Quand on a admis le revirement de style des Red Hot, chose pourtant bien difficile, on se laisse volontiers porter par cette musique charmante que la bande de Kiedis nous sert depuis 2009. D'accord, on s'éloigne de la funk déjantée des années passées, on ne retrouve plus le côté fusion propre au groupe, et le punk n'en parlons même pas... C'est désormais une musique plutôt sirupeuse, chargée d'émotion et à la production impeccable (Merci Rick Rubin) à laquelle nous avons à faire. Oui, leur musique s’assagit et oui elle s'ouvre à un plus grand public. Or, si l'équation a changé, le talent fait figure de constante chez les quatre californiens. Ce talent transparaît dans la qualité des compositions.

C'est surtout la variété des morceaux proposés qui marque l'auditeur. Du survolté « By The Way » avec ses passages rapés qui rappellent les premiers albums (le meilleur morceau ?), aux sonorités hispaniques venues de nulle part de « Cabron », sans oublier l'énergique « On Mercury ». Ne passons pas non plus à côté des quelques ballades telles que « Don't Forget Me » - devenu un classique des concerts -, ou « Midnight » qui participent à équilibrer le tout.

En réalité, ce qui pénalise « By The Way » c'est ce côté un peu niais que l'on retrouve sur des morceaux tels que « Dosed », « Tear » ou même sur le refrain de « The Zephyr Song ». C'est cet aspect un peu fleur-bleue, qui viendrait de la forte influence des Beach Boys sur Frusciante qui fait parfois perdre sa crédibilité au RHCP. De plus, la distance que Flea a prise avec le groupe à l'époque se ressent dans son jeu souvent discret (mis à part certains morceaux), un comble pour le bassiste des Red Hot.

Faire un sans faute sur un album de 16 titres est un exercice de haute-voltige qui n'est pas donné à tout le monde de réussir. Red Hot Chili Peppers s'en sort plutôt avec les honneurs malgré une certaine inégalité dans la qualité des compo : du très bon, du bon, du moyen, bref « By The Way » se laisse très bien écouter.

Note réelle : 3,5/5