Quatorze longues années que le groupe de Jimmy Barnes n’avait pas produit une contribution à la musique populaire. Le légendaire COLD CHISEL est de retour, c’est déjà une sacrée putain de good news. Un concert sold-out devant une foule de 50 000 personnes à Sydney, ainsi que le plaisir de rejouer ensemble a conduit les vieux potes du saloon à relancer la vieille machine de guerre. Alors, les gars d’Adelaïde ont mis toutes les chances de leur coté en embauchant Kevin Shirley aux manettes. Le décès de Steve Prestwick, batteur historique de l’école Phil Rudd, à endeuillé la sortie de l’album. Mais voila des artistes qui vivent sur le fil du rasoir en permanence L’Ozz rock continue de payer son lourd tribut à la cause… Bon SCOTT, Michael HUTCHENCE, j’en passe et des meilleurs, nombreux sont déjà partis…

Alors cette chouette cuvée « made in down under » est drivée par un titre d’anthologie, il s’agit de ce blues crasseux qu’est « Everybody ». On y retrouve tous les ingrédients bandants de leur zique : une section rythmique plus monolithique que celle d’AC/DC – c’est rare ! –, un chanteur hurleur dont la voix oscille entre Bourbon et Bière, entre un pub Irlandais et une taverne Néo zélandaise, bref, c’est de la grosse cylindrée ! Et les gratteux ne sont pas en reste mon bon monsieur, et quand je vous dirai que c’est le clavier Mr Walker qui compose tout, je suis certain que vous sentirez un picotement dans votre moelle épinière, qui vous intimera l’ordre d’aller découvrir illico presto ce groupe raw de chez raw.

Nous avons du rock’n’roll bien gras à la lisière d’un MOTORHEAD et d’un Jim JONES REVIEW, comme sur l’époumonant « Hq454 Monroe » ou sur l’introductif et furieux titre éponyme « No plans ». Et lorsque le rythme se ralentit, la voix vibrante de Jimmy continue de transpirer le blues comme sur la superbe « Our old flame »… Ah l’Australie est riche en chanteurs hauts et en couleurs, hormis les deux précédemment cités, les deux chauves mythiques du continent poussent encore quelques gueulantes de temps à autres, le géant Peter Garrett dans l’hémicycle, et le nain Angry Anderson juste en dehors de ce même hémicycle, Brian Johnson est toujours en pleine forme et Nick Cave est bien vivant… Sacré compagnie de frontmen, et j’en laisse de coté ! Et bien pour ceux qui ne connaissent pas encore le sieur Barnes, disons qu’il a à lui tout seul toutes les qualités des autres réunis…
Sa voix bien rugueuse remplit tout l’espace disponible comme sur « Dead and laid to rest », avec un allant qu’on avait presque oublié et qui se rappelle à notre bon souvenir un siècle plus tard. C’est la même analyse sur toutes les chansons à vrai dire .

Et il y a les ballades Folky : la rythmique et le chant de « Missing a girl » pourraient être tirés des œuvres complètes de DYLAN. « This day », pour faire un poil pencher la balance vers quelque chose de plus mainstream, tout en restant très pur. Puis dans un style épuré, « All for you » est une petite merveille de sensibilité, que je vous conseille vivement. « Summer dream » a une identité carrément pop, rehaussée par la voix beaucoup plus douce et fluide du lead guitariste Ian Moss, chanteur occasionnel de grande qualité. Le symbole de la zique des sudistes aussies, c’est une bonne grosse paire de cojones. La musique est toujours transcendée par cet aspect, qu’on retrouve un peu partout, écoutez plutôt « I Gotta get back on the road ». Enfin, « Too late « est un bon rock bien couillu.

En un mot comme en cent, si la personnalité est pour vous un élément essentiel de la musique, tentez l’expérience, vous pourriez bien tomber amoureux. Le groupe from south Australia est une véritable émanation du grand esprit du Rock’n’roll. Après 40 ans de bons et loyaux services, nous voici face à une résurrection les gars ! c’est bon le Rock !