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Jeff BECK - Wired (1976)
Par ELK le 19 Octobre 2022          Consultée 2062 fois

En 1976, un an après le très réussi Blow By Blow, JEFF BECK confirme son virage vers la mouvance Jazz-Rock avec Wired, digne successeur du susnommé. Compositeur médiocre, Jeff BECK a toujours eu besoin de solides complices pour lui offrir un cadre propice à l’expression de son immense talent. Exit cette fois-ci les cordes divines de Georges Martin, et les mélodies fabuleuses de Stevie WONDER, Jeff jette son dévolu sur deux transfuges du MAHAVISHNU ORCHESTRA, le pianiste Ian Hammer et le batteur et pianiste Narada Michael Walden qui écrit d’ailleurs la moitié des titres de l’album.

La seule présence de ces musiciens confirme l’orientation musicale de l’album : des harmonies et performances instrumentales issues du Jazz, mais aussi beaucoup de funk, de rock et une bonne teinte de blues dont le jeu de Jeff ne se départira jamais vraiment. Porté par de solides, parfois brillantes, compositions troussées par ses acolytes, et malgré un son souvent daté (surtout les claviers et la batterie), la qualité du résultat ne souffre d’aucune contestation.
"Led Boots" est une belle entrée en matière qui préfigure parfaitement le style de l’album : un riff de basse synthés groovy et une batterie super-dynamique, sur lesquels Jeff vient poser des traits Jazz-blues très rythmiques qu’il mâtine d’harmonies plus complexes aux frontières du Jazz.
Le second morceau "Come Dancing" est un petit ovni au groove irrésistible, servi par une basse trépidante sur laquelle Jeff pose de savoureux petits accords funk puis un solo bien senti, parfait reflet de son savoir-faire rock-blues adapté au contexte. Au rayon des morceaux réussis, on peut également citer "Head For Backstage Pass" également drivé par une ligne de basse très funk (un peu à la Jaco Pastorius chez Weather Report). Jeff apporte une petite rythmique puis un thème parfaitement senti, alternant les accords avec des phrases rapides, toujours dérivées des gammes pentatoniques blues.
J’aime également beaucoup la piste de fin "Love Is Green", à l'intro piano/guitare acoustique inhabituelle chez Jeff et au beau travail tout en nuances de la partie électrique. "Sophie" et "Play With Me" sont également des titres bien troussés : le premier donne à Jeff l’occasion d’exposer un joli thème plein de feeling et de vibrato sur les jolies harmonies du clavier de Max Middleton, avant que le morceau ne décolle ; le second est clairement funk, avec son intro claviers très proche de celle du "Superstition" de Stevie WONDER.
La pièce la plus faible est peut-être "Blue wind" de Ian Hammer : malgré son joli titre et son caractère un peu oriental, je trouve que c’est celle dont le son est le plus daté.
De cette revue de titres, j’ai gardé le meilleur pour la fin : l’interprétation de Jeff du "Good Bye Pork Pie Hat" de Charlie MINGUS est absolument fabuleuse. Le morceau commence dans une ambiance feutrée, le thème est joué sobrement à la guitare, accompagnée par quelques notes de piano. Peu un peu, Jeff y appose sa patte : quelques effets de vibrato ou de 'grattés de cordes' qui n’appartiennent qu’à lui, puis arrive le solo où le temps semble s’arrêter. Sur un accompagnement tout en retenue du groupe, Jeff trouve les notes magiques tout au long de son intervention, alternant les sons feutrés avec des intonations blues, puis subitement pleinement Jazz, le tout avec une profondeur et une âme qui transpirent et élèvent le morceau vers les sommets. C’est un des plus beaux solos de gratte que je connaisse et, si vous ne l’avez jamais écouté, ruez-vous y, petits veinards.

Jeff ne cessera plus dès lors de cultiver son approche singulière de la guitare. Sans être un grand théoricien du sujet, il veillera à toujours considérer son instrument comme un média destiné à transmettre ses émotions, et non comme une fin en soi. C’est certainement avec cet état d'esprit qu’il demeure de mon point de vue un des musiciens ayant porté au plus haut le potentiel d’expressivité de son instrument.
Wired est finalement un très bon album qui peut néanmoins s’avérer difficile à découvrir et à écouter aujourd’hui, alors qu’il était totalement novateur à sa sortie. Son intérêt, vous l’avez largement compris, réside dans la (re)découverte de l’incroyable talent de Jeff BECK et son lien si original avec l'instrument qu’il n’a eu de cesse de cultiver et de développer au cours de sa superbe carrière.

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- Jeff Beck (guitare, basse)
- Max Middleton (clavinette, piano)
- Jan Hammer (synthétiseur, batterie)
- Wilbur Bascomb (basse)
- Norada Michael Walden (batterie, piano)
- Richard Bailey (batterie)


1. Led Boots
2. Come Dancing
3. Goodbye Pork Pie Hat
4. Head For Backstage Pass
5. Blue Wind
6. Sophie
7. Play With Me
8. Love Is Green



             



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