Tostaky, ou l'incroyable brutalité douce d'un album à chérir comme un véritable petit chef-d'oeuvre. A l'époque où il sort, NOIR DESIR est un groupe qui a encore faim, très faim. Cette envie d'atteindre les sommets, de défoncer les obstacles sur son passage est extériorisée dans une rage parfaitement maîtrisée et tout bonnement délectable. Tout cela se cristallise dans le morceau titre, "Tostaky". Mes aïeux, quel riff, quelle énergie, quel refrain. Et puis Bertrand Cantat, habité comme jamais par ces paroles bercées de désillusion, transforme l'ensemble pour en faire un monument du rock francophone, rien de moins.

Résumer l'album à ce seul morceau serait bien entendu réducteur. Parmi les autres réussites de l'album figure "Here it comes slowly", énergique et dont le riff n'aurait pas dépareillé sur l'album précédent, le très bon mais pourtant décrié Du Ciment Sous les Plaines. Et d'autres, tant d'autres. Tout ici transpire l'urgence, l'envie d'en découdre : le sombre et torturé "Lolita nie en bloc", le countrysant "Sober Song" ou le frénétique "One trip one noise" sont autant de déclarations d'existence.

Varié et riches en ambiances, Tostaky est L'ALBUM de NOIR DESIR à posséder dans sa discothèque. Un pur joyau.