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2010 Passion
 

- Style : Marillion, Iq
- Membre : Arena

PENDRAGON - Men Who Climb Mountains (2014)
Par JESTERS TEAR le 18 Novembre 2019          Consultée 2171 fois

Maintenant son rythme d’un album plus ou moins tous les 3 ans depuis le début du siècle, PENDRAGON revient en 2014 pour donner un héritier à Passion (c’est logique, la passion ça mène souvent à des héritiers. Sortez couverts…). Les deux derniers albums ayant vu le groupe « métalliser » sa musique, on se demande en priorité si le nouvel opus va continuer dans cette optique ou retourner au néo-prog plus classique de ses heures de gloires. Un coup d’œil au line up apporte déjà un début de réponse. Exit Scott Higham, le batteur qui était probablement pour beaucoup dans l’orientation plus musclée de Pure et Passion. Bien que Passion ne m’ait pas très enthousiasmé, j’ai été triste d’apprendre la nouvelle, car le personnage était très sympathique en concert, et son jeu y donnait une force incroyable aux vieux classiques. On vous dira plus tard ce que vaut son remplaçant.

Mais pour répondre totalement à la question concernant la continuité de Passion ou le retour aux sources, la réponse est assez clairement pour moi : ni l’un ni l’autre. Tout d’abord, le versant métal a disparu, et même si certains passages sont musclés, le son est moins brutal, les guitares presque jamais saturées. Ensuite, on a sûrement affaire à l’album le plus sombre de PENDRAGON, donc clairement pas un retour aux ambiances colorées de son âge d’or des 90’s, d’autant plus que le son est extrêmement moderne.

Pour ce qui est de la qualité, la question a été difficile en ce qui me concerne. Attendez-vous à une longue chronique, plantez la tente (pas la tante, sauf si l’héritage vaut le coup) car il y a des choses à dire. Les premières écoutes, bien que me livrant quelques titres vraiment appréciables, m’ont laissé un peu sur ma faim. Pourquoi ? Tout simplement parce que malgré les médisants qui le disent sans surprise et en pilote automatique (vous n’aurez pas ma haine), PENDRAGON a bel et bien évolué, si bien que je ne cherchais pas les qualités au bon endroit. Au fil des écoutes, j’ai cependant découvert les forces énormes de cet album. Et c’est là qu’on va pouvoir parler du batteur. Il est monstrueux, et son influence est gigantesque. Un grand nombre de passages de l’album reposent donc, non pas sur la force mélodique qui avait toujours été la plus grande qualité du groupe, mais sur une qualité rythmique jamais atteinte jusqu’à présent. La basse de Peter Gee n’est pas en reste, et il forme avec Craig Blundell, le nouveau venu, une base rythmique d’une efficacité et d’une présence immense. Loin de se contenter de marquer le tempo, les deux compères et particulièrement l’homme aux tambours truffent leur jeu de variantes, de fills, tous plus passionnants les uns que les autres, avec une force et en même temps une subtilité incroyable (seul l’espèce de solo de batterie à la fin d’In Bardo m’est agaçant car pas musical du tout, dommage, sinon c’était le sans faute).

La qualité des ambiances est aussi à évoquer. On sent que le groupe a légèrement changé sa façon de composer, car beaucoup de titres s’étirent pour développer lentement des ambiances, comme le long « Come Home Jack » et sa première partie éthérée, calme et bluesy, qui prend son temps comme jamais PENDRAGON ne l’avait fait jusqu’à présent. « Faces Of Darkness » installe une ambiance plus enlevée, mais on retrouve cette volonté de prendre son temps et de consacrer une grande partie d’un morceau à la création d’une atmosphère avant de véritablement partir dans ses développements prog. C’est d’ailleurs un aspect qu’on retrouve à différentes échelles sur presque tous les morceaux. L’album est donc d’ailleurs très cohérent, mais c’est une qualité que TOUS les albums du groupe possèdent, alors je ne vais pas m'étendre dessus.

