Attention album légendaire ! Mais situation complexe ! En effet un deuxième album de Bill HALEY dénommé « Shake rattle and roll » sort début 55, le single « Rock around the clock » sort… Dans l’indifférence générale… Que se passe-t-il ? Serait-ce un univers parallèle ? Je vous sens circonspect. Et vous avez bien raison, car si le skeud passe inaperçu, il devient en outre la BO du film « Blackboard jungle » - Graine de violence -, avec Glen FORD en prof face à des élèves récalcitrants. La suite est historique, « Rock around the clock » connait une seconde jeunesse… Pas n’importe laquelle, puisque son accession à la première place du Billboard marque le début de l’ère du Rock… Rien que ça !
Et l’album ressort fin 55, agrémenté de plusieurs titres supplémentaires. Aussi afin d’éviter la redondance, j’ai choisi de traiter l’album du succès.

Dois-je vraiment présenter « Rock around the clock » ? Ce titre fait l’unanimité. Tout le monde le connait et le plébiscite quand il s’agit d’envoyer du rock’n’roll lors d’une partie. « One two three o’clock rock » !!!! Putain, c’est le début du rock les mecs, Billou est notre papounet à tous ! Patrimoine mondial de l’humanité en tout cas, inutile d’en dire plus, ceux qui connaissent devraient avoir honte ! Pour la petite histoire, cette compo date de 52, mais HALEY l’avait alors décliné… Evidemment, un disque qui contient ce titre mérite le 5/5 sans concession. Mais il y en a plein d’autres.
« Shake rattle and roll » concourt toujours pour le premier titre de Rock à avoir franchi la porte du billboard anglais. Et c’est bien possible, il est donc lui aussi légendaire, et est une part d’histoire. Même construction bandante que celle du titre précédent, la grande classe !
Et puis il y a les histoires de goût : « Thirteen women » est pour moi un véritable chef d’œuvre. Toujours fondamentalement Rock’n’roll, Bill ouvre à cette occasion la boite de Pandore en proposant quelque chose de différent : rythme catchy plus moderne, chant scandée, cuivres qui se veulent un brin stressant, et une guitare flamboyante qui « cherche les problèmes », tel est la recette de cette superbe chanson, que j’ai toujours adoré.

Après trois titres de cette trempe on pourrait aller se coucher, repus et satisfaits. Mais il serait dommage de passer sous silence quelques unes des autres petites merveilles que contient ce fabuleux disque : ainsi « Mambo rock » est-il merveilleusement suranné, « Rock a beatin boogie », composée par Bill, est une perle de bonne humeur, « ABC boogie » est bien juvénile comme il se doit, et « Burn that candle » surfe sur l’ambiance développée plus haut sur « Thirteen women », et influencera considérablement un certain Elvis PRESLEY dans son ère post Sun. Tout le reste est juste nécessaire.

Voici donc un opus major. Totalement indispensable !