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- Membre : The Who

Roger DALTREY - Under A Ragging Moon (1985)
Par MARCO STIVELL le 6 Mars 2022          Consultée 1258 fois

Alors ça ! Pour être à part, ce disque l'est assurément ! Il arrive parfois un moment dans certaines carrières musicales discutables, comme celle de Roger DALTREY (dont on a noté un seul haut fait sur cinq albums), où les planètes peuvent s'aligner et d'une très belle façon. Ainsi va-t-il d'Under a Ragging Moon (1985), sorti à une période où l'on aurait pu prévoir le pire.

Au lieu de succomber davantage aux excès de son époque, tel qu'on pouvait le remarquer un an plus tôt sur le médiocre Parting Should Be Painless (1984), c'est le contraire qui se produit. Ce nouvel opus arrive comme un miracle, bien aidé par la présence d'Alan Shacklock, musicien britannique établi depuis la fin des années 60 et qui, peu à peu, s'est trouvé une meilleure casquette côté production : lui pour le coup, il a réussi son année 84 en réalisant Bad Attitude pour l'Américain MEAT LOAF et, plus tard, on le verra en compagnie de IT BITES.

Cela tombe bien car DALTREY voulait vraiment un album dans ce goût-là. Quelle réussite ! Under a Ragging Moon est le disque solo d'un chanteur rock qui peut enfin rappeler sans trop de mal le rang qu'il a eu en tant que membre d'un groupe mythique. Sans l'ingéniosité et le talent d'écriture de deux des autres membres, il est vrai, mais en rendant un hommage digne au dernier qui, comme lui, concentrait ses forces sur son interprétation et qui est parti bien avant l'heure. Rien que par son titre, l'opus salue Keith Moon, batteur des WHO décédé en 1978.

DALTREY est même allé 'piquer' des musiciens doués à son vieux collègue et meilleur ennemi Pete Townshend, spécialistes de ses propres albums solo : Tony Butler et surtout Mark Brzezicki, membre de BIG COUNTRY, dont la frappe s'illustre particulièrement dans le son massif des années 80. Outre Shacklock lui-même, d'autres noms prestigieux apparaissent comme Nick Glennie-Smith aux claviers, John PARR qui décroche un tube la même année ("St. Elmo's Fire"), John Payne en choriste (le futur chanteur d'ASIA) et un certain Canadien appelé Bryan ADAMS, déjà superstar internationale de son côté, mais qui vient ici donner seulement un coup de main aux guitares.

Le gros morceau de l'album est celui qui lui donne son nom. Long de sept minutes et quelques, "Under a Ragging Moon", idéalement placé en conclusion, fait d'abord penser à "Eminence Front", tube ultime des WHO en 1982 pour son choix de boucle synthétique. La suite, toute à la gloire de DALTREY 'voice of gold' totalement habité par les paroles fortes écrites par John PARR et dédiées à feu son ami, s'avance avec un décollage rock tribal et ensuite typiquement 80's, jusqu'à l'instrumental passionnant.

Le clou, c'est la manière dont divers batteurs se succèdent une dizaine de secondes chacun lors du solo de ce morceau, et pas les moindres. Jugez plutôt : Roger Taylor (QUEEN), Cozy Powell (Jeff BECK, RAINBOW, WHITESNAKE etc), Stewart Copeland (The POLICE), Carl Palmer (EMERSON, LAKE & PALMER, ASIA) et Brzezicki pour finir, entrecoupés par le tout jeune Zak Starkey, fils de Ringo STARR, qui marque ainsi son arrivée dans l'univers WHO, là où il reviendra plus tard.

Le premier à frapper est Martin Chambers du groupe The PRETENDERS, sachant que son collègue Robbie McIntosh tient la plus grande part des guitares sur ce disque. Les friands de cet instrument peuvent ainsi apprécier le clin d'oeil de marque à un musicien aussi novateur que déjanté, et l'exercice peut s'élever haut dans l'histoire du rock, ne serait-ce que parce que, pour une fois, on n'a pas oublié de laisser tourner les autres instruments derrière ! John Entwistle, meilleur ami de Keith Moon, adore ce titre et aurait aimé le jouer au Live Aid en compagnie des autres WHO, mais Pete Townshend a refusé – le bassiste aura son fin mot quinze années plus tard.

En dehors de cela, Townshend compose "After the Fire" pour DALTREY, morceau qui ouvre l'album et ballade de milieu 80's sur mesure pour un chanteur bavard mais qui mène bien son jeu, avec un refrain entêtant et une très belle ambiance soft-rock. Un climat auquel se prêtent bien les divers autres titres, dont ceux écrits par Bryan ADAMS et son co-équipier Jim Vallance : "Rebel", complainte sociale majestueuse et fort à-propos pour l'ex-chanteur des WHO, ou même le plus léger et funky "Let Me Down Easy", efficace et brillamment chanté.

Russ Ballard, qui travaille avec DALTREY depuis son premier album solo en 1973, signe "Breaking Down Paradise", à la fois sautillant et dense avec un ton guerrier, doté d'un très bon refrain, de beaux synthés, et un tremplin pour Brzezicki diversifiant son talent aux percussions. En bref, même si comme d'habitude le chanteur fait appel à des mains diverses, une certaine homogénéité enveloppe ici la confection de manière exceptionnelle.

"It Don't Satisfy Me" sent un peu le titre de remplissage (malgré des interventions de basse et d'harmonica à l'avenant), chose regrettable car le seul écrit par le producteur Shacklock et le principal intéressé. Au moins, il y a toujours de bonnes idées, que ce soit dans le chant et les mélodies, les paroles ou les arrangements, et la plupart des titres en bénéficie : "Fallen Angel" mi-slow mi-hargneux, "The Price You Hide" et ses choeurs gospel à la PINK FLOYD derrière un DALTREY empli de nostalgie et de passion.

À l'image de la batterie de Brzezicki ou des guitares de McIntosh, tout paraît très intelligent dans ce disque, même les attaques de synthé sur "Move Better in the Night" (préférables à d'autres de l'époque), même le titre bonus CD et cassette "Love Me Like You Do", écrit un an plus tard en 1986 pour le film Quicksilver (BO par Tony Banks, de GENESIS). À avoir !

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   MARCO STIVELL

 
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- Roger Daltrey (chant, choeurs, claviers)
- Alan Shacklock (piano, claviers, séquenceurs, programmation)
- Robbie Mcintosh (guitares lead)
- Mark Brzezicki (batterie, percussions)
- John Siegler, Tony Butler (basse)
- Nick Glennie-smith, Andy Nye (claviers)
- Bryan Adams, Bruce Watson (guitares)
- Russ Ballard (guitares, choeurs)
- Mark Feltham (harmonica)
- Steve Rance (programmation fairlight cmi)
- John Payne, Mark Williamson (choeurs)
- Annie Mccraig, John Parr (choeurs)
- Zak Starkey, Martin Chambers (solo batterie)
- Roger Taylor, Cozy Powell (solo batterie)
- Stewart Copeland, Carl Palmer (solo batterie)


1. After The Fire
2. Don't Talk To Strangers
3. Breaking Down Paradise
4. The Pride You Hide
5. Move Better In The Night
6. Love Me Like You Do (titre Bonus)
7. Let Me Down Easy
8. Fallen Angel
9. It Don't Satisfy Me
10. Rebel
11. Under A Raging Moon



             



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