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ZEUHL  |  STUDIO

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- Style : Van Der Graaf Generator, Art Zoyd, Univers Zero
- Membre : Tri Yann, Michel Berger , René Werneer , Stella Vander

MAGMA - Kãrtëhl (2022)
Par TARTE le 11 Janvier 2023          Consultée 1435 fois

Alleluia !

Je dois bien vous avouer, avant les premières annonces de MAGMA à propos de leur retour en studio après l’inénarrable ZESS, mon esprit baignait dans une inquiétante incertitude, ou plutôt une incertaine inquiétude. ZESS était évoqué du bout des lèvres par Christian et Stella comme l’œuvre finale. Alors, dernière pierre à l’édifice ? N’était-ce que pour appuyer sa légende sans le dire ? Le chroniqueur que je suis peut-être encore assez naïf, mais je penchais toutefois pour l’hypothèse du coup de communication en me rendant à l’évidence : Tant que Cœur de Vander battra, Zeuhl sera !

Et nous voici aujourd’hui réunis autour de ce nouvel opus, orné de sa somptueuse illustration et de son line-up une fois encore renouvelé. Au sein de la bande, les piliers inaltérables bien sûr, mais l’un d’entre eux nous rappellera au bon souvenir un certain bassiste au Top qui a participé à la fondation du groupe : Jimmy, fils de Janick est présent à la basse et irradie l’album par sa puissance de jeu qui semble avoir été héréditaire. Mais je m’égare.

KÃRTËHL est son nom, évoquant immédiatement (non sans connotation secrète voire occulte) un travail en groupe, une union des forces pour un but commun. Ce nom parle avant tout de la démarche artistique du disque : écrire ensemble. Vander, en bon "Zebëhn Straïn dë Geustaah", maîtrisait jusqu’ici l’immense majorité de la composition, il la partage aujourd’hui, peut-être par soucis, une fois encore, d’héritage ? allez savoir.

L’album est moins monolithique que ses prédécesseurs, tout du moins, son propos se veut plus coloré, diversifié et résolument plus lumineux. Les morceaux ne semblent plus être des parties d’un tout, mais des fragments distincts qui reprennent les bases, qui redéfinissent les axiomes de la musique de MAGMA, en cela il est compliqué de l’assimiler aux grands-œuvres que furent les deux trilogies Köhntarkösz et Theusz Hamttaaahk. Pourtant, rien ici ne pourrait égarer l’oreille habituée à la Musique Céleste : Richesse rythmique, schémas harmoniques tortueux, chœurs virevoltants, chants aux allures d’hymnes à l’énergie même, mais tout ceci est livré en capsules.

Car c’est probablement la grande force de KÃRTËHL, en plus de sa diversité : sa concision. L’écriture est d’une redoutable efficacité à nous embarquer dans ses méandres : en 9 minutes (la durée maximale des morceaux), tout est dit. Felicite Thösz portait également en lui cette qualité, mais la développais par paliers successifs et sans interruptions du début à la fin de l’album.

Le vocabulaire a, lui, gardé ses fondamentaux et reprends tout de même quelques schémas des anciens ouvrages. Si les trois premiers morceaux du disque semblent être dans la lignée directe de K.A. (certains modes y sont directement repris), "Walömëhnd Ëm Warreï marque le point fort de l’album par son discourt harmonique tortueux situé dans la droite lignée d’"Ëmëhntëtt-ré" ; Alors que "Wïï Mëlëhn Tü" nous rappelle plutôt "Wurdah Ïtah", en y développant un discours complexe, passant d’un mode à l’autre comme si de rien n’était, le tout dans un travail rythmique aux petits oignons. "Dëhndë" nous fera voyager dans un paysage plus répétitif, mais d’une chaleur rayonnante ; notons par ailleurs que "Hakëhn Deïs" et "Dëhndë", ouvrant et clôturant l’album, furent originellement enregistrés en 1978, très probablement pendant la création de Attahk, et sont présentes ici en bonus. Le Passé, le Présent, le Futur, les initiés le savent, pour MAGMA, le Temps est sans importance, seule la musique importe.

Vous l’aurez compris, KÃRTËHL apparaît comme une petite oasis dans la discographie de MAGMA, un pas de côté, une escapade aux abords des gros projets passés du groupe dont il ne partage peut-être pas l’ambition, mais apportant tout de même une pierre au Grand Edifice. Là où Zess a anéanti, KÃRTËHL reconstruira.

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   TARTE

 
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- Christian Vander (batterie, chant solo, tambourin)
- Stella Vander (chant solo, chant, chime)
- Hervé Aknin (chant solo, chant)
- Isabelle Feuillebois (chant)
- Sylvie Fisichella (chant)
- Caroline Indjein (chant)
- Laura Guarrato (chant)
- Rudy Blas (guitare)
- Thierry Eliez (piano, fender rhodes, claviers)
- Simon Goubert (piano, fender rhodes, claviers)
- Jimmy Top (basse)


1. Hakëhn Deïs
2. Do Rïn Ïlï üss
3. Irena Balladina
4. Walömëhndêm
5. Wiï Mëlëhn Tü
6. Dëhndë
- bonus
7. Hakëhn Deïs (1978)
8. Dëhndë (1978)



             



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