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IMPRO PIANO  |  LIVE

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 Guide Jazz (835)

Keith JARRETT - The Köln Concert (1975)
Par STREETCLEANER le 11 Novembre 2012          Consultée 1847 fois

Voilà l’exemple même de la chronique sans intérêt, celle qui n’a rien à dire de particulier parce que justement tout a déjà été dit, et avec brio, dans la chronique principale (vous ne trouverez pas une chronique aussi bien écrite que celle d’Ameforgée, et aussi complète sur le web). Toutefois, je vais en dire quelques mots car ce disque me tient aussi particulièrement à cœur.

A propos de cet album, Robert Dimery dit de son côté, dans son ouvrage « les 1001 albums à écouter avant de mourir », que le Köln Concert n’est rien d’autre qu'un « monument de possibilités ». Je crois que cette formule résume très bien ce qu’on peut ressentir à l’écoute de cet exceptionnel concert et j’y souscris pleinement. D’une manière assez voisine, je voyais dans le Köln Concert une sorte d’élastique, un élastique qu’on pourrait tendre ensuite de plus en plus fort car la matière le permet, sa matière le permet. A l’image de cet élastique tendu on pourrait extraire suffisamment de substance du Köln Concert pour en remplir trois nouveaux disques, et ces trois disques seraient encore trois bons disques. La partie n’était pas gagnée à l’avance, Keith Jarrett n’est pas arrivé dans les meilleures dispositions. Le piano qu’il attendait n’ayant pas été livré, il devra se contenter d’un piano non satisfaisant en termes de graves et d’aigus, et il concentrera alors son jeu sur les touches du milieu. Comme quoi, on peut être génial dans l’adversité, peut-être même surtout dans l’adversité.

On peut voir aussi dans le Köln Concert une inondation. Une inondation bienfaisante, voire orgasmique, d’arpèges, de notes en dripping, alternant entre virtuosité, introspections et surtout émotions. Les mélodies foisonnantes sont toujours là, soit mises en avant, exposées avec goût et grâce comme sur un étal de beaux fruits, ou alors vibrant en arrière-plan, continuellement présentes en filigranes. Et puis quel bonheur d’entendre Keith Jarrett pousser par moments certains râles de satisfaction, exactement aux endroits où vous-même sentez les pics d’émotion poindre. Il y a là quelque chose qui ressemble à une compréhension presque intime du pianiste, de l’artiste, on vibre en même temps que lui, on sent là où il veut en venir et on se délecte avec lui de ces moments qui ressemblent à des instants de révélations. Le comble de ces orgasmes à répétition c’est qu’ils fonctionnent autant à chaque écoute.

Mais tout ceci n’est-ce pas un peu trop ? N’y a-t-il pas quelque chose d’obscène à prendre tant de plaisir ? Parfois l’homme peut prendre peur en voyant la femme convulser sous des avalanches répétitives de jouissance… Pourtant, existe-t-il chose plus gratifiante ? On peut comprendre pourquoi certains extrémistes religieux veulent interdire la musique. Celle-ci peut être très sexuelle. Pourtant, nous leur disons « n’ayez pas peur », « laissez-vous tenter ! ». Le Köln Concert c’est un peu ça, c’est une amie très jolie qui vous téléphone et vous dit qu’elle veut vous rencontrer ce soir mais vous prévient une fois sur place, entourée de deux de ses copines, que vous ne pourrez plus retourner chez vous car le dernier bus vient de s’en aller. Les femmes ont souvent un langage très subtil pour vous faire comprendre que vous allez passer un excellent moment... Je viens de m’apercevoir maintenant que la phrase de Robert Dimery traduit plus que jamais ce qu’on peut ressentir : oui, le Köln Concert c’est bien « un monument de possibilités »…

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   MR. AMEFORGÉE

 
   STREETCLEANER

 
   (2 chroniques)



- Keith Jarrett (piano à queue)


1. Köln, January 24, 1975, Part I
2. Part Iia
3. Part Iib
4. Part Iic



             



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