Parmi les plus grands noms du rock progressif, Van der Graaf Generator (VdGG pour les intimes) s'est imposé pour ce qui est de citer une formation sombre, noire, et musicalement au point. Et à l'image des trois autres formations cultes (Yes, Genesis et King Crimson), le groupe a frappé dès 1969, une grande année pour la musique.

Bien entendu, comme tout premier album qui se respecte, The Aerosol Grey Machine n'est pas un album franchement réussi. Les premiers pas sont encore hésitants, et seul le batteur Guy Evans, seul membre constant en dehors de Peter Hammill, semble offrir un jeu intéressant. Le chanteur, pour sa part, présente déjà sa voix si particulière bien qu'encore bien juvénile, et sa poésie unique, surtout à l'époque. Quant à la qualité intrinsèque des morceaux, la meilleure chose à dire, c'est « bien mais peut mieux faire ». Si certaines structures progressives apparaissent déjà ("Orthenthian St", "Into a Game"), The Aerosol Grey Machine reste encore bien pop sixties, et il ne suffit pas de faire long pour prétendre le contraire ("Aquarian"). Certes, mais in fine, est-ce là un bon album ? Disons plutôt que c'est un bon début, en tout cas meilleur que prévu, c'est une évidence – du moins si l'on évacue le morceau-titre assez ridicule.

The Aerosol Grey Machine étant principalement un album solo de Peter Hammill déguisé, il paraît toutefois difficile d'en parler comme le départ de VdGG, quand on y pense. Mais ce n'est alors pas essentiellement grave, et au pire le vrai départ arrivera quelques mois à peine après, avec un album des plus remarquables.