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- Membre : Dire Straits

David KNOPFLER - The Giver (1993)
Par BAKER le 18 Janvier 2019          Consultée 1001 fois

Après une série d'albums de facture majoritairement excellente, et bénéficiant tous d'une production chatoyante, voici que David KNOPFLER change de cap. Son premier album solo, sa carte de visite, il l'avait conçu en grande partie avec Harry Bogdanovs, un ami d'enfance. Leur première collaboration avait pourtant donné un résultat fameux, mais une multitude de facteurs, pour ne pas dire un bureau de poste entier, les avaient séparés. Son retour au bercail accompagné de désormais fidèles collaborateurs (Bub Roberts, Chris White) laissait présager un "nouveau Release", bourré de synthés onctueux et d'overdubs florissants.

C'est pourtant un virage sec que prend KNOPFLER, dépouillant ses chansons au maximum et enregistrant majoritairement en live. "Oh non", vous entends-je d'ici : un KNOPFLER qui prend une tangente folk/swamp, ce n'est pas forcément bon signe. Et pourtant, s'il est vrai que The Giver est de premier abord austère, se pencher dessus avec bienveillance permet de découvrir un disque généreux (trop diront certains), où la découverte d'une nouvelle identité sonore encourage David à continuer ses explorations, et à ne pas s'engoncer dans un seul style, un seul tempo. Piochant un peu dans le folk, dans le blues rock, dans le laid back cher à l'album Communiqué, voire dans le jazz, KNOPFLER a enregistré l'album majoritairement en condition de direct, ce qui s'entend parfois (le pain à la gratte sur "How Many Times", la voix de temps en temps faiblissante), et d'après les liner notes, on n'est pas passés loin d'un double album.

Il faudra donc un peu de patience et être dans de bonnes conditions pour apprécier des chansons foncièrement différentes de son fonds de commerce : "Mercy with the Wine" aux accents gospel, "Hey Jesus" aux harmonies complètement décalées (non, ce n'est pas tout à fait un album "à quatre accords") et une basse impliquée, la chanson optimiste de rigueur "Carry On", la soul love song "Love Knows", des chansons pas extraordinaires, pas révélatrices, mais honnêtes et profondes. David se montre plus conteur que chanteur, mais n'oublie pas les mélodies, même si elles sont moins immédiates que sur un "Madonna's Daughter" ou un "I'll Be There".

Il y a aussi quelques surprises, et c'est ce qui rend cet album si intéressant. Et notamment trois epics de 7 minutes. Oublions vite "Giver of Gifts" qui malgré la ferveur des zicos se montre trop longue ; on se penchera plus sur "Domino", petite folk song sympathique transcendée par un long solo final qui fait terriblement, dramatiquement... Mark KNOPFLER. Mais alors à un point, c'en est indécent. Pied de nez ? Compétition ? En tous cas, un solo gorgé de feeling, un feeling que le guitariste d'origine ne connaîtra alors plus beaucoup les années suivantes. Autre chanson longue, mais qui pose une ambiance fantastique, "Southside Tenements" se révèle à mesure des écoutes, avec sa mélodie omniprésente et son saxophone (Chris White) terriblement expressif, qui a tout compris à la chanson et la complimente avec grâce.

Totalement jazz lounge (on se surprend à attendre un strip-tease de Jessica Rabbit), "Lover's Fever" est coquin à souhait (on est d'accord, les paroles concernent, Christ Roi Ressuscité, une pratique linguale déviante ?), "A Father and a Son" est un bijou de simplicité authentique, minimaliste mais touchante (David et son père se sont alors réconciliés juste avant sa disparition), et comme on est chez Knokno junior, on finit évidemment par un titre de type comptine, un "Always" doux comme une plume.

Qu'il est difficile de noter ce disque ! Pris à part, beaucoup de chansons ne semblent pas fabuleuses, voire un peu faciles. Mais dans son ensemble, et voyant qu'on a ici affaire à une renaissance complète, The Giver et sa pochette cheap à souhait se montre un galop d'essai convaincant, et surtout sincère. Ce qui n'est pas toujours évident lorsqu'on met un pied sur ce champ miné qu'est le "less is more". SI vous aimez David pour les ambiances flamboyantes, vous serez forcément déçu ; par contre les amateurs de choses plus roots devraient sérieusement se pencher sur ce qui doit être considéré comme un premier album.

Note finale : 3,5 / 5, 4 étoiles pour les amateurs de folk

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   BAKER

 
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- David Knopfler (chant, claviers, guitare, harmonica)
- Harry Bogdanovs (guitare, claviers, choeurs)
- Bub Roberts (guitare)
- Kuma Harada (basse)
- Alan Dunn (accordéon)
- Chris White (saxophone)
- Bj Cole (pedal steel)
- Ray Singer (percussions, choeurs)
- David Arnold (choeurs)
- Forrest Thomas (choeurs)
- Julia Loko (choeurs)
- Mick Jackson (choeurs)


1. Mercy With The Wine
2. Hey Jesus
3. Domino
4. Every Line
5. How Many Times ?
6. Love Knows
7. Lover's Fever
8. Carry On
9. The Giver Of Gifts
10. Southside Tenements
11. A Father And A Son
12. Always



             



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