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- Membre : Jaco Pastorius
- Style + Membre : Paco De Lucía , Di Meola, Mclaughlin, De Lucia

Al DI MEOLA - Casino (1978)
Par ELK le 19 Novembre 2022          Consultée 1018 fois

On ne change pas une équipe qui gagne, encore moins une formule magique : une année après la sortie de Elegant Gypsy unanimement salué par les critiques et par ses pairs, le jeune Albert Laurence DI MEOLA (24 ans) revient avec ce non moins délectable Casino. Changement majeur : la tonalité dominante après le noir profond du précédent opus est cette fois le blanc crème, depuis le costume de notre hidalgo (rien à voir avec la maire de Paris qui préfère le jaune des plots en plastique) jusqu’à son fauteuil en rotin, en passant par la Gibson Les Paul qui suit les humeurs de son propriétaire et s’intègre parfaitement à ce décor andalou. Ce détail mis à part, la construction de l’album et donc l’équipe qui y participe sont rigoureusement identiques à celles de l’opus précédent : six morceaux sur-vitaminés et bien chargés en influences Jazz-rock et latines, une pièce acoustique de style flamenco et (comme dans le premier album) une oeuvre de Chick Corea. Ce matériel fort bien composé et enregistré, constitue un écrin idéal pour que s’exprime pleinement la maîtrise et la virtuosité sans faille du maître des lieux qui brille de nouveau de mille feux tout au long d’un album taillé pour son jeu, comme son costard l’est pour ses mensurations.

Et ça commence très fort avec "Egyptian Danza" qui, après une intro orientale aux claviers, dévoile un thème rock latino à base de guitare saturée et de percussions, assez long et complexe. Quelques solides accords plus loin, Al s’engage dans la répétition d’une mélodie joliment sensuelle jouée de plus en plus vite jusqu’aux limites de ses indéniables capacités d’accélération. Cette belle entrée en matière s’achève par une douce mélopée évocatrice de l’intro du morceau.
Parmi les autres titres composés par Al, "Dark Eye Tango" s’impose par son superbe thème joué avec une grande expressivité. Les choses s’accélèrent dans un second temps, Al fait chauffer sa Gibson sur un rythme franchement latin et démontre ses qualités de compositeur en brodant de jolis thèmes autour de son idée de départ. Le solo de guitare en seconde partie met en valeur comme il se doit la dextérité de Al sur des phrases complexes ainsi que sa propreté rythmique et sa science du jeu sur cordes étouffées.
Que dire de "Casino", morceau de presque 10’ ? C’est la pièce la plus progressive de l’album, portée par une belle alternance de passages lents et langoureux et de brusques accélérations du groupe. Mention spéciale à l’impeccable Anthony Jackson à la basse et au grand Steve Gadd à la batterie. Al prend son temps pour installer les ambiances avant de placer ses fameuses accélérations qui n’en prennent que plus de relief. Ce morceau est vraiment une très belle réussite où chaque musicien a l’occasion de s’exprimer.
Dernièr composition de Al, "Fantasia Suite For Two Guitars", la désormais traditionnelle pièce flamenco de l’album, ne dénote pas face à ses devancières et démontre, si besoin était encore, sa parfaite maîtrise de l’instrument acoustique (ce que le trio avec John Mc Laughlin et Paco De Lucia confirmera de façon éclatante trois ans plus tard).
"Chasin the Woodoo" est un morceau très rapide composé par Mingo Lewis, gorgé de percussions et de batterie virtuose. Al se lance dans un accord saturé très rock, avant d’engager un superbe thème très rythmique joué en partie en cordes étouffées. Après le beau solo de Barry Miles au mini moog, des tempos et ambiances variées se succèdent jusqu’à la fin.
Dernière pièce, et non des moindres, Al reprend le "Senor Mouse" de Chick Corea et Gary Burton. Cette brillante composition est parfaitement emmenée par la guitare de Al qui étale notamment toute sa maîtrise du côté percussif de l’instrument pour donner de fort chatoyantes couleurs à ce morceau relativement complexe et plein de fantaisie.
Finalement, Casino est un album qui permet à AL DI MEOLA d’afficher une belle et croissante maturité, tant dans l’art de la composition que par son jeu toujours aussi brillant mais plus maîtrisé et réfléchi. Les musiciens qui participent au projet sont au top, apportant chacun leur touche personnelle à ce bel édifice dont le son a parfaitement traversé les âges. L’opus est généralement considéré comme un peu moins 'parfait' que son prédécesseur, il lui manque peut-être l’effet de surprise. Pour le reste, nous tenons là une très belle réussite à goûter sans modération.

Note 4,5 ramenée à 4.

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- Al Di Meola (guitares, percussions)
- Steve Gadd (batterie)
- Anthony Jackson (basse électrique)
- Mingo Lewis (percussions)
- Barry Miles (piano électrique et acoustique, claviers, percussi)
- Eddie Colon (percussions)


1. Egyptian Danza
2. Chasin The Voodoo
3. Dark Eye Tango
4. Senor Mouse
5. Fantasia Suite For Two Guitars
6. Casino



             



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