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DIONYSOS - Monsters In Love (2005)
Par BARZ le 3 Octobre 2005          Consultée 9814 fois

En mars 2005, Mathias Malzieu (auteur, chanteur de Dionysos) publiait son premier roman "Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi". Partant d'un fait autobiographique (le décès de sa mère), Mathias, l'auteur, le narrateur, le personnage, se laissait emporter dans l'aventure par le géant Jack, expert du deuil. C'est alors que les limites entre le réel et l'irréel se firent floues et que Mathias, navigant beaucoup plus dans son intérieur qu'ailleurs, devenait adulte.
Au moment de l'écriture, Mathias, car il est multi-fonctionnel, commençait à écrire le cinquième album de Dionysos, tantôt sprintant dans les lignes de son roman, tantôt prenant son ukulélé pour accompagner les premières esquisses de Monsters in Love, dont le premier morceau est Giant Jack. C'est alors que Dionysos s'envolent vers le Maroc pour composer leurs premiers morceaux, puis en Auvergne, et enregistrer le tout en Angleterre dans le studio de John Parish (PJ Harvey). On notera également l'omniprésence de Stéphan qui n'était jusqu'à présent qu'un musicien additionnel (sur scène et sur disque).

Introduit par un "Giant Jack" nitroglycériné, Monsters in Love nous enveloppe de toute son ombre dès le départ. Deux thèmes y sont récurrents : la mort de la mère de Mathias et les amours pas vraiment glorieuses de celui-ci.
De Giant Jack dont on ne sait s'il faut en avoir peur ou non (voir la pochette de l'album) à la fée de "Tes lacets..." en passant par la sorcière de "La métamorphose..." et Miss Acacia, tous les personnages de l'univers de Mathias sont comblés de paradoxes. Mathias tombe follement amoureux de toutes les filles qu'il rencontre sur l'album (le chant féminin étant toujours assuré par Babet' qui assure de plus en plus) mais sont toutes plus ou moins perverses avec ses sentiments, l'une le transforme en chat, l'autre ne se souvient pas de lui, une autre reste peu fertile... Seule Betty Boop, fidèle à elle-même (Belle, voire érotique, et combattante), nous charme par son acharnement sur "Ben-Saddam-Laden-Bush".
Mathias, qui était le maître incontesté de son Western, se retrouve dans un univers qu'il ne maîtrise plus totalement, tout ce qui était sujet à s'épanouir s'enfuit écrasé par le deuil (le bouleversant et magnifique "Neige"), son corps jusqu'à présent jeune et prêt à tout subit des métamorphoses ("La métamorphose de Mister Chat", "L'homme qui pondait des oeufs", "Mon ombre est personne", "Old Child"), jusqu'à même se transformer en monstre ("Monsters in love").

Voilà pour l'univers de Monsters in Love qui, paraissant complexe et éloigné des albums précédents, évoque un trouble et une angoisse qui ne veulent pas s'ancrer dans la peau de notre Peter Pan du rock français.
Musicalement, Monsters in Love ouvre d'autres portes, élargit le diaporama sonore du groupe. De nouveaux instruments arrivent, notamment le ukulélé, les morceaux débranchés se font plus présents et nous rappellent agréablement la tournée acoustique donnée par le groupe après Western Sous la Neige, le groupe se permet un ajout de cordes et d'arrangements sur certains morceaux, Mathias et Babet' chantent de mieux en mieux... Monsters in Love est donc beaucoup plus travaillé et étudié que son prédécesseur, certains sons de clochettes et certains choeurs nous rappellent même des sonorités retrouvées dans les films de Burton (tout comme les personnages de l'album).

Cependant, même si cette évolution est appréciable, elle surprend et déçoit même l'auditeur qui s'apprêtait à sautiller comme un dingue comme sur Western sous la Neige. Effectivement, celui-ci était doté d'un son et d'une énergie tels qu'on ne pouvait rester en place en l'écoutant, que ce soit à la maison, au bureau ou dans la rue. Monsters in Love, quant à lui, fait danser latéralement et pas verticalement. On bouge les épaules au son du ukulélé, les hanches un peu aussi, seuls les morceaux punks tels que "Le retour de Bloody Betty" ou "Old Child" (interprété avec The Kills qui sont tout simplement délicieux) ravivent cette envie de frétiller. Et pour une écoute plus émotive je conseille d'écouter ce disque la nuit, dans des rues peu éclairées, à l'aide d'un walkman en bon état, "Giant Jack", "Midnight Letter" (petit texte susurré), et les autres morceaux, y adopteront une toute autre dimension. Et si vous n'avez pas peur d'entendre des fantômes, écoutez "Giant John et le sanglophone" où John Parish lit un extrait du roman de Mathias sur l'enregistrement de pleurs de fantômes... Piste du disque un peu déroutante faisant penser aux interventions d'Emile Jacotey sur l'album d'Ange du même nom.
Même si "Giant John..." semble un peu décalé par rapport à l'album, il reste dans son univers, ce qui n'est pas le cas du morceau caché "I did acid with Caroline", reprise de Daniel Johnston, qui avouons-le n'a pas grand chose à faire là, à part le fait qu'il soit sympa.

Le DVD offert en bonus est plutôt bien garni, même si le son du concert à St Malo (concert devenu mythique par sa pluie battante) est médiocre et que le documentaire fait trop sérieux par rapport à ce qu'on connaissait du groupe. Et pour ceux qui auraient loupé les Victoires de la Musique en 2004, il y a une piqûre de rappel que Dionysos est le meilleur groupe scénique de France.

Magnifiquement illustré par Joann Sfar (Le chat du rabbin, Petit vampire, Donjon...), Monsters in Love se révèle être un album musico-dessiné reposant aussi bien sur des influences littéraires que cinématographiques, et témoignant d'une évolution non négligeable au sein du groupe et de sa tête pensante qui semble transformer sa folie des grandeurs en petite déprime.

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- Stéphan Bertholio (claviers, scie musicale, mélodica)
- Guillaume Garidel (basse, contrebasse, claviers)
- Elisabeth Maistre (violon, chant)
- Mathias Malzieu (chant, guitare, ukulélé)
- Michael Ponton (guitares, scratch)
- Eric Serra-tosio (batterie, percussions)


1. Giant Jack's Theme
2. Giant Jack
3. La Métamorphose De Mister Chat
4. L'homme Qui Pondait Des Oeufs
5. Broken Bird
6. Miss Acacia
7. Le Retour De Bloody Betty
8. Mon Ombre Est Personne
9. I Love Liou
10. Lips Story In A Chocolate River
11. Giant John Et Le Sanglophone
12. Tes Lacets Sont Des Fées
13. Old Child
14. Monsters In Love
15. Midnight Letter
16. Neige (+ I Did Acid With Caroline)

- bonus Dvd
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2. Board Animé Clip Tes Lacets Sont Des Fées
3. Monsters At Work
4. Spots Festivals
5. Song For Jedi Aux Victoire De La Musique 2004
6. Old Child Clip Alternatif



             



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