Recherche avancée       Liste groupes



      
POP-PROG SINO-BELGE FOLK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 



Gilles SNOWCAT - Nama Time! (2015)
Par MARCO STIVELL le 17 Décembre 2015          Consultée 2181 fois

Nama Time! est une façon habile d'évoquer en langue japonaise de la cuisine crue et, en filigrane, un acte sexuel. "Si je cherche des sponsors, ce n'est pas Durex qui m'en fournira. Par contre un producteur de films X au Japon..." Avec un tel parti-pris, Gilles SNOWCAT ne saurait se renier. Pourtant, ce nouveau disque, qui fait suite à Moko-Moko Collection (2012) et publié en attente d'une oeuvre plus classique, a de quoi nous surprendre !

À la première écoute, on craint que le Chat des Neiges from Bruxelles, Belgique, n'ait eu un temps l'envie de succomber aux facilités des reprises de soi par soi-même, comme beaucoup d'artistes internationaux l'ont fait. Ce n'est certes pas aussi développé que les sempiternels albums de reprises tout court, et bien que cette mode semble s'être un brin calmée – mais on a trouvé la parade : les albums-hommages, par des artistes ayant eu moins de succès.

Et puis après tout, il fait bien ce qu'il veut, notre Nippon de coeur, grand fan de Tony Banks et de black-music ! D'ailleurs, on se plaît à aimer Nama Time! fort rapidement. Le fait est qu'on reste loin de l'attitude feu de camp, malgré la présence d'une guitare acoustique tout le long de "Beppu Nights" et de "The Train is Leaving Kokura", reprises bien jolies d'ailleurs avec le concours bienvenu de la chanteuse Marie De Condé pour la seconde. Sans parler de "They Burn the Mountain" où le Snowcat prend des airs classieux de Leonard COHEN ou Tom WAITS...

Sur ce disque enregistré live sans public mais avec des musiciens (l'excellent Nicolas Leroy alias Nicozark, ici au piano surtout), on vogue d'une ambiance à l'autre et toujours dans l'intimité malgré une introduction quelque peu grandiloquente. C'est ce qui fait cependant la réussite de "Continental Breakfast", une progression (!) fort marquée, avec un rythme de marche hypnotisant sur le final où la voix sur Snowcat épouse les choeurs féminins. Juste après, on a l'instrumental "Xúp Sô-Cô-La" mené par un piano ragtime feutré et des effets de synthés rigolos, typiques de l'artiste.

En revanche, il faut écouter les nouvelles versions de "Legs & Liquor" (un des extraits de Moko-Moko Collection sélectionnés pour l'occasion) et "As A Start: Cà Phê & Pizza", pour lui découvrir une identité sous-jacente jusqu'alors, très proche de Art TATUM et tous les pianistes Noirs qui mettaient de la profondeur dans ce qu'ils chantaient, autant qu'ils savaient amuser. C'est peut-être d'ailleurs le disque le plus Black de l'artiste, partagé entre ces bluettes de soirées au coin du bar et des moments surprenants comme "Chase Around Ôita Eki", entièrement joué au Clavinet, hommage à Stevie WONDER, 100 % funky.

Parmi les autres curiosités, la suite "Kabosu..." évoque un temps l'empreinte habituelle de SNOWCAT avec son caractère artisanal, toujours renforcé par la présence du piano de Nicozark, haut en couleurs. Sans parler du chant soprano approximatif d'Antonella Corrias sur "Room 211" (également dans les choeurs de "Continental Breakfast"), un parti-pris comme lui seul peut en faire ! À l'inverse, on se laisse bercer par la beauté fragile de "My Last Evening in Ôita", sucrerie nappée au Fender Rhodes, et donc l'acoustique "Beppu Nights", ou encore le superbe "Yanagigaura", ses mini-improvisations au clavier et ses paroles sensuelles en japonais.

Ce disque "d'attente", cette parenthèse dans la carrière de Gilles SNOWCAT mérite la considération d'un album à part entière, plus accessible et moins farfelu que les expériences antérieures, dans la lignée sérieuse d'un Moko-Moko Collection. L'artiste y dévoile en outre ses amours musicales de façon humble, blues et jazz en particulier. Un disque de soirée, selon l'ambiance volontairement choisie, et dont la diversité constitue un bon point supplémentaire.

Disponible sur It's Oh! Music : http://its-oh.net/index.php/en/directory/category/nama-time-store-direct

A lire aussi en POP par MARCO STIVELL :


The WEEKND
Blinding Lights (2020)
De la new-wave en barres




Emilie SIMON
Franky Knight (2011)
Encore une perle


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



Non disponible


Non disponible



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod