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Gilles SNOWCAT - You've Been Unboxing... (2020)
Par MARCO STIVELL le 25 Novembre 2020          Consultée 1322 fois

"Unboxing, c’est la tendance des fashionistas qui se filment sur les réseaux sociaux ouvrant des boîtes et en sortent des sacs Louis Vuitton ou des crèmes pour la peau coréennes. Ici, une demoiselle ouvre une boîte et en sort... Gilles SNOWCAT, et tout le funk et autres choses magiques dont elle peut rêver." Toujours aussi mordant, que ce soit en service de presse comme en général et notamment à l'égard d'Internet et des réseaux sociaux, qui servent moins pour la bonne promotion des artistes que pour dire tout et rien et d'abord miser sur le paraître, le bling-bling, le clinquant. Mordant, mais avec humour, c'est pour ça qu'on l'aime, le SNOWCAT. Il continue de mener sa barque dans les brumes, en braillant avec douceur et de tout son soûl des chansons hédonistes, un rien coquines. En un mot : félines.

Ce beau format album, on l'avait perdu depuis l'excellent Moko-Moko Collection (2012), même si Gilles SNOWCAT n'a jamais cessé de produire 45-tours, collaborations éphémères, et sans compter le Nama Time! à l'ambiance plutôt live de 2015. De même, on rencontre à nouveau les amis musiciens de toujours ou de longue date, parmi lesquels des membres fondateurs de SOUSBOCK et POLARSUN, ainsi que la totalité du groupe pop-rock progressif LUNEAR : Sébastien Bournier, Nicozark, J-P Benadjer, Paul J. No/MIDRONE. S'ajoutent d'autres musiciens/artistes solistes dont on peut écouter les créations diverses sur des sites d'écoute libres (Keith WALSH...). Autre citation de choix : "Il y a une belle brochette de mad musicians sur le disque, volés ci et là. J’aime bien piquer des musiciens aux autres groupes, puis les leur rendre. Ce qui est plus de l’ordre de l’emprunt que du vol, en fait".

Sur "Let Me Buy You a Drink" qui ouvre l'ensemble, la première parole lancée par Gilles SNOWCAT est un « I'm back! » qui n'a que cela de commun avec Steven Tyler d'AEROSMITH en 1976. Il nous vient avec le son funky et baveux, comme on l'a souvent apprécié dans les productions d'un artiste sans concession, encore moins aux canons actuels. Les choeurs de Lyn JONGEJAN, de Renato RONCHETTI et du guitariste belge-argentin HETPAMPA alternent l'aigu et le doucereux au moment du refrain. Le solo de guitare de Gabriele Cassano se montre assez bavard, usant d'échos et d'effets tapping, ce qui crée la surprise principale par rapport aux fournées discographiques précédentes.

La guitare est d'ailleurs pas mal à l'honneur sur cet opus, à l'instar d'une basse groovy et mélodique, présente pas toujours au moment où l'on s'y attend le plus. Le jeu des percussions programmées apporte lui aussi un parfum exotique dès le deuxième titre, "Squeeze 'em All", bel envoûtement dû au Clavinet et au chant crooner de SNOWCAT. Beaucoup plus loin, la courte transition "We See Lines" n'est pas sans rappeler le tout début de Moko-Moko Collection, typiquement asiatique. La wha-wha de "Sleep-in Closet" se fond bien dans ce rythme ternaire bluesy à l'ambiance feutrée et aux syncopes qui rendent le tout boiteux. De la part de quelqu'un qui aime tant les liqueurs et cocktails, difficile d'imaginer mieux ! En tout cas, l'esthétique et la science du détail sont intacts.

Pour le reste, c'est l'influence reggae qui prend de l'ampleur et domine. Le chant et les choeurs jouent grandement dans l'appréciation de "(You've Been Drinking) My Limoncello". "This Place is Empty" se distingue par l'intervention très réussie de HETPAMPA à la guitare slide au milieu des Clavinet et orgues portatifs. Ce serait le tube de l'album si SNOWCAT ne préférait miser sur la piste suivante, "Tiffany (the Festival Babe)", carrément zouk et parcouru de trompettes-synthés. Un single estival proposait la chanson dans une version différente, "destinée à faire remuer les demoiselles et à renvoyer leurs mecs au bar" ! D'un point de vue personnel, cette ritournelle bégayante demeure moins réussie.

Il en va d'ailleurs de même de la seconde partie de l'opus. Les formats longs ne sont qu'un cette fois, avec "Hot Towel" qui atteint presque les dix minutes. Résolument reggae à la SNOWCAT, ce titre, agréable cependant avec ses montées de basse et ses multiples soli de piano très chouettes, peine à faire oublier la pièce de bravoure "I Could Live in an Airplane"/"Rites of the Circling Food", il y a huit ans. De même pour la "Tulips Trap (Grand Finale)", on regrette un brin l'écho trop poussé sur la guitare, car cette conclusion à la sauce funk 80's se laisse plutôt bien écouter.

Malgré cette petite baisse de régime en seconde partie d'album, ce dernier reste un effort à l'image de son créateur, touffu, raffiné mais dérangeant pour les oreilles habituées aux choses trop propres, ou trop rock et qui se prennent au sérieux. Ou trop souvent en photo/webcam pour s'exhiber sur le Web !

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Gilles Snowcat (chant, clavinet, orgue, synthétiseurs, progs)
- Nicolas Leroy (moog bass)
- Gabriele Cassano, Ian Rigillo (guitares)
- Lyn Jongejan, Renato Ronchetti (choeurs)
- Hetpampa (choeurs, guitares, basse)
- Paul J. No (piano électrique, effets, choeurs)
- Duke Quarcoo, Jp Benadjer (basse)
- Keith Walsh (choeurs, guitares, synthétiseurs)
- Myles Simpson (batterie)
- Glen Llewellyn-smith (guitares, choeurs)
- Marin, Bill Bayer (guitares)
- Elvira Lanza, Pat Lennon (choeurs)
- Sebastien Bournier (percussions)
- Hudson Silveira (piano solo)


1. Let Me Buy You A Drink
2. Squeeze 'em All
3. (you've Been Drinking) My Limoncello
4. Sleep-in Closet
5. This Place Is Empty
6. Tiffany (the Festival Babe)
7. Hot Towel
8. We See Limes -interlude-
9. Tulips Trap (grand Finale)



             



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