Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

- Membre : Tomorrow's Gift

NOVALIS - Banished Bridge (1973)
Par WALTERSMOKE le 10 Octobre 2017          Consultée 1230 fois

Dans la vie il y a deux types de groupes : ceux qui trouvent leur genre de prédilection dès le début, et ceux qui ont galéré. NOVALIS a galéré. (Quelle intro pourrie. Erwin, tu pourras déduire de mon salaire cette chronique). C'est la première chose qui vient à l'esprit quand on découvre la discographie de ce groupe allemand. En effet, le groupe, fondé en 1971, a commencé sa carrière avec un rock progressif pur et dur, se voulant proche des canons anglo-saxons, avant de partir dans une musique plus détachée du modèle d'origine. Le groupe connaîtra d'ailleurs un petit succès dans son pays avec une formule bien originale que même les SCORPIONS, qu'on peut raisonnablement considérer comme le groupe teuton le plus connu au monde après KRAFTWERK, n'ont même pas effleuré.

Mais j'anticipe. Revenons plutôt au NOVALIS de Banished Bridge, sorti en 1973. À cette époque, le groupe a déjà deux ans d'âge au compteur, et a déjà changé de nom pour rendre hommage au poète éponyme, dont il reprendra parfois des textes. Et se lance donc dans le bain avec Banished Bridge. Mais ça s'annonce mal dès la pochette. En effet, là où les autres formations de rock progressif ont tendance à jouer la surenchère, surtout à l'époque, Banished Bridge arbore une pochette fade à en crever. Ce n'est même pas du niveau de NEU! à la même époque, c'est dire. Ensuite, concernant la musique en elle-même, on a droit à du rock progressif ayant comme particularité de ne pas comporter de guitare, ou si peu. Un prog à la ELP, donc ? Pas du tout, on est loin d'une musique pyrotechnique et outrageusement masturbatoire. NOVALIS propose une musique plus romantique, jouant sur une harmonie musicale mesurée, sans trop d'ego mis en avant, même si les claviers de Lutz Rahn se taillent la part du lion.

Et du coup, ça donne de la bonne musique... pour du rock progressif mineur. Car soyons francs, Banished Bridge ne peut clairement pas être considéré comme un acte majeur du genre. Ce n'est pas par rapport à sa nationalité (après tout, les Néerlandais de FOCUS sont fortement réputés), mais bien parce que le prog joué ici ne révèle aucun secret ni n'apporte quelque chose de profondément inédit au connaisseur du genre, surtout l'aguerri qui connait par cœur tous les classiques du genre. En guise d'exemple éloquent, le morceau-titre ? À la décharge de NOVALIS, mêmes certaines pointures comme YES n'ont pas toujours réussi à pondre de longs morceaux occupant toute une face de vinyle. Ceci étant, si l'on est loin d'un éternel classique à tiroirs comme a pu l'être Close to the Edge, on sent quand même que le groupe fait l'effort de ne pas balancer un pavé de 17 minutes dur à avaler sans pour autant user et abuser de transitions brutales et surtout insensées.

Mais c'est sur un format plus court qu'il s'exprime le mieux, ce qui s'entend donc sur la face B. Les morceaux ne sont, en toute franchise, pas nécessairement meilleurs que Banished Bridge. En particulier, on sent le groupe pas totalement au point sur "High Evolution", courte pièce aux dimensions pop, mais à l'instrumentation étriquée en plus d'être vieillotte. On est déjà plus satisfait par "Laughing", qui met un peu de temps à démarrer, mais finit par délivrer une mélodie à l'orgue entrainante, plaisante. En revanche, on pourrait croiser l'influence du canon de PACHELBEL dans "Inside of Me (Inside of You)", et ça, ça pardonne pas très bien.

En somme, Banished Bridge est l'album de débutants d'un groupe qui a de l'énergie à revendre et du potentiel à exploiter. Le problème, c'est que des groupes comme ça, il y en a treize à la douzaine en 1973, et c'est pas en Allemagne qu'on va les chercher. Du coup, NOVALIS, on s'en fout un peu. Il faudrait quelque chose pour vraiment attirer l'attention. Mais quoi ?

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par WALTERSMOKE :


NOVALIS
Flossenengel (1979)
Marineland c'est de la merde




ANDY SUMMERS & ROBERT FRIPP
I Advanced Mask (1982)
Guitaristes de talent pour musique spéciale


Marquez et partagez





 
   WALTERSMOKE

 
  N/A



- Jürgen Wenzel (chant, guitare acoustique)
- Lutz Rahn (claviers)
- Heino Schünzel (basse)
- Hartwig Biereichel (batterie)


1. Banished Bridge
2. High Evolution
3. Laughing
4. Inside Of Me (inside Of You)



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod