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- Membre : Cream, Blind Faith, Steve Gadd Band, The Yardbirds
- Style + Membre : Jj Cale & Eric Clapton, Eri Clapton And Steve Winwood

Eric CLAPTON - 461 Ocean Boulevard (1974)
Par MASTCARD le 17 Mars 2012          Consultée 5633 fois

La dernière fois je vous ai laissé en plan alors que je vous annonçais une tragédie, ou en tout cas « une histoire plutôt triste », sans plus de précision. Après le succès du récit du Commencement de la carrière solo d’Eric CLAPTON (tout est relatif), la Foutage De Gueule Production ne pouvait rester là sans rien faire. Elle a immédiatement écrit une suite, qui nous a personnellement choqué ; nous, membres de l’AGFC. En effet, plutôt que de relater la vérité, la production s’en inspire très librement jusqu’à écrire un gigantesque ramassis de conneries… Je vous livre ici un passage d’anthologie, à vous de juger.

« Soudain l’idée lui traversa l’esprit. Il n’avait plus rien. Il savait que la drogue et l’alcool lui avait retiré tout son feeling. Tout ce qu’il s’injectait chaque jour ne lui rendait pas sa joie de vivre. Qui plus est, il est difficile de rendre un mannequin déjà fiancé amoureux de vous quand vous arborez une tronche de compost depuis plusieurs mois… Et puis merde, ALLMAN est mort, DEREK AND THE DOMINOS c’est fini ! Tout est fini. En se rinçant les cheveux, l’idée lui traversa soudain l’esprit. Il allait crever.
Il allait crever le plus vite possible. Plus question de rester dans ce monde où tout le quitte. C’était décidé. Il allait se tuer avec le pommeau de douche, se frapper de toute ses forces avec le seul objet un peu dangereux de cette salle de bains où il n’y a décidément foutrement rien. Quelques instants de réflexion, de songe, puis les coups, le sang, et la mort…

Quand il ouvrit les yeux, il se trouvait dans un long couloir immaculé. Il avança quelques instants, jusqu’à atteindre une grande salle, d’un blanc éclatant elle aussi. L’endroit était bondé : un grand nombre de personne se trouvaient assis autour de tables arrondies, le même genre de table que l’on trouve dans les bars. Mais avant que CLAPTON n’ait pu en voir plus, un homme s’avança vers lui. Il était grand, tout de blanc vêtu, avait de longs cheveux et une barbe épaisse, d’un blanc lumineux. Il l’accueillit d’une voix solennelle, même si il ne semblait pas avoir envie de sauter de joie :

─ Ah, Eric…
─ Où suis-je ?
─ Tu es chez Dieu, mon ami.
─ Le Seigneur ?! Où est-il ?
─ C’est moi (ducon).
─ Seigneur, j’ai tant besoin de vous parler !
─ Moi pas. Qu’est-ce qui t’as pris, Eric ?
─ Eh bien, je ne croyais plus en rien, Seigneur. D’abord, vous prenez Jimi, ensuite…
─ Je ne te parle pas de ça, Eric. Qu’est-ce qui t’as pris de te suicider avec un pommeau de douche ?
─ Mais ?… Eh bien, je ne sais…
─ Un pommeau de douche, voyons, ce n’est pas sérieux ! Tu as joué avec ALLMAN, quand même ! Tu as écrit « Layla » ! Tu as fait partie de BLIND FAITH, de DELANEY BONNIE AND FRIENDS, de CREAM et j’en passe ! Tu pouvais trouver une manière un peu plus digne de te suicider que te frapper à mort avec un pommeau de douche !
─ C’est-à-dire, Seigneur, que, quand l’idée m’est venue j’étais sous la douche et donc…
─ Mais tu le fais exprès, ce n’est pas possible ! Ton corps allongé dans la douche, les gens croiront que tu as connement glissé, pour aller te fracasser la tête sur le rebord ou le robinet ! C’est encore pire !
─ Je n’en pouvais plus, Seigneur, il fallait que je meure tout de suite…
─ Mais bien sûr. Moi ce que je crois, c’est surtout qu’en plus de retrouver tous ceux que je t’avais pris, tu allais pouvoir tailler le bout de gras avec Robert JOHNSON.
─ Robert JOHNSON ?! Il est ici !
─ Oui, il est à la table là-bas, avec Jimi HENDRIX et Bob MARLEY.
─ Bob ?! Il est mort ?!
─ Non, mais ça lui arrive de passer en coup de vent, le temps d’un joint.
─ Je vais pouvoir parler avec eux et tous les autres pour l’éternité !
─ Je ne crois pas, Eric…
─ Mais comment…
─ Ne me coupe pas, Eric. Quand Dieu parle, l’univers tout entier ferme sa gueule.

