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- Membre : Ian Dury, Chaz & Storrs Jankel
- Style + Membre : Chaz Jankel & Brenda Jones

Chaz JANKEL - Chas Jankel (1980)
Par BAKER le 22 Août 2018          Consultée 1277 fois

Beau gosse charmeur toujours souriant, multi-instrumentiste autodidacte, Chas (devenu par la suite ChaZ) Jankel était la rigueur mélodique qui calmait la folie conceptuelle de Ian DURY au sein des BLOCKHEADS. Et lorsqu'il décida de partir en solo pour mieux canaliser sa créativité, il frappa un grand coup. Presque totalement oublié de nos jours, Jankel règna sur la première partie des années 80 avec un brit funk classieux et dévergondé, lâchant ses musiciens (et lui-même) dans l'arène sans laisser de survivant. Ce premier album, différent de tous, est un coup de maître, et une preuve par la vie d'un musicien au sommet de ses capacités.

Il n'est pas tout seul, le bougre. Outre le fait qu'il ait fait appel au vétéran Kenny Young pour consolider les bases, il s'est acoquiné ici avec notamment deux jeunes musiciens appelés à un brillant avenir : son vieil ami Pete Van Hooke, futur batteur de MIKE + THE MECHANICS et ici en mode machine de guerre (quelles relances, quel punch !) et le génial Mark Isham, futur compositeur de bandes originales réussies (Little Man Tate notamment) et ici trompettiste et saxophoniste impeccable : chacune de ses interventions est une réussite totale.

Court mais intense, l'album se divise en trois parties. D'abord, les instrumentaux légers. "Lenta Latina" est à la frontière de la bossa, donc excellent (NDLR : Ah la légendaire objectivité !), et les deux pièces pour piano seul-ou-presque, "Peace at Last" et "Reverie", ne révolutionnent rien mais font étal d'une précision d'écriture et d'une beauté formelle très agréables, le son type "piano droit enregistré au dictaphone" ne faisant qu'amplifier la délicatesse et la proximité avec l'auditoire. Chanson à part, "Just A Thought" mélange funk et reggae, entre Al JARREAU et EARTH WIND & FIRE, laisse Isham s'enflammer avec un solo de saxo sexy à en faire rougir David SANBORN, une excellente porte d'entrée à l'univers que Jankel développera dans les deux albums suivants.

Mais bien sûr les deux pièces maîtresses sont ces deux mastodontes respectivement de neuf et quinze minutes, deux chansons basées sur la répétition mais dont le rythme funk et les arrangements fantastiques, associés à la vitalité sans bornes des musiciens, rendent l'écoute jubilatoire. Chef d'oeuvre du genre, "Ai No Corrida" sera repris par Quincy JONES l'année d'après, dans une version d'ailleurs extrêmement proche de l'original (à se demander pourquoi Jones passe toujours et Jankel jamais... racisme, pattes graissées, ignorance ?). Un titre original, prog/disco/pop, irrésistible tant au niveau chant, air-drumming, bougeage de fessiers. Le titre de la chanson est d'ailleurs l'objet d'un magnifique quiproquo : Ian DURY téléphone à Jankel qui cherchait un sujet de chanson et lui hurle à l'oreille le titre de ce film japonais : Ai No Corrida ! Et Jankel de répondre, exactement comme dans un célèbre film de Walter Hill : "Corrida ? C'est qui cette pute-là ?".

Et puis, moins bonne mais encore plus cinglée, vous avez "Am I Honest" : un riff de piano incroyable et divinement jaugé, un Van Hooke sur triphasé, des cocottes de guitare partout, du scat, un Isham qui arrive à faire chialer, un final abrupt mais grandiloquent au possible, un refrain sensuel, du grand art. Est-ce trop long ? Oui, une minute ou deux. Est-ce auto-indulgent ? Un peu mon capitaine. Mais c'est Jankel et ses potes en roue libre, et si ce n'est pas totalement original, c'est en tout cas assez allumé pour retenir l'attention de bien des amoureux de musique.

Incroyable ce que ce petit disque fout la pêche ! En 35 minutes, la messe est dite : on a dansé, puis rêvé, puis chaloupé, puis ondulé lentement, puis re-dansé jusqu'à la mort, avant une "Reverie" apaisante comme une comptine. Ce disque approche de très près ce que les critiques de disques appellent le génie, le pur, le vrai, celui qu'on n'a pas le droit de ne pas utiliser en citant des BOWIE, HENDRIX ou BEATLES. La carrière de Chaz se poursuivra très vite sous des auspices plus délibérément funk, aussi ce ChaS avec un S comme dans Sublime reste un album orphelin, l'unique dans son genre. Et c'est bien pour cette raison que se jeter dessus me semble la chose la plus sensée à faire !

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- Chaz Jankel (chant, claviers, guitare, prog, percussions)
- Pete Van Hooke (batterie)
- Chris Warwick (claviers, prog)
- Mark Isham (trompette, saxophone, claviers)
- Kuma Harada (basse)
- Paul Westwood (basse)
- Chris Hunter (saxophone)


1. Ai No Corrida
2. Peace, At Last
3. Just A Thought
4. Lenta Latina
5. Fuse
6. Am I Honest With Myself Really ?
7. Reverie



             



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