N’allez pas pour autant croire qu’on ne reconnaît pas PENDRAGON non plus. On retrouve la voix de Barret, avec des mélodies ici bien plus intéressantes que sur Passion, en plus des filtres et chœurs divers qui se révèlent extrêmement efficaces. On retrouve aussi son jeu de guitare qui laisse à nouveau de la place à bon nombre de solos (ça manquait un peu sur le prédécesseur), dans un style reconnaissable mais qui s’adapte quand même à l’atmosphère générale de l’album et un coté plus sombre et bluesy. Clive Nolan livre également un superbe travail, en osmose totale avec le reste du groupe, ce qui le rend en définitive étonnamment discret, mais dans le bon sens du terme. Il se fond totalement dans le son de l’opus, tel un maître du camouflage. Et puis, il envoie quelques rares solos bien cool dont on retient en particulier celui d’« In Bardo ».

L’ouverture de l'album reste cependant un peu décevante. Le diptyque Belle Ame/ Beautiful Soul ne manque pas de qualités, mais il n’en a pas assez à mon goût. La petite ballade d’introduction n’apporte pas grand chose, malgré son titre dans notre belle langue, et si son pendant anglophone est bien plus intéressant, avec par exemple un chouette petit solo de clavier, des envolés au chant réussies et des changements de rythme bienvenus, il n’atteint quand même pas le niveau de la suite, en plus de mettre lui aussi du temps à se révéler. Cela fait un début d’album d’autant plus long que « Come Home Jack », qui se révèle être un titre superbe, est quand même très lent et atmosphérique pendant une bonne moitié. Ce qui fait qu’on met beaucoup de temps à entrer dans l’album. C’est d'autant plus dommage que, sans cet aspect, la galette, après maturation des écoutes, aurait été un chef d’œuvre sans faille.

Heureusement, la suite est d’une qualité exceptionnelle. « Come Home Jack » est long mais sublime, d’autant plus que sa deuxième partie, très énergique, délivre enfin le premier solo de Barrett sur son final. Sur « In Bardo », c’est le très long mais très bon solo de claviers qu’on retient, en plus d’une ambiance maîtrisée et d’une base rythmique décidément excellente, même si le solo de guitare est très réussi lui aussi. « Faces Of Light », seul titre lumineux, occupe une place à part. Totalement mélodique et directement accessible, c'est celui qui m’a marqué d’entrée. Il est sublime. Les mélodies et la voix de Barret sont magnifiques, le solo bien que court est un monstre de sensibilité, la montée en puissance jouissive. C’est devenu le titre que j’envoie en premier pour présenter le groupe aux néophytes du prog parce qu’il est si accessible et si mélodique que je SAIS qu’il va plaire (On est tellement sûrs que ça va vous plaire qu’on vous offre la première sem… oh putain j’ai moi aussi beaucoup trop entendu la pub du régime « Comme J’aime » !)

« Faces Of Darkness » est son pendant obscur, plus rythmique, plus brut et plus nébuleux à la fois, mais superbe également. « For When The Zombies Come » est une ballade atmosphérique sans grands rebondissements mais superbe, notamment son solo final. La basse et la batterie y sont excellents, parvenant à tirer partie d'un tempo ballade pourtant régulier, ce qui n’est pas donné à tout le monde (oui Julien, comme la chance de s’aimer pour la vie). « Explorers Of The Infinite » est un autre joyau, morceau le plus long de l’album avec ses 11 mins. Au-delà des guitares acoustiques de son intro sublimissime, ses passages tous plus excellents les uns que les autres s’enchaînent avec une grâce immense. Les passages chantés y sont particulièrement réussis, encore supérieurs au reste de l’album. La ballade finale « Netherworld », si elle n’est pas le morceau qu’on retiendra le plus, n’en est pas moins excellente et très cohérente avec le reste de la galette. Elle ne semble pas forcée comme sur l’album précédent.

A la première écoute, j’aurais mis un 3 à cet album. Après écoutes approfondies, il vaut un 4,5 haut la main. Seul le diptyque d’ouverture, qui n’est pas au niveau du reste, m’empêche de mettre un 5. Cet album demande du temps, mais il vaut vraiment le coup. Et c’est en l’étudiant pour la chronique que je m’en suis rendu compte.

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   JESTERS TEAR

 
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- Nick Barrett (guitare, chant, claviers)
- Clive Nolan (claviers, choeurs)
- Peter Gee (basse, claviers, choeurs)
- Craig Blundell (batterie)


1. Belle Ame
2. Beautiful Soul
3. Come Home Jack
4. In Bardo
5. Faces Of Light
6. Faces Of Darkness
7. For When The Zombies Come
8. Explorers Of The Infinite
9. Netherworld



             



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