Après un Western Sous la Neige quasi parfait, Dionysos revient enfoncer le clou, avec un album très pro, plus sombre et néanmoins toujours très inspiré. Musicalement, on peut sentir planer l'ombre de Nick Cave en plus des influences habituelles, qui vient nourrir un univers au confluent de Tim Burton et de Raymond Queneau (pour faire bref).

Seize titres, c'est encore beaucoup, mais force est de constater que les plages de remplissage sont minimes. Vite balayées, en tout cas, par de petits bijoux qui font mouche. Dans la série des déboires amoureux, on ne résiste pas à "la Métamorphose de Mister Chat" (ta gueule le chat, ta gueule...), à "Miss Acacia", ou bien encore à "Tes Lacets Sont des Fées", au swing jazz enthousiasmant, dépoussiéré par quelques scratchs de l'ère moderne.

Dans la tonalité la plus ténébreuse, le "Giant Jack" d'ouverture est délicieusement sinistre, gorgé de guitares saturées et de désespoir jubilatoire. On retrouve la même théâtralité appréciable sur "Mon Ombre est Personne". Et puis il y a encore "Neige", émouvante ballade qui conclue l'album avec à-propos.

L'essai est donc transformé et Dionysos est définitivement un grand groupe.