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2010 Passion
 

- Style : Marillion, Iq
- Membre : Arena

PENDRAGON - Pure (2008)
Par JESTERS TEAR le 9 Mars 2019          Consultée 1730 fois

Si Believe avait été un tournant dans le son de PENDRAGON, mettant fin à sa période classique néo pour se tourner vers des sonorités plus modernes mais aussi plus acoustiques, c’est Pure, 3 ans plus tard, qui enfonce véritablement le clou à coups de marteaux. Ces marteaux, ils sont sans doute dans les mains de Scott Higham, le jeune nouveau batteur de la formation, qui n’a pas peur de taper fort et qui, tel un Charles Ingalls des temps modernes, envoie le bois bien comme il faut.

En effet, son arrivée coïncide avec un son désormais résolument plus musclé, presque ou même carrément métal par moment, qui relègue les élans de Believe dans ce domaine au rang de transition timide. Les guitares sont plus agressives et modernes que jamais, la basse est elle aussi gonflée aux stéroïdes et le nouveau venu tabasse les fûts avec application. N’allez pas pour autant imaginer que nous avons juste affaire à un bourrin, loin de là. Il sait aussi se faire subtil quand il le faut, mais la puissance de son jeu est un véritable plus pour ce nouveau PENDRAGON (les lives de cette époque nous montrerons d’ailleurs ce qu’il apportera en force aux anciens morceaux, en plus de livrer des chœurs discrets mais efficaces et de délivrer un enthousiasme extrêmement plaisant à voir).

Les thèmes abordés sont en accord avec cette musique plus musclée et infiniment plus "Dark" que le PENDRAGON classique, puisque les titres abordent principalement la question de l’adolescent qui sombre dans la société. Il est intéressant de voir le contraste entre le titre, Pure, qui évoque quand même chez nous la lumière, et l’ambiance et les thèmes plein de noirceur qui dominent totalement l’album. De même, si Barrett interprète les pensées dérangées des adolescents, sa voix n’a jamais été moins juvénile, puisqu'il chante plus bas que d’habitude, comme un vieil homme épuisé par la vie. Un contraste probablement réfléchi qui est du plus bel effet en ce qui me concerne.

Le disque s’ouvre sur son titre le plus long, "Indigo", qui annonce la couleur (hihihi j’aime les jeux de mots). L’atmosphère sombre est splendide, la modernisation du son est efficace en diable, les guitares tantôt musclées tantôt d’un cristalisme malsain… Faisant écho à l’album Believe, des vocalises arabisantes ornent certaines parties du morceau, pour un rendu étonnant aux premières écoutes mais prenant une fois intégré. Et puis Barrett nous rappelle à grand renfort de soli magnifiques que s’ils se sont mis à la fonte, PENDRAGON n’en oublie pas son penchant pour le feeling et la mélodie. Ce titre est un nouveau chef d’œuvre, qui devrait faire taire ceux qui ne voit en ce groupe qu’un faiseur de mélodies faciles et gentillettes qui ne se renouvelle jamais.

On peut noter en avançant dans l’album que Clive Nolan est à nouveau plus présent, lui qui semblait un peu en retrait sur Believe. Il est bien sûr loin des envolées néo d’antan, mais ses claviers atmosphériques sont très importants, et il ressort le piano pour quelques passages d’un calme mélancolique de toute beauté.

"Eraserhead" est sans doute le morceau le moins intéressant de l’album, mais il est néanmoins bon, définitivement moderne. Le groupe nous refait ensuite le coup du titre en plusieurs parties avec "Comatose", dont le premier morceau a la particularité de s’ouvrir sur un long passage calme et éthéré, plein de tristesse et de beauté, pour enchaîner avec le passage le plus sévèrement burné jamais entendu chez PENDRAGON, toutes batterie, basse et guitare métal dehors. Les trois morceaux qui constituent cette suite sont splendides, cohérents tout en variant les tempos, et parsemés de quelques solis de guitares toujours aussi efficaces.

"Freakshow" est le morceau le plus court de l’album, et il semble presque être un résumé de celui-ci dans un titre compact et accessible. En effet, il s’ouvre sur un gros riff soutenu par la batterie et les ambiances claviers, avant de partir sur un solo lyrique reprenant le thème de celui d’« Indigo » pour ouvrir sur le couplet au chant désabusé et très prenant. On a même droit à un refrain mélodique en forme d’hymne écorchée ("don’t want people to see the freakshow going inside of me") qui gagne en puissance et en chœurs à chaque itération. Un morceau direct et efficace qui présente tout ce que contient Pure en moins de 5 min.

On finit sur "It’s Only Me", une ballade mélancolique certes classique, mais très efficace et cohérente avec le reste. Une conclusion idéale, avec son harmonica, son piano, le chant de Barret très convaincant et d’une tristesse paisible, et évidemment les soli lumineux.

Pure nous présente un nouveau PENDRAGON, plus sombre, mais très cohérent et pro. C’est un superbe album, qui comme beaucoup de ses semblables s’apprécie plus à chaque écoute.

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   JESTERS TEAR

 
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- Nick Barrett (guitare, chant)
- Clive Nolan (claviers, choeurs)
- Peter Gee (basse, choeurs)
- Scott Higham (batterie, choeurs)


1. Indigo
2. Eraserhead
3. Comatose (i. View From The Seashore)
4. Comatose (ii. Space Cadet)
5. Comatose (iii. Home And Dry)
6. Freakshow
7. It's Only Me



             



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