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PENDRAGON - Love Over Fear (2020)
Par BRADFLOYD le 7 Mai 2020          Consultée 5089 fois

Je dois reconnaître une belle erreur d'appréciation de ma part. Cette erreur vient du fait que j'avais écouté les 55 premières secondes de Love Over Fear de PENDRAGON il y a un mois environ et que celles-ci ne m'avaient pas plus plu que cela. En fait, je trouvais les claviers pompiers, la batterie manquant de subtilité, et la mélodie d'accroche plutôt simpliste. Comme, par ailleurs, j'avais d'autres chroniques à produire pour Forces Parallèles dont les excellents albums de NIGHTWISH, HAREM SCAREM ou Joe SATRIANI, j'avais relégué PENDRAGON en fin de liste avec l'idée que cet album ressemblerait finalement à tous les autres. 55 secondes d'erreur que je regrette, parce que cette chronique, j'aurai dû la faire il y a plus d'un mois et mettre ce disque en tête de gondole.

En 2018, PENDRAGON a fêté ses 40 ans. Cela fait 35 ans que je le connais et que j'apprécie sa musique. Cela fait presque 6 ans qui sont passés depuis la sortie de son dernier album studio "Men Who Climb Mountains" et, entre-temps, le leader Nick BARRETT a déménagé près de Cornwall, en bord de mer dans la pointe Sud-Ouest de l'Angleterre et sorti un récapitulatif en 5 disques de la carrière du groupe (The First 40 Years sorti à l'automne 2019, très chouette mais un peu cher à l'achat). Love Over Fear est empreint de ces influences marines qui se retrouvent jusque sur sa superbe pochette et mélange, dans une magnifique synthèse musicale, toutes les époques du groupe en les dépassant. Ainsi, le rock progressif des 70's rencontre le néo-prog des 80's, avec des paysages sonores atmosphériques et quelque peu mélancoliques, des passages plein d'emphase appropriée et quelques touches folk pour égayer le tout. Les guitares 12 cordes sont de sortie, les claviers, dont le mellotron, rendent hommage à Tony BANKS (gros travail de l'immense Clive NOLAN) et la guitare électrique a des accents de David GILMOUR ou d'Andy LATIMER. Le talent d'écriture de Nick BARRETT n'est jamais pris à défaut et la signature PENDRAGON est reconnaissable entre mille, avec un line-up quasi inchangé depuis 34 ans, mis à part le batteur qui, présentement, est le septième usé par la formation. Cependant, Jan-Vincent Velazco, qui a remplacé le grand Craig Blundell (FROST*, Steven WILSON, Steve HACKETT), fait ici un travail remarquable tout le long de cette galette.

En fait, cet album est un merveilleux retour en arrière, et ce dès le titre qui fait l'ouverture, "Everything", après justement ces premières 55 secondes. Mais retour en arrière ne signifie pas forcément régression, bien au contraire, et Nick BARRETT nous le prouve le long de l'heure que l'on passe en sa compagnie, une heure de grande poésie musicale qui ne demande qu'à être prolongée. Ce qui est intéressant dans la démarche, c'est que PENDRAGON a renoncé au metal que nombre de groupe prog des années 2000 ont coloré de leur musique en suivant les traces de PORCUPINE TREE, chemin qu'il avait pourtant emprunté après l'album de transition "Not Of This World". Et, il faut bien le reconnaître, le résultat est à la hauteur, voire dépasse toutes nos espérances. L'orientation est clairement un rock spatial et atmosphérique complexe avec quelques éléments folk et jazz qui font immanquablement penser à "The Masquerade Overture", disque qui est, de mon point de vue, l'album qui caractérise le plus le son PENDRAGON. Mais surtout, malgré ce retour en arrière, Nick BARRETT réussit l'exploit de se renouveler en y ajoutant des colorations bien venues, notamment par le violon invité de Zoe Devenish en sus d'une mandoline en introduction d'un morceau virevoltant ("360 Degrees") ou un piano solo pour des moments calmes et nostalgiques ("Starfish And The Moon" et "Whirlwind" sur lequel un saxophone vient se greffer en douceur).

