Je n'ai jamais compris l'engouement pour Tostaky, qui reste pour moi le moins bon album de NOIR DESIR. Si les excellentes "Here It Comes Slowly" et "Ici Paris" promettaient d'emblée un album de rock dur et jouissif, la pression retombe dès la troisième piste. "Oublie" sombre dans le mélancolique caricatural, et plus loin l'épique "Sober Song" peine elle aussi à convaincre son auditeur. L'album se veut résolument plus électrique, plus énervé, parfois à la limite du grunge, mais bientôt le constat est sans appel : où est donc passée toute la subtilité qui faisait des deux albums précédents de vrais grands et beaux moments ?

"It Spurts" sent le déjà-vu, "7 minutes" (qui ne dure que six minutes, haha bien joué) tourne en rond dès le départ, "Lolita nie en bloc" m'ennuie prodigieusement du début à la fin, tandis qu'"Alice" et "Johnny Colère" se révèlent d'une simplicité décevante.

Les meilleurs morceaux de ce Tostaky restent donc pour moi ceux qui se montrent justement les plus créatifs : la sautillante "One Trip One Noise" et la très entraînante mais pourtant plus posée "Marlène", qui sont vraiment les seuls petits joyaux de cet album. J'avoue tout de même avoir un faible pour le morceau-titre, "Tostaky", dont l'énergie rageuse me plaît beaucoup.

Tostaky n'est pas franchement le chef-d'oeuvre de NOIR DESIR. Pour la subtilité il faudra se tourner en arrière pour regarder Veuillez Rendre l'Âme, ou en avant vers Des Visages et Des Figures. Mais pour ce qui est de la suite immédiate, NOIR DESIR restera dans la même, cependant avec beaucoup plus de réussite et d'imagination, en sortant le très bon 666.667 Club.