Artpop, c’est peut-être l’album le plus polarisant de la discographie de Lady GAGA. Elle nous fait danser bien évidemment, mais elle semble coincée entre deux néons alors je lui mets un 3,5. Voilà, c’est dit. Je sais, c’est un chiffre un peu bâtard, coincé entre le oui et le non, qui ne sait pas si GAGA est en train de nous perdre ou si elle a bel et bien su réhabiliter la présence des boules à facettes dans les musées.

Question son, ça brille, ça claque et ça désoriente avec passion, mais quand la synthpop rencontre de grosses productions EDM, pour moi ça passe moyen ("Gypsy", "Mary Jane Holland", "Donatella"), alors que GAGA reste sincèrement aussi bonne qu’avant sur des titres à la pop électrisée et assumée comme "Manicure" avec ses guitares pulsantes, "Artpop" ou encore "Sexxx Dreams", un morceau fait pour la danse lente au corps à corps.

Je trouve GAGA superbe sur les titres "Aura" et "Swine", façon électro déglinguée borderline kitsch mais complètement dansants. Les beats explosent en rave crasseuse, même dans des chansons au tempo plus lents comme "Fashion!" et la magnifique ballade au piano "Dope" sur laquelle GAGA nous offre une très jolie voix aussi redoutable que douce. Il y a aussi le single "Applause" bien sûr, le plus emblématique de Artpop, une ode à la scène et à la performance où les synthés sont acérés à mort. Ce n’est pas la meilleure track du projet, mais c’est propre et totalement addictif.

Pour le reste, les sonorités de "G.U.Y." me fatiguent vite et je n’aime pas trop l’atmosphère intergalactique et pataude de "Venus"… Concernant les featurings, les rappeurs invités sont autant à leur place que dans une mauvaise blague, alors on ne perd même plus de temps sur le single "Do What You Want" avec R.KELLY (un titre que Lady GAGA a retiré du projet six ans après sa sortie), ni sur "Jewels N’ Drugs", où les rappeurs T.I., Too SHORT et TWISTA la rejoignent.

Avec Artpop, Lady GAGA fait de la pop une performance artistique où elle pousse le genre dans ses retranchements quitte à perdre une partie de son public. Un peu foutraque et déséquilibré, Artpop reste une énigme et un diamant pas tout à fait bien taillé et avec cette cacophonie pleine de failles, une chose est certaine, c’est qu’on ne s’arrêtera pas de danser.

Note réelle : 3,5