Effectivement, depuis le début de leur conversation, il n’y avait plus aucun bruit, plus aucun son. Le silence était total. On aurait pu entendre une mouche péter, si bien que toutes celles présentes dans la salle se faisaient très discrètes et essayaient tant bien que mal d’afficher une parfaite maitrise de soi.

─ Je ne suis pas satisfait, Eric. Tu as été lâche. Tu as abandonné tous ceux qui t’avaient dans leur cœur, tous ceux qui aimaient ta musique, ta guitare, ta coupe de cheveux…
─ Ma coupe de cheveux ?
─ Oui, ils sont plus rares, mais il y en a…
─ Je n’avais pas vu ça sous cet angle. J’ai été égoïste, je le reconnais.
─ C’est très bien. C’est un premier pas vers le pardon de tes admirateurs.
─ Mais je suis mort. Tout est fini…
─ Non Eric. Certes, je suis connu pour changer l’eau en vin et marcher sur l’eau, mais il m’arrive de faire des choses utiles aussi. J’ai l’intention de te faire remonter le temps, juste avant le moment où tu… te… non, je n’arrive pas à le répéter, c’est vraiment trop con.
─ Vous feriez ça, Seigneur ?!
─ Oui. Mais il y a des conditions. Tout d’abord, finis la picole et les injections, tu vas me faire le plaisir de cesser d’être ce déchet ambulant. Un peu de carrure, merde.
─ C’est promis, Seigneur !
─ Dis « Je le jure ». Et pas la peine de cracher, c’est propre par terre…
─ Je le jure.
─ Bien. Ensuite, finis les partouzes à dix-neuf dans les studios. J’ai pas créé la Terre pour que ça devienne un bordel. Et on ne convoite pas la femme de son prochain, voyons ! Tu vas arrêter de penser à cette Pattie !
─ Je le jure.
─ Très bien. Maintenant, je te donne pour mission de répandre la musique sur cette planète. J’ai eu une vision : dans une trentaine d’année, les gens ne jureront plus que par des branleurs aussi doués en musique que moi en danse bretonne. Ces mono-neurones domineront le domaine musical pour des siècles et seule une poignée de réels talents se feront remarqué. C’est inacceptable. Toi et les autres devez perpétuer l’époque bénie que nous vivons et servir d’exemple pour les futures générations. A partir de maintenant, tu seras Dieu sur Terre. J’ai remarqué qu’ils t’appelaient déjà comme ça : « gode », ça sonne bien !
─ Il n’y a pas de « e », Seigneur.
─ Ils l’écrivent comme ils veulent, on s’en fout !
─ Bien, Seigneur.
─ Enfin, je m’étais dit qu’il serait judicieux que tu changes de prénom. « Eric », c’est bien, mais c’est un peu trop classique. J’avais pensé à « Michet ». Qu’en penses-tu ? « Clapton, le Gode M…
─ C’est très gentil, Seigneur, mais je souhaiterais garder « Eric » comme prénom.
─ Comme tu voudras, Mi… Eric. Bien, ma foi, je t’ai tout dit, et tu sais tout. Je te laisse retourner d’où tu viens, afin d’accomplir ta mission.
─ Merci pour tout, Seigneur.

Et notre ami se retourna et marcha tout droit. Il entendait dans son dos les conversations reprendre leur cour. Mais quelques instants plus tard, le grand homme blanc comme la fiente fraîche le rattrapa.

─ Attends Eric, prends ceci.

Il lui tendit un petit paquet de feuilles remplie très copieusement.

─ Qu’est-ce, Seigneur ?
─ Ce sont les droits d’auteur de la chanson « I Shot The Sheriff » de Bob MARLEY. On ne sait jamais… »

HUM !

