En 1996, ORCHESTRAL MANOEUVRES IN THE DARK, c'est bel et bien terminé. Andy McCluksey a mis un terme à cette folle aventure initiée en 1979 avec Paul Humphreys, et qui a été incroyablement riche et excellente. Mais tout ça c'est du passé, le groupe a chuté dans les années 90, allant jusqu'à se prendre un vent avec un Universal pourtant bien bon.
Mais la vie continue, et il va bien falloir s'occuper. McCluksey s'en va écrire des chansons pour Atomic Kitten (misère...). Quant aux cadres de Virgin, ils se disent qu'O.M.D peut toujours faire vendre, et que de toute façon il y aura toujours des fans prêts à tout acheter. En 1998, sort donc The OMD Singles.

A l'écoute du titre de cette compilation, à quoi faut-il s'attendre ? Une collection de singles, voire, soyons fous, l'intégrale de tout ce qui est sorti en 45-tours. Cela ferait un très joli opus, intéressant qui plus est pour le fan, puisque deux chansons d'O.M.D n'ont été publiées que sous ce format. Premier problème : pour le fan, il y a déjà The Best of OMD, sorti dix ans plus tôt, pour répondre à ce besoin. Deuxième problème, beaucoup plus grave : cette compilation n'est pas exhaustive. Sur la trentaine de singles, seuls 18 figurent ici. En particulier, un voile opaque est jeté sur Dazzle Ships, comme si cet album n'avait pas existé; certainement un coup de Virgin qui pensait que c'était pas commercial pour un sou – la compile Messages réparera cette erreur. Il s'agit donc d'une compile de singles, avec des choix qui ont été faits.

Et il ne faut pas rêver. Les éternels habitués répondent toujours présents, mais alors toujours ! "Electricity", "Enola Gay", "Souvenir". A ce stade, je pense que vous avez clairement compris. De plus, la qualité sonore est franchement contestable, surtout sur "Electricity". Quant aux deux inédits, qui peuvent faire flancher un fan récalcitrant, ils ne sont pas des plus trépidants. "If You Leave", enregistré pour une comédie cul-cul la praline de 1986, ne marquera pas du tout les esprits. Il est quand même sympa de voir que Martin Cooper n'a pas perdu la main au saxophone. "Dreaming" paraît un poil meilleur, mais aussitôt écouté, aussitôt oublié.

A ce stade de la chronique, toi lecteur, tu dois me jeter plein d'insultes au visage pour avoir écrit sur cette compile. C'est alors qu'intervient le principal intérêt de The OMD Singles, à savoir le deuxième CD ! En effet, certains musiciens de la scène électro ont pris soin de remixer certaines chansons d'O.M.D, et le résultat devait être vendu avec le premier CD. Mais à cause d'un manque d'argent (quel comble !), le « projet » fut abandonné et les remixes furent distribués sur différents E.P. Au final, il faudra attendre 2003 et être en France – hé oui – pour avoir ce deuxième CD. Mais à part montrer que David Guetta faisait du boulot acceptable à l'époque (son remix de "Enola Gay" n'est pas mauvais), il ne sert vraiment à rien. Niveau diversité, on se croirait chez AIR : sur 11 remixes, 4 de "Souvenir", 3 de "Enola Gay" (dont 2 de Guetta). Niveau nullité, la palme revient au remix de "Souvenir" par MOBY qui en fait du MOBY, soit un truc lourdingue et chiant.

The OMD Singles n'est donc pas une compilation des plus essentielles. Cependant, elle convient bien pour une première approche, et ce d'autant plus que l'ordre chronologique de publication est respecté. Quant au CD de remixes, il est presque parfait pour se remettre à écouter les originaux.