Dans toute discographie, il faut bien qu’il y ait un album moins bon : voici donc Tostaky. Non pas que ce soit un mauvais disque. Si je devais le comparer au reste de la production générale, je ne serais pas loin de mettre les cinq étoiles. Mais, par rapport aux autres méfaits du groupe, il est pour moi un petit cran au-dessous. Je renvoie à la kro-express de Jovial, qui dit dans le fond pas mal de ce que je pense du disque, envers lequel je suis toutefois moins sévère. Et puis nos goûts diffèrent quelque peu.

Par exemple, je trouve la version de "One trip one noise" très ennuyeuse et brouillonne ici ; heureusement, il en existe des versions live bien plus convaincantes. A l’inverse, j’avoue avoir un faible pour "Sober song" et sa décharge électrique branchée directement sur la ligne à haute tension.
Tostaky est l’album le plus rageur de NOIR DESIR, le plus ardent. Mais, une fois que la foudre est tombée, il ne se passe plus grand-chose.

Plusieurs morceaux tournent assez vite à vide ("Alice", "Oublié", "Johnny Colère"), malgré leurs qualités esthétiques indéniables. A aucun autre moment de leur discographie, on ne retrouve des passages aussi mineurs. Par contre, et c’est vrai aussi, à aucun autre moment on ne retrouve un enchaînement aussi immense que "Tostaky" / "Marlène". Le ying et le yang façon bordelaise. Le morceau le plus rageur, explosif, décharge furieuse et jouissive ; puis le plus apaisé, malgré l’inquiétude et la mélancolie, chargé d’une poésie noire délectable.

NOIR DESIR monte aussi haut qu’il descend bas sur ce disque. C’est au fond ce relief qui en fait sa singularité. On peut aussi retenir le début explosif ainsi qu’une dernière partie moins pompière et finalement plus intéressante. Et puis, quand même, une production d’un autre calibre qui permet au groupe de franchir un palier sonore, malgré un ou deux choix moins convaincants. Mais, de mon humble avis, c’est surtout à l’album suivant que cela trouvera son aboutissement.