Clairement basé sur les racines du GENESIS des 70's ("Eternal light" avec ce clavier qui nous emmène du côté d' "Entangled"), ce 11ème album est une lettre d'amour à la mer avec, parfois des accents de pubs anglais. Un bon whisky dans un fauteuil aux larges accoudoirs, les pensées qui baguenaudent durant une heure qui en paraît 10 minutes (certains morceaux sont les compléments de leurs prédécesseurs au point que l'impression qui demeure est d'avoir écouté un immense single), même si certaines thématiques abordées sont plus graves par leurs analyses ("Love Over Fear" qui est une chanson contre la culture du jetable et des plateformes à la Spotify). Il est vraisemblable que PENDRAGON nous a concocté, 40 ans après sa naissance, ni plus ni moins que son meilleur album et un des plus grands du style. Et on peut remercier la scène polonaise (qui s'y connait en groupes prog - cf. SATELLITE, le groupe de Varsovie, par exemple) de soutenir ce groupe sans quoi les auditeurs que nous sommes n'auraient jamais eu la chance d'écouter cette œuvre dans le sens plein du terme.

J'exprimerais cependant un regret : s'il faut investir dans ce dernier album, c'est la version triple CD qu'il faut choisir. Car, contrairement à "The Diary" du groupe d'Arjen LUCASSEN et Anneke VAN GIERSBERGEN (The GENTLE STORM), la version acoustique est réellement différente de la version électrique. Comme une réécriture (notamment sur les deux premiers titres fondus en un) qui met en avant les claviers de Clive alors que les solis sont assurés à la guitare électroacoustique. Vraiment magique. En sus de ces deux lectures, nous avons une version instrumentale correspondant exactement à celle chantée mais dépouillée des voix. Ces trois versions sont complémentaires et pourraient se suffire à elles-même tellement elles sont belles et abouties. Or, PENDRAGON reste un groupe ne jouissant pas d'une médiatisation immense, ce qui est regrettable d'autant plus que les prix à l'achat de leurs productions restent prohibitifs et ne sont pas des appels à les soutenir financièrement. Ainsi, ce triple CD est vendu honteusement à partir de 55€ et souvent au delà de 80€ sur certains sites spécialisés. Une véritable honte de la part du label qui n'a pas compris la notion de rentabilité en économie, d'autant plus que le support radiophonique est quasi-inexistant. Alors, on se rabattra sur la version CD unique de Love Over Fear, mais on aura perdu l'occasion d'être en parfaite harmonie avec ce chef-d'œuvre.

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   BRADFLOYD

 
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- Clive Nolan (claviers)
- Nick Barrett (guitares,chant,piano,mandoline)
- Peter Gee (basse)
- Jan-vincent Velazco (batterie, percussions)
- +
- Zoe Devenish (choeurs-violon)
- Julian Baker (saxophone)


- cd 1
1. Everything (5:40)
2. Starfish And The Moon (3:37)
3. Truth And Lies (8:26)
4. 360 Degrees (5:34)
5. Soul And The Sea (5:44)
6. Eternal Light (8:19)
7. Water (7:57)
8. Whirlwind (4:59)
9. Who Really Are We ? (8:41)
10. Afraid Of Everything (5:08)

- cd 2 (acoustic)
1. Quae Tamen Omnia (everything But Everything) (1:17
2. Truth And Lies (9:27)
3. 360 Degrees (5:32)
4. Starfish And The Moon (3:38)
5. Soul And The Sea (7:38)
6. Eternal Light (10:11)
7. Water (8:00)
8. Whirlwind (5:03)
9. Who Really Are We ? (8:40)
10. Afraid Of Everything (5:33)

- cd 3 (instrumental)
1. Everything (5:40)
2. Starfish And The Moon (3:37)
3. Truth And Lies (8:26)
4. 360 Degrees (5:34)
5. Soul And The Sea (5:44)
6. Eternal Light (8:19)
7. Water (7:57)
8. Whirlwind (4:59)
9. Who Really Are We ? (8:41)
10. Afraid Of Everything (5:08)



             



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