Pas abordable cet album ? Tiens. Je peux me la péter à fond alors.

Terrifiant, délirant, martial... les adjectifs pourraient remplir une page entière pour qualifier cet album. Les chansons sont pétrifiantes, on n'ose plus bouger, de peur de déranger ce dangereux rituel kobaïen auquel on assiste. Ce que j'aime chez MAGMA, c'est bien sûr l'emploi du chant, qui n'est plus du tout humain, qui devient un instrument, le plus vrai, le plus effrayant de tous. Il devient l'outil de la folie ("Nebëhr Gudahtt"), du désespoir ("Da Zeulh Wortz Mëkanïk"), de la joie ("Mëkanïk Kömmandöh") ou du pouvoir ("Hortz Fur Dëhn Stekëhn West"). La musique est en elle-même est assurément sublime (ce piano et cette basse !), mais c'est bel et bien le chant qui donne le plus de corps et de puissance à l'ensemble. On aurait pu croire alors à une simple recherche de la performance, de l'expérimentation, mais c'est sans connaître le gars Vander, qui lui connaît la Musique et qui va, avec ce genre d'album, bien au-delà.

Paradoxalement, mes seules déceptions viennent de Vander lui-même. Oncle Viande l'a dit précédemment, Mëkanïk Destruktïw Kömmandöh a quelque peu repompé sur des pièces déjà existantes : les Noces Stravinski en particulier (1). Si l'album est une sacré réussite, ça fait un peu tache quand on y pense... J'ai été déçu de voir la batterie de Christian Vander aussi en retrait, lui qui aux baguettes n'est plus un homme, mais un monstre. Enfin, le résultat aurait été trop différent, sans doute avait-il raison de faire ainsi.

Un très grand album, une porte béante sur un monde inexploré et unique en son genre.

4,5/5

(1) Merci d'ailleurs à Oncle Viande de me les avoir fait connaître par cet intermédiaire inattendu...