Ah ROXETTE... Vous avez été ados pendant les nineties ? Vous connaissez forcément puisque le duo trustait alors les premières places des billboards mondiaux avec une régularité de métronome suédois – bin ouais quoi, vous connaissez pas Bjorn BORG ?- . Bref, ceci est clairement leur deuxième partie de carrière, et cet album à l’étonnante photo aérienne rougeâtre se veut le successeur de celui de 1992, il y a… putain, vingt ans ! Le titre exact est d’ailleurs « Traveling, : Songs from Studios, Stages, Hotelrooms & Other Strange Places », traduction serrée : les chansons proviennent des endroits les plus divers, en live, du studio, des chambres d’hotel et autres. Ca pue l’arnaque non ? Bah, on va donc suivre les aventures de la blonde Marie et du brun Per.

Qu’avons-nous donc par ici ? Le premier titre « Me & you & Terry & Julie » nous replonge dans les ambiances chères aux années qui virent leur succès. Petite guitare cristalline, ambiance détendue du gland, couplets chantés à l’unisson par les deux Wasa, petit refrain pop douze millions de fois entendus mais toujours efficace. Ca se laisse écouter. Jusqu’à ce petit solo de synthé incongru. La recette fonctionne toujours, même si les dancefloors ne conviendront plus à cette forme de musique. Et comme si nous n’avions pas d’autre choix, nous continuons sur cette lancée avec « Lover lover lover » et sa petite rythmique de guitare folky. « It’s possible » risque en revanche de vous énerver un brin entre son refrain typé eighties et son absurde rengaine… Je vous parle même pas du bridge de synthé… A balancer par la fenêtre ! Argh ! L’intro et le beat de « Stars » sont carrément hilarants, on se croirait sorti de la Delorean de Marty vers 1985… Vraiment rigolo, même si le chant de Marie est à la hauteur et rend la chanson très agréable.
« Angel passing » ne présente pas le moindre soupçon d’intérêt. « Easy way out » est horripilant avec son faux pipeau. Quand est-il du titre à rallonge – c’est toujours bien ça tiens ! – « Excuse me sir do you want me to check on your wife » -ouf !- , morceau intello s’il en est… Bah, nanti d’un petit esprit rebelle, il est franchement plus sympa que les deux précédents, sans casser des briques pour autant.

Enfin nous avons un riff sur « Touched by the hand of god », on jurerait Blackmore au début de « Smoke on the water »… A part ça, c’est moyen et franchement daté. Sinon il y a le slow chanté par Marie « Turn of the tide », très calibré, fait pour taper dans les charts… des années 92/93. Gageons qu’en 2012, ça va pas le faire, c’est sur… En causant slow nous voila à présent avec « Weight of the world » entre les oreilles. Marrant comme Per chante sur la majorité des titres, énorme désavantage quand on dispose d’une Marie Fredrikson à domicile. « She’s got nothing on » est un poil plus réussie alors que « See me » est un autre slow raté. Quant à la resucée du giga tube « It must have been love »… je vous en parle même pas, voila un procédé qui me gonfle. Ca craint.

Tout ça finalement, c’est de la pop sans couilles… Ca manque de cœur… On connait la belle carrière des Suédois, mais là, on se demande à quoi il sert de continuer une aventure qui risque fort de s’engluer dans des sentiers non balisés. Je sais même pas pourquoi je mets deux étoiles… Quelques bons souvenirs qui me restent des nineties sans doute ? Je ne suis pourtant pas connu pour mon attirance pour les blondes plates aux cheveux courts… Arf…

De la zique pour supermarché, pas désagréable, mais pas transcendant.