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- Style : Funkadelic, Parliament, Richie Kotzen
- Membre : Buddy Miles Express, Bootsy Collins
- Style + Membre : T.m. Stevens

Stevie SALAS - Stevie Salas Colorcode (1990)
Par JASPER LEE POP le 6 Avril 2016          Consultée 2488 fois

« Hé, mec ! Réveille-toi ! Tu sais grattouiller un peu ? »
« Heu, ouais, carrément. »
« Alors, ramène tes fesses, on a besoin d'une partie guitare qui déchire sa race dans le studio d'à côté. »
On est en 1985, le jeune type qui se fait réveiller au beau milieu de la nuit s'appelle Stevie SALAS. Indien Apache et musicien originaire de San Diego sans le sou, il répond au téléphone et passe l'aspirateur dans un studio d'enregistrement de Los Angeles pour survivre. Et comme le gosse est sympa, on tolère qu'il dorme sur le sofa du hall d'entrée. Le type qui le réveille ? C'est Gary Shider, le directeur musical de PARLIAMENT et de FUNKADELIC. Ni une, ni deux, le minot taxe le matos du groupe de métal KEEL entreposé dans un studio adjacent avec écriteau « Do not touch » et s'en va rejoindre George Clinton et sa bande d'allumés qu'il va impressionner en faisant cracher à sa guitare un festival pyrotechnique (qui finira sur l'album « R&B Skeletons in the Closet »).

Le bouche à oreilles fait le reste et très vite, le petit Stevie est le prodige dont tout le monde parle. Les cachets s'enchaînent et la nouvelle coqueluche de la six cordes est recrutée par Rod STEWART pour sa tournée Out of Order. Mais oui, rappelez-vous, c'est l'époque de "Baby Jane" et le peroxidé écossais a le vent en poupe avec ses vestes roses bonbon à épaulettes. SALAS qui vient pourtant de signer avec Island Records et de monter son trio ne résiste pas à l'appel d'une tournée des stades avec jet privé, limousines et flopée de filles en chaleur en compagnie d'un combo de vieux briscards (Carmine Rojas, Jeff Golub, Tony Brock... excusez du peu!) auprès de qui il va beaucoup apprendre. La tournée terminée, l'indien s’attelle enfin à son album qui sortira en 1990 et qui porte le nom de son trio, le STEVIE SALAS COLORCODE.

Alors qu'est-ce que ça donne, me direz-vous ? La musique qu'on trouve sur cette galette est colorée comme le suggère le nom du groupe. C'est une fusion de bon gros rock binaire et de rythmes funkisants. On a souvent décrit le jeu de guitare de SALAS comme un croisement entre Jimi HENDRIX et James BROWN, sans compter que le chant (oui, le monsieur prend en charge le micro également) et les origines indiennes rappellent le Voodoo Chile. Ainsi les guitares cocottes de "Blind" ou de "Stand Up" côtoient-elles la rythmique plombée limite métal de "Two Bullets and a Gun". Quant à "The Harder They Come", on n'est pas loin d'un "Sex Machine" qui serait joué par VAN HALEN. Le tout est coproduit par Bill Laswell (c'est plus judicieux de coproduire avec lui. Le type est un génie doublé d'une bonne feignasse, demandez à FFF avec leur premier album qui a failli bien sonner) et on y trouve des participations de Bernie Worrell, Gary « Mudbone » Cooper et du déjanté Bootsy Collins, tous les trois de l'écurie George Clinton.

La prod est clinquante comme il se doit pour l'époque et a de ce fait pris un petit coup de vieux aujourd'hui mais qu'on accroche ou pas, la musique a une réelle personnalité et le mélange des genres est une réussite. Hélas, nous sommes deux ans après le "Vivid" de LIVING COLOUR et si ce genre de fusion est dans l'air du temps, le public ne suit pas en masse. Le Colorcode est trop funk pour les hardos et trop rentre dedans pour les amateurs de black music. Island va gentiment remercier SALAS pour ses services et celui-ci va s'en aller signer un contrat juteux pour ses futurs albums au Japon. Son prochain, Back from the Living va faire de lui un demi-dieu au pays du soleil levant, à l'image de notre Alain Delon national. À partir de ce moment et pour longtemps, le fan français devra casser sa tirelire pour acquérir les prochains opus de la discographie Salasienne au prix import. Mais quand on aime...

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   JASPER LEE POP

 
  N/A



- Stevie Salas (guitares, chant)
- Winston A. Watson Jr. (batterie)
- C.j. Villar (basse, sitar basse)
- Gary 'mudbone' Cooper (chœurs)
- Jeff Nova (claviers)
- Bernie Worrell (bass synthé)
- Bootsy Collins (téléphone)


1. Stand Up!
2. Blind
3. Caught In The Middle Of It
4. Just Like That
5. Two Bullets And A Gun
6. The Harder They Come
7. Over And Over Again
8. Baby Walk On
9. Indian Chief
10. Cover Me



             



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