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George THOROGOOD AND THE DESTROYERS - Boogie People (1991)
Par LE KINGBEE le 4 Février 2019          Consultée 1630 fois

En novembre 1990, George THOROGOOD retourne en studio à Memphis pour mettre en boite son 9ème album studio. On le retrouve cette fois au Studio Six, bon petit studio d’enregistrement qui sera transformé bientôt en une résidence hôtelière C’est bien connu, on ne change pas une équipe qui gagne, de toute façon ce procédé ne figure pas dans les gènes du guitariste, il est fidèle à son répertoire et à son équipe, chose assez rare dans le domaine de l’industrie du disque pour être signalée. Idem pour la partie production, Thorogood retrouve l’infatigable Terry Manning. Le bon Terry est toujours sur la brèche, que cela soit à la prod. ou derrière les consoles quand ce n’est pas à la basse ou occasionnellement au micro il vient d’œuvrer pour ZZ TOP, Albert KING et Johnnie Taylor et c’est avec plaisir qu’il retrouve l’un de ses groupes fétiches.

George n’est pas venu les mains vides, il a apporté quatre compositions que les DESTROYERS viennent de rôder en concert, histoire de prendre la température auprès d’un public devenu de plus en plus important au fil des années. Le disque s’ouvre avec deux d’entres elles, « If You Don’t Start Drinkin’ (I’m Gonna Leave) » un boogie blues imparable et plein d’humour avec léger saupoudrage de sax et des riffs de guitare aussi efficaces que solides. Sur « Long Distance Lover » la slide semble gicler comme une tornade, un titre combinant Boogie Rockin’ et slide à la Elmore JAMES. Autre composition donnant au passage son nom à l’album, « Boogie People » fait figure de parfait prototype de Blues Rock special Bikers avec un sax qui apporte une coloration cuivrée à l’instar de certains pots et carénage de gros cubes. Dernière création avec « Oklahoma Sweetheart », une ballade acoustique voguant entre Blues et Country et qui témoigne que Thorogood sait parfois faire preuve de douceur. Il aurait été préférable de placer ce morceau en milieu d’album de façon à créer une rupture avec le ton général du disque.

Au chapitre des covers, George et ses Destroyers nous balancent quelques brûlots bien virulents. « Mad Man Blues », gravé quarante plus tôt par John Lee HOOKER, connait une petite cure de jouvence avec une petite démonstration de dobro et un texte simple mais solide comme du roc : « I go home at night about half past four - All that knocking on my door - I got the mad man blues … ». Après un clin d’œil au guitariste de la Motor City, petit hommage au pape de Chicago avec « Can’t Be Satisfied » pour une seconde démonstration de dobro en solo. Sens du rythme indéniable pour un boogie qu’on croirait sorti tout droit de la gueule du Diable.

C’est bien connu, les américains sont de bons avaleurs de bitume, George dévale la pente en quatrième vitesse avec « Six Days On The Road », célèbre truck song popularisée par Dave Dudley. Composée par Earl Green et Carl Montgomery, Jimmy C Newman refusa de l’enregistrer, l’histoire ne nous dit pas si le bon vieux Jimmy C se bouffa les cojones, mais Dudley décrochera le pompon avec une 2ème place dans les charts Country. Repris par une multitude de péquenauds, « Six Days On The Road » avec un Jeff Simon en parfait métronome aux baguettes et un Hank Carter qui semble faire ronronner son sax comme un hot rod connait ici un coup de D’jeun « …There's a speed zone ahead alright well I don't see a cop in sight - Six days on the road and I'm a gonna make it home tonight … ». Intemporel ! Chez nous Claude François adaptera le morceau en « Six Jours sur la Route », transformant une pépite en purge de première.

« No Place To Go », bon morceau d’Howlin’ WOLF, nous semble répétitif et manquer d’ampleur, la rythmique se cantonnant dans un cocon d’où elle ne parvient jamais à émerger. A contrario, « Born In Chicago » immortalisé par le PAUL BUTTERFIELD BLUES BAND parait ici bien speed, trop pour pouvoir rivaliser avec l’originale. Dernière reprise avec « Hello Little Girl », un hit mineur de Chuck Berry délivré avec peps et ferveur comme si les Démolisseurs avaient le feu au cul.

A la sortie du disque, certains critiques jugèrent que THOROGOOD ne se renouvelait guère et se parodiait inconsciemment. On restera plus mesuré, le guitariste ne sort et ne sortira jamais du répertoire auquel il se confronte depuis maintenant quarante ans. Le gars reste droit comme un I, fidèle à un répertoire ou viennent se greffer boogies chauffés à blanc, Blues et Rock'n'Roll à travers des reprises généralement bien élaborées et des originaux s’emboîtant parfaitement dans un patchwork qui fait fi des modes et des tendances. Un album qui ne peut décemment descendre en dessous de 3.

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   LE KINGBEE

 
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- George Thorogood (chant, guitare)
- Steve Chrismar (guitare)
- Bill Blough (basse)
- Jeff Simon (batterie)
- Hank Carter (saxophone)


1. If You Don't Start Drinking (i'm Going To Leave)
2. Long Distance Lover
3. Mad Man Blues
4. Boogie People
5. Can't Be Satisfied
6. No Place To Go
7. Six Days On The Road
8. Born In Chicago
9. Oklahoma Sweetheart
10. Hello Little Girl



             



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