout est d'une cohérence formidable, alors qu'on pourrait croire à un foutoir incroyable en essayant d'en décrire le contenu.

On peut donc s'amuser à discerner un ballon qui se dégonfle (ou un truc qui y fait penser), des bruits de foule, un crash, des bruits de lecteur CD (non non, ma platine n'en fait aucun !), de radar et du bruit blanc entre autres, parmi un florilège de choses que mon oreille peine à identifier.

On peut ensuite différencier plusieurs styles musicaux. La première composante est bien évidement la pop, marque de fabrique de U2 (ils ont même nommé un de leurs albums ainsi), présente dans les titres "Babyface", "Stay" ou "Some Days Are Better Than Other". Pour ce qui est du reste, le fameux Brian ENO (considéré, entre autres, comme le géniteur du genre techno) est venu donner un coup de main. On le retrouve ainsi sur 7 des 10 titres qui composent cet album. Brian ENO est réputé pour ses expérimentations, cet album ne déroge pas à la règle. Enfin, on retrouve en vrac des sonorités orientales (dans l'intro de "Zooropa", ou au milieu de "Numb"), une basse sursaturée dans "Numb" ou "Daddy's Gonna Pay For Your Crashed Car" (je vous laisse le choix de l'origine, punk, metal, grunge ?), quelques aspects jazzy, et une chanson à texte "épique' en toute fin d'album (j'y reviendrai).

Outre cette originalité caractéristique, le gros point fort de l'album est le chant de Bono. Le chanteur module sa voix au fil des titres et se permet quelques prouesses inattendues. C'est particulièrement remarquable sur "Lemon" où il chante d'une voix aiguë pour casser le tout sur le refrain qu'il reprend d'une voix plus rauque, plus proche de son style habituel. Sur "Numb", dont le chant principal est assuré par The Edge (et oui !), Bono vient apporter un contraste énorme avec sa voix qualifiée à juste titre dans le livret de voix de grosse femme ("FAT LADY - Backing Vocals"). Le summum est atteint lorsque Bono se sert de sa voix de la même manière qu'un saxophone pour ajouter une petite touche jazzy à l'ensemble, ce que l'on peut constater en particulier sur "The First Time". L'intégralité de l'album est soufflée par une prestation remarquable (une nouvelle fois ?) du chanteur aux (futures en 1993) lunettes roses.

Alors, que se passe-t-il ? Je retournerai ma veste ainsi sans vous préciser pourquoi cet album n'avait pas effleuré mes tympans depuis si longtemps ? J'y viens justement ! J'ai beau avoir décelé des qualités que je n'avais pas réellement remarquées dans mon adolescence boutonneuse, les défauts sont toujours présents.
Le gros problème de cet album, c'est qu'il ne parvient que très difficilement à capter l'attention de l'auditeur tout du long. Certes, l'originalité est bien là, mais vos paupières vont vous sembler peser des tonnes par moments. Si je retiens "Zooropa" pour son originalité percutante, "Stay" qui est LE véritable hit de l'album et "Some Days Are Better Than Others", certainement le titre qui rappelle le plus le U2 old school, beaucoup d'autres auraient gagné à être raccourcis. C'est d'autant plus dommage qu'ils sont pour la plupart en partie très bons.

Le cas de "Lemon" est le plus flagrant. Original, il part sur de bonnes bases avec une basse groovy, des percussions diverses, des nappes de clavier avec vibrato, et se voit pourvu d'un refrain excellent, mais dont le souffle retombe beaucoup trop rapidement, pour de nouveau repartir sur un couplet qui semble durer une éternité. Sur 4 minutes, "Lemon" aurait largement eu de quoi révéler tous ses charmes, mais 7 minutes, c'est trop ! Le pire étant atteint avec "Dirty Day" qui se paye même le luxe de démarrer sur un fading de plus de 30 secondes (pitié, un café, un guronzan, un cola, n'importe quoi pour me réveiller !).

Ainsi "Babyface", "Numb", "Lemon", "The First Time" et "Dirty Day" traînent en longueur, ce qui est bien dommage car certains de ces titres débordent d'idées géniales (le 'riff' électro de "Numb", le trop court refrain de "Lemon", le passage jazzy 'à la voix' de "The First Time", le finish de "Dirty Day" pour n'en citer que quelques-uns).

Restent deux titres : "Daddy's Gonna Pay For Your Crashed" qui regorge d'idées succulentes en matière de nouveauté, mais uniquement dans l'intro et la fin. Les couplets et refrains, eux, sont peu intéressants, voire même usants. Enfin, le dernier titre, "The Wanderer", n'est pas du tout ma tasse de thé, une sorte d'ode mid-tempo électro venue tout droit du fin fond de l'Alaska ou je ne sais d'où, chantée par Johnny CASH (euh...ouai, c'est bien lui)... Le morceau me fait plus rire qu'autre chose, et vient à mon avis finir de gâcher la fin de l'album en beauté.

Un déluge de trouvailles donc, mais trop souvent occultées par un aspect pop limitatif qui donne l'impression que Zooropa est un album qui traîne du pied. On retrouve déjà ici quelques aspects faisant la gloire du brillant Pop qui sortira quelques 3 ans plus tard, mais Zooropa manque cruellement de quelques titres bien catchy pour rivaliser avec son successeur. Enfin, si vous ne jurez que par le U2 de la première heure, il est évident que cet album expérimental risque de vous décevoir. Si vous cherchez quelque chose d'original, en revanche, cet album n'a pas pris une ride depuis sa sortie.

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   CHIPSTOUILLE

 
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- Bono (chant, guitare)
- The Edge (guitare, piano, synthétiseur)
- Adam Clayton (basse)
- Larry Mullen, Jr. (batterie, percussions, choeurs)
- Brian Eno (production)


1. Zooropa
2. Babyface
3. Numb
4. Lemon
5. Stay (faraway, So Close!)
6. Daddy's Gonna Pay For Your Crashed Car
7. Some Days Are Better Than Others
8. The First Time
9. Dirty Day
10. The Wanderer



             



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