Vous étiez prévenus… Je rappelle qu’au début de l’histoire, CLAPTON était censé se plaindre de la mort de plusieurs de ses proches…
On ne va de toute façon pas perdre notre temps à débattre sur ce pseudo-drame-social-et-religieux, qui fait à peine mieux que le cinéma français des meilleures années ; parce que le plus important, c’est quand même l’album, qui s’intitule sobrement « 461 Ocean Boulevard », adresse de la maison qu’occupait Eric durant la période d’enregistrement. Mais avant toute chose, rappelons les (vrais) faits.
CLAPTON est abattu durant les années 70-71, à cause principalement de la mort prématurée de Jimi Hendrix et de celle de Duane Allman qui entraîne la fin de DEREK AND THE DOMINOS. Son amour pour Pattie Boyd finit de le faire tomber dans la déprime. Il deviendra de plus en plus dépendant aux drogues et à l’alcool jusqu’en 1973, année durant laquelle il démarre une cure de désintoxication après que le Who TOWNSHEND lui ouvre les yeux sur sa possible « résurrection ». Cela réussit plutôt bien à notre ami puisque que quelques temps plus tard il entame une liaison avec l’aut’ sal… hum…enfin, avec la fameuse Pattie Boyd. La vie est belle pour lui, on peut repartir en studio.

Bien décidé à reprendre du poil de la bête, CLAPTON fonde donc un nouveau groupe et nous livre un album encore plus calme (si c’était possible) que son premier essai en solo. On sent une influence grandissante de J.J. CALE que notre ami affectionne particulièrement depuis longtemps déjà. Le côté « je chante mais j’m’en branle » est complètement assumé sur « I Can’t Hold Out », par exemple. « Get Ready » est dans la même veine. Parmi les autres chansons légères, on compte « Willie And The Hand Jive », « Please Be With Me ».
L’album se révèle aussi difficile d’accès que le précédent. La lenteur globale des morceaux nous font regretter « After Midnight » de 1970. D’ailleurs, la seule chanson qui « speed » un peu est le morceau d’ouverture. Après ça, terminé, on est relax pour quarante minutes. Il faut donc, exactement comme pour le premier album, un petit temps d’adaptation, même si vous avez déjà entendu la plupart des morceaux ailleurs vu qu’il s’agit principalement de reprises.
Oui car sur les onze titres, cinq seulement sont de CLAPTON. Mais de ce faible nombre de compositions on peut citer les très réussis « Motherless Children », « Let It Grow » et « Give Me Strengh », très belle ballade avec un Eric larmoyant et plein de feeling. Les reprises « I Shot The Sheriff », « Steady Rollin’ Man » et « Willie And The Hand Jive » s’ajoutent à cette liste des meilleurs morceaux de l’album.

Voilà donc ce que nous pouvions dire sur 461 Ocean Boulevard, qui est bon, mais dans un tout autre style que le premier album de 1970. Ce dernier se voulait plutôt festif, joyeux, insoucieux. Une atmosphère très différente de ce 461 Ocean Boulevard : ici, fini de jouer, plus de solos, on joue carré. Il y a un poids sur cet album, celui de la mort sans doute. A ce moment-là, Eric CLAPTON n’est pas tout à fait près à rejouer comme sur son premier album et à assumer son statut de guitariste hors-pair. Ça ne l’empêche pas de s’amuser comme on peut l’entendre sur la chanson « I Can’t Hold Out » à la fin de laquelle il gueule « ALRIGHT ! » tout content d’avoir terminé d’enregistrer la chanson…

Ça me rappelle un autre passage du script de la FDG Prod. dans lequel ils écrivent que CLAPTON était encore fou à l’époque ; et que pour s’en rendre compte il suffisait de mettre les titres de certains morceaux dans un ordre précis, et qu’ainsi on pouvait obtenir la phrase suivante : « J’ai tué le sheriff, s’il-te-plaît soit avec moi, je ne peux pas tenir, donne-moi la force, laisse-là grandir, et prépare-toi. »

N’importe quoi.

Note : 3/5

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   MASTCARD

 
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- Eric Clapton (chant, guitare, dobro)
- Carl Radle (basse)
- George Terry (guitare, chant)
- Dick Sims (orgue)
- Albhy Galuten (piano)
- Jamie Oldaker (batterie, persussions)
- Yvonne Elliman (chant)
- Tom Bernfeld (chant)
- Jim Fox (batterie sur 9.)
- Al Jackson (batterie sur 11.)


1. Motherless Children
2. Better Make It Through Today
3. Willie And The Hand Jive
4. Get Ready
5. I Shot The Sheriff
6. I Can’t Hold Out
7. Please Be With Me
8. Let It Grow
9. Steady Rollin’ Man
10. Mainline Florida
11. Give Me Strengh



             



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