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POP ROCK  |  STUDIO

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- Membre : Dire Straits

David KNOPFLER - Release (1983)
Par BAKER le 1er Septembre 2018          Consultée 1965 fois

Les frangins dans les groupes de rock.... Toute une histoire. Une histoire qui finit généralement mal. Demandez aux Parisiens qui se demandent encore à quelle heure va enfin débuter ce foutu concert d'OASIS, qui a pour l'instant neuf petites années de retard. Le syndrome du "petit frère" prend souvent le pas sur ce que les instances officielles appellent pudiquement la "vie démocratique d'un groupe" (NdDaniel GILDENLOW : la QUOI ?!?). Parmi les splits les plus acrimonieux, celui de DIRE STRAITS en 1980 remporte une médaille, peut-être pas d'or mais déjà bien solide. Pour rappel, David Knopfler souffrait déjà terriblement de l'ombre de son grand frère ; son jeu de guitare était bien trop sage et effacé, et toutes ses compositions étaient rejetées en faveur des tubes évidents de Mark. Pendant l'enregistrement de Making Movies, bien plus prog que les autres - mais pas d'un niveau de guitare rythmique sensationnel, soyons sérieux - David fût purement viré du groupe pour incompétence.

Il n'a fallu au jeunot que trois petites années pour délivrer ce Release, qui peut signifier tout autant "sortie de disque" que "soulagement". Chaînes fraternelles brisées, revanche sur la vie, affirmation de soi et d'un talent par trop ignoré : ce sont les éléments qui font de ce premier album solo, en plus d'une écoute très agréable, un magnifique testament à l'abnégation et au dépassement de soi. Trois ans pour que David devienne un parolier digne d'intérêt, un compositeur non seulement doué mais pluridisciplinaire, un chanteur au timbre Knopflerien mais avec une identité propre (sa voix est curieusement plus grasse et baryton que celle de Mark), et un multi-instrumentiste plus que capable, avec un jeu de guitare sachant parfois taquiner le style réputé inimitable de frérot.

Le disque a donc pu surprendre à l'époque car au travers de dix chansons, aucune ne se ressemblant, David touche un peu à tout : la ballade mélancolique, le tube pop mid-tempo qui ouvre le bal de très belle manière, le bordel jazzy, le tube funk typiquement britannique 80s... jusqu'à l'impensable, qu'il ne refera jamais d'ailleurs : la DIRE STRAITSerie de base, en la personne de la très bonne "Madonna's Daughter" qui aurait pu sans problème figurer sur la face A de Making Movies. Parodie, revanche ? Que nenni puisque Mark en personne y participe (et accompagnera le cadet sur quelques live TV, avec une bonne humeur non feinte). Le message est clair : il est temps de débuter une nouvelle carrière.

Et quel joli petit début ! A part "Come To Me" et "Hey Henry" un peu foutraques, les chansons de David Knopfler possèdent à la fois le son mélodique et accrocheur des années 80, et des thèmes, des buts et des constructions aboutis. Il est très fortement aidé par un déluge de synthétiseurs, certains un peu datés mais tous charmants dans le fond. Mark a eu la chance de rencontrer son cher Guy FLETCHER, David a le sien en la personne de Harry BOGDANOVS, copain d'enfance et petit sorcier de la prod qui ne le quittera plus jamais. A eux deux, ils se permettent des chansons épiques à dimension humaine ("Roman Times"), des envolées mélodiques entre bonne variété et pop charmeuse, jusqu'à un poignant "Little Brother", dont on imagine bien le sujet entre les lignes.

Release est un album adorable : pas trop long, très varié à tous les niveaux, tantôt dansant tantôt introspectif, et dont les titres les moins réussis ne sont pas non plus des purges. Il risque cependant de décevoir certains, car il part un peu dans tous les sens, chose qui peut plaire ou au contraire irriter (pour votre serviteur, vous connaissez déjà la réponse). Mais comment en vouloir à un artiste qui s'est senti si frustré pendant des années ? David fait donc feu de tout bois, histoire de voir ce qui marche le mieux. Et, à l'instar du correct (mais pas inoubliable) "Sideshow", s'en resservir plus tard. Car il est évident qu'une telle métamorphose en trois petites années ne se contentera pas d'un seul album.

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   BAKER

 
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- David Knopfler (chant, guitare, claviers)
- Harry Bogdanovs (claviers, prog)
- Betsy Cook (claviers, choeurs)
- Danny Schogger (piano)
- Kevin Powell (basse)
- Pino Palladino (basse)
- John Illsley (basse)
- Earl Simmons (batterie)
- Arran Ahmun (batterie, percussions)
- Bub Roberts (guitare)
- Mark Knopfler (guitare)
- Mike Pace (saxophone)
- Roger Downham (vibraphone)
- Bobby Valentino (violon)


1. Soul Kissing
2. Come To Me
3. Madonna's Daughter
4. The Girl And The Paperboy
5. Roman Times
6. Sideshow
7. Little Brother
8. Hey Henry
9. Night Train
10. The Great Divide



             



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