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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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NOVALIS - Augenblicke (1980)
Par WALTERSMOKE le 27 Novembre 2017          Consultée 1150 fois

Chers ami(e)s lecteurs et lectrices, j'ai une question pour vous : un groupe doit-il vivre plus de 10 ans ? Lui est-il permis de pouvoir traverser les décennies sans qu'on lui dise d'arrêter ? Personnellement, je me pose encore la question, mais certain(e)s ont déjà tranché à ce sujet. Dans le cas du rock progressif, le Destin a ainsi décidé que : non. Je radote, mais la majeure partie des groupes du genre s'est cassée la gueule en passant aux années 80, alors que tant de noms brillaient depuis le début des années 70. Et croyez bien que ce n'est pas seulement la faute au punk, ce serait trop simple. Et même le prog allemand, à l'étonnant succès tardif, n'est pas épargné par le phénomène. Le Eloy du début des années 80 a ainsi eu du mal à convaincre malgré de bonnes pistes, même si la bande à Frank Bornemann a su garder son âme, chose tellement difficile. Quant à Novalis, qui sort alors du succès de Flossenengel, son opus major ?

Ce n'est pas une exception. Beaucoup de gens diront que le Novalis des années 80 n'est pas passionnant du tout, et ils n'ont pas totalement tort. Il est par moments précipité de parler de chute, mais il faut reconnaître que la bande à Lutz Rahn a connu une baisse qualitative qu'elle n'a pas su endiguer à temps. L'habituelle tragédie des rockeurs des années 70, donc. Et pourtant, un album comme Augenblicke tend à prouver le contraire.

Augenblicke, c'est un album qui perd la majeure partie de ses atours progressifs, en faveur d'un rock plus basique, simple, mais qui n'en perd pas en efficacité pour autant. De plus, à son écoute, on constate qu'il s'agit bel et bien d'un album de Novalis, non seulement par le chant de Mühlböck, mais surtout par une écriture toujours belle, voire romantique par moments. On pourra donc accuser Novalis de tous les maux, sauf de celui d'avoir perdu son authenticité.

Et tout simplement, le groupe garde la main côté musique. Les chansons dans l'ensemble restent agréables à écouter, sans qu'on ait envie de zapper. Enfin... "Begegnungen" est une fin piteuse, tirant plus sur la variété que la pop, avec des synthés douteux et un chant faisant vaguement penser à des chants de Noël soporifiques. Mais à côté, on a "Ich hab noch nicht gelernt zu lieben", très typé eighties, mais à l'instrumentation racée soutenant un chant toujours aussi atypique et entraÏnant à la fois. La ballade "Herbstwind" rappellera clairement les années les plus progressives de Novalis, au point qu'on pourrait se dire « hé mais ça pourrait aller sur Sommerabend ! », et reste en tout cas un beau moment à écouter.

Novalis n'est également pas avare en morceaux instrumentaux. Après tout, des albums comme Novalis (1975) et Sommerabend (1976) étaient quasiment instrumentaux. "Danmark" est une introduction très romantique, avec des arpèges de guitares courant derrière une flûte très évocatrice. Quel dommage, une fois n'est pas coutume, que des synthés viennent gâcher la beauté du morceau. "Cassandra" est bien plus rock, plus nerveux, et sa guitare électrique est très en forme. Là, c'est le côté « je tourne en rond » qui gâche le tout, et on ne se passionne plus pour le morceau sitôt passée la première minute (sur trois). Mais Augenblicke, c'est l'album qui contient surtout l'un des morceaux les plus beaux de Novalis, "Mit den Zugvögeln". Alors oui, la tendance romantique puis épique de cette ballade muette arrive avec de gros sabots, mais ça marche quand même. Et en plus, elle dure suffisamment longtemps pour ne pas devenir pénible.

Comme tant d'artistes progressifs en 1980, Novalis a laissé planer le doute quant au rock progressif post-1977. C'est sûr que les plus belles années sont derrière, mais qui dit que les suivantes ne seraient pas très satisfaisantes ? C'est cette question que pose Augenblicke, sans pour autant être porteur d'espoir. Mais c'est être très optimiste que de répondre oui, surtout quand Novalis lui-même va dire « non » dans son propre cas.

Note réelle : 3,5/5

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   WALTERSMOKE

 
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- Fred Mühlböck (chant, guitare)
- Detlef Job (guitares, chant)
- Lutz Rahn (claviers)
- Heino Schünzel (basse, chant)
- Hartwig Biereichel (batterie, percussion)


1. Danmark
2. Ich Hab Noch Nicht Gelernt Zu Lieben
3. Cassandra
4. Herbstwind
5. Mit Den Zugvögeln
6. Sphinx
7. Als Kleiner Junge
8. Magie Einer Nacht
9. Begegnungen



             



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